L'Olive
Joachim du Bellay
1549
L'Olive est un recueil de poèmes publié par Joachim Du Bellay entre 1549 et 1550. L'auteur y fait l'éloge d'une maîtresse imaginaire. Les poèmes sont très fortement inspirés par Pétrarque. L'ouvrage comporte cinquante sonnets écrits en 1549, puis 1551 lorsqu'il est publié en 1550.
Le poète appelle la femme qu'il loue Olive, jouant ainsi sur l'image de l'olivier. Pétrarque, avant lui, avait associé Laure et le laurier. Il y a donc un hommage rendu au poète passé. Du Bellay, avec cet ouvrage, réintroduit le sonnet dans la langue française. Il avait été délaissé. C'est donc un recueil qui se veut une imitation et un hommage. Le tout est un éloge d'une femme et donc de l'amour.
Le théoricien de la Pléiade
Joachim Du Bellay est le théoricien du mouvement de la Pléiade. Il veut créer une poésie française nouvelle. Il pense que le français vaut les autres langues, et qu'elle peut devenir aussi poétique que le grec ou le latin. Le poète se fait donc un défenseur de sa langue.
Il estime qu'il faut néanmoins enrichir le français. Il explique que pour cela, il faut imiter les auteurs antiques. Il faut rénover la poésie, et abandonner les modèles médiévaux. Le mot d'ordre est "imitation". C'est la naissance de la Pléiade, groupe poétique réunissant autour de Du Bellay les poètes Ronsard, Peletier du Mans, de Baïf, Jodelle et Pontus de Tyard.
La souffrance amoureuse
"Les Cheveux d'or" est un poème qui traite de la souffrance de l'amour. Les cheveux y deviennent des liens qui enlacent l'amant, l'emprisonnent, comme l'amour emprisonne l'homme. C'est la beauté de la femme qui rend amoureux. L'amour est aussi associé à une flamme qui brûle. C'est quelque chose de violent, qui prend tout le corps.
Le regard de la femme est montré comme puissant, fort. On ne peut y échapper. Le sentiment amoureux est douloureux. Il est vécu comme une bataille, un combat que l'on perd. La femme est celle qui gagne. On est sous son pouvoir.
Mais c'est tout le paradoxe de l'amour. La souffrance n'est pas vécue comme une douleur intolérable, mais comme un mal agréable, nécessaire. Le poète ne se lamente pas, il aime la femme, il aime la douleur, il accepte la souffrance.
L'idéalisation de la femme
Dans tous les poèmes, la femme est idéalisée. Dans "Les Cheveux d'or", l'idéalisation passe par la supériorité de la femme aimée. Elle devient une femme dominatrice. Elle est "Madame", un être qui est au-dessus du poète. Il y a une distance entre les deux. La femme est froide, inaccessible.
La femme est très belle. Elle ressemble à une nymphe. Du Bellay utilise à plusieurs reprises dans ses sonnets des figues mythologiques pour les associer à la femme aimée. C'est une aurore, l'aube elle-même. Elle symbolise le matin, la naissance. Elle est toute-puissante. C'est une apparition, un être éphémère, insaisissable. Le poète souffre justement car la femme aimée ne peut lui appartenir pleinement.