Sommaire
IChateaubriand et le préromantismeIIL'amour et la religionAUn amour purBUne apologie de la religion chrétienneAtala
Chateaubriand
1801
Le roman est divisé en six parties. D'abord, il y a le prologue. Chactas, un indien aveugle, raconte son histoire à René, un français émigré en Louisiane. Le récit de sa vie, "Les Chasseurs", suit. Il a été élevé par une famille espagnole mais a décidé de retrouver sa famille. Fait prisonnier par une tribu ennemie, il est condamné à mort, mais une jeune indienne, Atala, le libère. Ils se sauvent ensemble et rencontrent le père Aubry, un missionnaire. Dans la troisième partie, "Les Laboureurs", le père marie Chactas et Atala.
La quatrième partie, "Le Drame", relate comment Atala s'empoisonne. En effet, elle avait promis à sa mère de rester vierge. Elle demande d'abord à Chactas de se convertir au christianisme pour le retrouver quand il mourra. La cinquième partie relate les funérailles d'Atala. Enfin, il y a l'épilogue. On apprend que le père Aubry a été brûlé par les chéroquois. Chactas retrouve les restes ensevelis d'Atala et du missionnaire et les emporte avec lui.
Chateaubriand et le préromantisme
Les œuvres de Chateaubriand sont novatrices dans le sens où l'auteur privilégie le thème de l'expérience. L'expression des sentiments domine ses ouvrages. Il est, en cela, annonciateur du romantisme.
Il évoque souvent l'ennui, la mélancolie, la tristesse. Ses héros se sentent souvent en inadéquation avec le monde, rejetés, inutiles. Le monde est vu comme décevant et cruel, plein de souffrances. L'angoisse et le désir de mort animent les héros des oeuvres de Chateaubriand. Le lyrisme domine et sert à évoquer le temps. Dans René, l'exotisme et le voyage sont aussi très importants.
L'amour et la religion
Un amour pur
Le roman relate un amour pur, celui d'Atala et de Chactas. La jeune femme, pour rester vierge et pure à jamais, choisit le suicide. Pour souligner le côté incroyable de cet amour, Chateaubriand choisit un décor exotique. Il s'inspire des romans pastoraux. La nature tient une place importante dans ce récit de voyage. Les héros sont des "demi-sauvages", ils ont tous les deux connu les Occidentaux. Ainsi, Atala est chrétienne, et Chactas a grandi avec des colons.
La naïveté est au cœur de cet amour. Il y a quelque chose d'enfantin dans la religion des deux jeunes gens. Chateaubriand use de beaucoup de lyrisme pour décrire les sentiments des deux amoureux.
Ô mon jeune amant ! je t'aime comme l'ombre des bois au milieu du jour ! Tu es beau comme le désert avec toutes ses fleurs et toutes ses brises. Si je me penche sur toi, je frémis : si ma main tombe sur la tienne, il me semble que je vais mourir. L'autre jour le vent jeta tes cheveux sur mon visage tandis que tu te délassais sur mon sein, je crus sentir le léger toucher des Esprits invisibles. Oui, j'ai vu les chevrettes de la montagne d'Occone, j'ai entendu le propos des hommes rassasiés de jours : mais la douceur des chevreaux et la sagesse des vieillards sont moins plaisantes et moins fortes que tes paroles. Eh bien, pauvre Chactas, je ne serai jamais ton épouse !
Chateaubriand
Atala
1801
Une apologie de la religion chrétienne
Le récit est écrit dans une perspective d'apologie de la religion chrétienne. En effet, Chateaubriand fait du père Aubry un véritable martyr, et d'Atala une sainte. Chactas veut aussi se convertir. Il dit : "J'admirais le triomphe du christianisme sur la vie sauvage." Toutefois, il trouve que certains principes de cette religion s'opposent à la nature. Le père Aubry ne légitime pas la mort d'Atala. Il parle des "dangers de l'enthousiasme".
Néanmoins, on peut voir dans le suicide d'Atala le triomphe du christianisme sur la passion amoureuse. Elle meurt à cause de ses superstitions, mais elle meurt pour Dieu.
Chateaubriand publie d'ailleurs en 1802 une de ses œuvres majeures, Le Génie du christianisme. Cet essai est une apologie de la foi et de la religion chrétienne. Il répond ainsi à l'antireligion qui domine la Révolution française.