Sommaire
IUn roman d'apprentissageIIUn roman réalisteADes descriptions précisesBLe monde de la presseCLa place des femmesIIIUn roman satiriqueBel-Ami
Maupassant
1885
Le roman commence en juin 1880. Georges Duroy est un jeune provincial sans argent. Il monte à Paris pour faire fortune. Il rencontre Forestier, un ancien camarade. Ce dernier l'aide à être embauché dans un journal. Georges est très beau et plaît beaucoup aux femmes. Il décide de profiter de son physique pour se faire une place dans la société. Il fait la connaissance de Clotilde de Marelle, une bourgeoise qui devient sa maîtresse.
Forestier offense Georges, qui pour se venger séduit sa femme. Mais cette dernière ne se laisse pas faire. Elle lui conseille d'aller voir Madame Walter, la femme du directeur du journal. Il y va, et cette dernière lui offre une promotion et une augmentation. Plus tard, Georges doit affronter un journaliste en duel. Il gagne l'estime de son directeur en sortant vivant du duel, mais l'expérience le traumatise.
Georges reçoit une lettre de Madeleine Forestier qui lui demande de le rejoindre au chevet de son mari malade. Ce dernier meurt quelques jours plus tard. Madeleine accepte, quelques mois plus tard, d'épouser Georges. Georges apprend que le député Laroche-Mathieu essaie de séduire sa femme. Il décide de se venger en séduisant la femme du directeur. Il apprend d'elle que Laroche-Mathieu et son mari sont lancés dans une affaire qui va leur faire gagner beaucoup d'argent.
Georges surprend sa femme en flagrant délit d'adultère. Il divorce d'elle. Il ne souhaite plus que sa propre réussite personnelle. Il rêve alors d'épouser Suzanne Walter, la fille du directeur. Elle peut en effet lui apporter beaucoup (argent, position sociale). Il parvient à ses fins en octobre 1883. Il devient baron du Roy de Cantel. C'est un homme riche, un député qui sera bientôt ministre.
Un roman d'apprentissage
Georges Duroy est un jeune provincial pauvre qui devient un homme très important et riche parisien. Le roman retrace sa réussite sociale. Il est présenté comme un homme ambitieux, prêt à tout pour parvenir au sommet. Toutefois, les épreuves qu'il traverse vont façonner son caractère, lui apprendre les règles du jeu, et lui faire perdre le peu d'innocence qu'il avait au début du roman.
Georges Duroy voulait d'abord être écuyer dans un manège. Finalement, il va abandonner tous ses rêves. Il tombe réellement amoureux de Madame Forestier, mais sa trahison le rend fou. Il finit par ne plus faire passer que sa propre personne et apprend à s'adapter à toutes les situations. Une prostituée, Rachel, puis une maîtresse bourgeoise et une aristocrate l'aident à faire son éducation. Il perd ses manières de campagnard pour adopter celles des gens de la ville.
Constamment, le personnage évolue au cours du roman. Il devient de plus en plus machiavélique. Tout ce qu'il fait ou entreprend a pour but de le faire monter socialement et de lui octroyer de la richesse et des titres.
Un roman réaliste
Des descriptions précises
Maupassant décrit très précisément les sentiments de ses personnages, et en particulier de son héros, Georges Duroy. On trouve de nombreuses descriptions des besoins du personnage, la soif, la faim, la sexualité. Ce tableau a quelque chose de glaçant, Bel-Ami semble parfois plus proche d'un animal que d'un être humain.
Surtout, l'auteur peint la ville de Paris. Il utilise de nombreux lieux qui étaient très réputés à son époque. Il parle des Folies Bergères, de la rue du Faubourg-Montmartre, de célèbres cafés ou encore du bois de Boulogne.
Le réalisme s'illustre aussi dans les descriptions que fait Maupassant de la société parisienne. Il relate des scandales politiques, les liens entre la presse et la politique, et surtout l'influence des femmes dans un monde masculin.
Le monde de la presse
Maupassant plonge le lecteur dans la vie d'un journal. La Vie française, qui est un quotidien. L'auteur montre comment fonctionne l'organisation de la presse. Il y a d'abord le patron et rédacteur chef monsieur Walter. On trouve ensuite le rédacteur qui rédige des articles (au début c'est Forestier qui a ce poste, puis Georges prend sa place). On trouve également le chroniqueur qui a une chronique, comme Jacques Rival et Norbert de Varenne ou encore le reporter qui recueille des informations comme Saint Potin. Enfin, il y a l'échotier qui rédige les nouvelles qui circulent dans les salons (ces nouvelles plaisant au grand public). L'ascension de Georges au journal symbolise sa montée sociale. Le journal est très lié à la politique et aux histoires mondaines.
La place des femmes
C'est grâce aux femmes que Bel-Ami se fait une place dans le monde. Rachel est la prostituée qui l'initie aux choses de l'amour. Il l'apprécie, mais elle ne lui sert à rien, et socialement elle ne le grandit pas.
Il se choisit donc une maîtresse bourgeoise, Madame de Marelle. Elle a beaucoup d'argent, et si Bel-Ami refuse toujours qu'elle lui en donne, il se fait néanmoins entretenir. Elle lui offre un appartement, des vêtements, lui laisse de l'argent dans ses chaussures, ses poches.
Madame Walter, la femme du directeur du journal, est une maîtresse encombrante pour Bel-Ami, car elle se raccroche trop à lui. Toutefois, grâce à elle, il obtient de nombreuses informations sur le journal.
Madame Forestier aide le jeune homme dans son travail, elle l'aide à réfléchir, à mieux écrire ses articles. Elle est aussi une grande aide financière. Bel-Ami semble un moment entretenir de véritables sentiments amoureux pour elle, mais finalement il la quitte.
Suzanne, la fille du directeur, représente la perfection. Elle est jeune, belle, riche grâce à son père, et fera une femme parfaite. Bel-Ami n'a aucun scrupule, puisqu'il s'agit de la fille d'une de ses maîtresses.
Un roman satirique
Maupassant use de beaucoup d'ironie tout au long du roman. Il se moque de son héros. Il dénonce son ambition, son cynisme. Il montre que c'est un manipulateur. Mais Maupassant entend aussi montrer que le héros n'a que son physique pour se faire une place. En tant que jeune homme pauvre, il ne peut pas prétendre à la même position que les hommes parisiens qu'il admire. L'auteur dénonce donc surtout la société.
Il peint Paris comme étant animée et dirigée par l'argent. La presse, la politique et le capitalisme sont intrinsèquement liés. La presse parle de politique, qui parle par la presse. Journaliste et politicien ont des liens (Walter et Laroche-Matthieu), ils entretiennent des affaires financières. Maupassant met en avant les scandales politiques. Il montre également que le milieu de la presse n'est pas fait de journalistes talentueux, mais d'arrivistes, à l'image de Bel-Ami. Il s'agit d'une société, d'un monde corrompu.
Et l'envie, l'envie amère, lui tombait dans l'âme goutte à goutte, comme un fiel qui corrompait toutes ses joies, rendait odieuse son existence.
Maupassant
Bel-Ami
1885