Sommaire
IUne pièce comiqueALes genres de comiqueBL'importance du déguisementIIUne satire de la préciositéAUne définition du mouvementBLe portrait des précieusesIIIUne farce sérieuseALes éléments farcesquesBUne pièce sombreLes Précieuses ridicules
Molière
1659
La Grange et Du Croisy sont deux hommes qui entendent séduire Magdelon et Cathos. Mais les jeunes femmes les ont très mal reçus. Ils décident de se venger avec l'aide du valet Mascarille.
Les jeunes femmes rêvent d'être des nobles, et lorsqu'on annonce l'arrivée du "marquis de Mascarille", elles sont très flattées. Un autre homme arrive, le "vicomte de Jodelet", qui se présente comme ami de Mascarille. Les deux valets, déguisés en nobles, organisent un bal et dansent avec les jeunes femmes.
La Grange et Du Croisy arrivent alors et frappent les valets. Ils avouent la vérité à Magdelon et Cathos. Le père des jeunes filles, Gorgibus, explique que c'est une bonne leçon pour elles, car elles sont toujours plongées dans la littérature précieuse et leurs idées de grandeur. Les "précieuses" se sont ainsi ridiculisées.
Une pièce comique
Les genres de comique
Les différents comiques utilisés dans la pièce sont les suivants :
- Le comique de caractère : les deux jeunes femmes rejettent leurs origines bourgeoises et rêvent d'être des femmes nobles.
- Le comique de mots : Molière s'amuse avec les mots dans la pièce. Ainsi dans la scène 6, Marotte, servante des jeunes femmes, dit qu'elle ne "comprend pas le latin" et qu'"il faut parler chrétien".
- Le comique de gestes : Mascarille, dans la scène 7, donne un soufflet au porteur.
- Le comique de situation : lorsque La Grange et Du Croisy arrivent au bal, la situation est très drôle, puisque les jeunes femmes les ont repoussés, et dansent maintenant avec des valets.
L'importance du déguisement
Le déguisement permet aux valets de devenir des maîtres. Le public sait que les deux "nobles" sont en vérité des valets, mais leurs vêtements permettent aux deux hommes de se faire passer pour ce qu’ils ne sont pas.
Ce sont des imposteurs, mais leur habileté à se glisser dans la peau de nobles montre comme ils peuvent être malins. En se déguisant en personnes importantes, les deux valets moquent aussi leurs propres maîtres en les singeant.
Les déguisements permettent les quiproquos, procédés comiques par excellence.
Une satire de la préciosité
Une définition du mouvement
La préciosité est un mouvement du XVIIe siècle. Il consiste à traiter la femme comme dans la littérature médiévale. Cela signifie qu'il faut la courtiser en la louant constamment, et faire preuve de hautes qualités pour la mériter. Le soupirant se doit de suivre des règles de tenue, de langage et de manière. Souvent, les femmes précieuses tenaient des salons littéraires dans lesquels elles discutaient de littérature.
Quelques figures féminines de la préciosité sont restées dans l'histoire de la littérature, à l'image de Mademoiselle de Scudéry et de Madame de La Fayette (auteure d'un des plus célèbres romans français, La Princesse de Clèves).
Le portrait des précieuses
Dans la pièce, Molière pousse le mouvement de la préciosité à l’extrême. Il montre que le discours d’un homme précieux finit par devenir ridicule.
En effet, les jeux de mots sont absurdes, le vocabulaire est exagéré, et au final on ne comprend plus ce que racontent les personnages. Marotte est obligée de demander qu’on lui traduise ce que disent les deux valets déguisés.
De plus, les héroïnes deviennent prétentieuses. Leurs rêves de noblesse les poussent à rejeter des hommes de leur rang. Elles finissent par se croire supérieures. Pourtant, elles sont très facilement trompées par les valets.
Une farce sérieuse
Les éléments farcesques
La pièce fait penser à une farce mais aussi à la commedia dell'arte. Jodelet incarne ainsi le valet poltron, Gorgibus est le vieillard ridicule, et Mascarille, qui était joué par Molière, arbore un costume ridicule. Ensemble, ils forment un trio de farceurs.
Jodelet a d'ailleurs le visage enfariné, ce qui est également un élément de la farce.
Lorsque Mascarille et Jodelet jouent les aristocrates, ils font toucher leurs blessures ou s'habillent d'une multitude de gilets. C'est également typique de la farce.
Une pièce sombre
Jodelet et Mascarille sont des valets qui servent d'instruments aux amants pour se venger des jeunes femmes. Ils se montrent malins et font beaucoup rire, mais à la fin de la pièce ils sont mis à nu, comme les jeunes femmes sont mises en face de leur bêtise. Ce sont des personnages qui sont ridiculisés, moqués. Surtout, ils risquent d'être punis par leurs maîtres. Ce sont des valets qui ne sont pas libres.