Sommaire
IUn roman réalisteALes descriptionsBLes événements historiquesIILa chouannerieAUne définitionBUne critique du mouvementIIILes personnages : des protagonistes récurrentsLes Chouans
Balzac
1829
En 1799, sous le Consulat, des paysans bretons se révoltent. Ils prennent les armes contre les républicains, dirigés par le commandant Hulot. Une aristocrate, Marie de Verneuil, est envoyée par Joseph Fouché pour séduire leur chef, le marquis de Montauran, dit le Gars. Elle est aidée par Corentin, un policier.
Mais Marie tombe amoureuse du marquis. Les Chouans et Corentin se mettent à la détester, mais elle fait tout ce qu'elle peut pour épouser le marquis. Corentin lui ment alors, assurant que le marquis est amoureux de Madame du Gua. Marie ordonne alors au commandant Hulot de tuer les rebelles. Elle réalise trop tard qu'elle a été trompée. Elle se sacrifie pour essayer de sauver son époux, sans y parvenir. Ils meurent tous les deux.
Un roman réaliste
Les descriptions
L'auteur utilise beaucoup les descriptions. Elles lui permettent de peindre le cadre particulier dans lequel les personnages évoluent. Chez Balzac, l'environnement influence toujours beaucoup les protagonistes. C'est pour cela que la géographie du lieu, le contexte historique et social sont si importants à décrire et préciser. Les descriptions permettent de mieux comprendre la psychologie des héros.
Dans l'univers balzacien, les personnages se rapportent souvent à une idée, un trait de caractère. Il joue beaucoup sur les vêtements, la posture, le physique. Il utilisait le modèle de L'Avare de Molière pour justifier ses personnages. En effet, le héros de cette comédie de Molière symbolise à lui seul l'avarice. Tous les détails que relate Balzac permettent de souligner le réalisme de ses romans.
Les événements historiques
Le roman est historique. Cela signifie qu'il y a un véritable jeu avec le réel, et on peut parler d'un roman documentaire, puisque Balzac s'est beaucoup documenté pour pouvoir écrire cette œuvre. Il utilise un vrai fait historique, le mouvement des chouans.
Néanmoins, la fiction a beaucoup d'importance. La passion de Marie permet d'introduire des passages presque lyriques dans le roman.
Balzac se voit comme un chercheur de la société. La Comédie humaine, dont fait partie Les Chouans, se veut une étude de la société. Balzac décide d'écrire un roman sur la chouannerie, car une véritable guerre civile s'est déclarée, opposant des partisans qui n'hésitent pas à tuer et piller. Il est révolté. Son roman traite de l'impossibilité pour les révolutionnaires et les chouans de trouver un accord.
Malgré l'événement historique qu'il relate, Balzac précise bien qu'il n'est pas un historien. Son but est de restituer l'esprit de son époque, pas de faire la liste de dates ou faits. Néanmoins, il a utilisé des ouvrages historiques, comme La Guerre des Vendéens et des Chouans, de Jean-Julien Savary. En 1828, il a même été à Fougères et a habité chez le général Gilbert de Pommereul. Il a ainsi pu effectuer ses propres recherches.
La chouannerie
Une définition
La chouannerie est une guerre civile qui a opposé les républicains et les royalistes dans l'Ouest de la France, en Bretagne, dans le Maine, l'Anjou et la Normandie, lors de la Révolution française (1789).
En 1791, l'Association bretonne tente une insurrection pour défendre la monarchie. Une partie de la population s'oppose alors à eux, surtout des paysans. En 1792, des affrontements très violents ont lieu. En 1800, les républicains ont gagné. D'autres soulèvements ont lieu dans d'autres régions, mais ils sont moins importants.
Une critique du mouvement
Balzac semble se placer contre les chouans. En effet, dans le roman, ils sont décrits comme étant beaucoup plus barbares que les républicains. L'auteur compare d'ailleurs leur violence à du fanatisme religieux.
En effet, l'auteur peint une bonne partie des chouans comme étant très crédule. Dans le livre, de nombreux personnages suivent l'abbé Gudin qui pousse les hommes à se révolter, sans vraiment réfléchir aux conséquences ou aux raisons de ce soulèvement. Ainsi, les républicains apparaissent comme plus organisés, avec de véritables idéaux. Les chouans sont montrés comme beaucoup plus sanguinaires, presque idiots. Ils sont souvent associés à des bêtes sauvages.
Les personnages : des protagonistes récurrents
De nombreux personnages peuplent ce roman. Ce sont des personnages que l'on retrouve ou que l'on évoque dans d'autres romans de La Comédie humaine. Il y a Corentin, un jeune policier de vingt-deux ans, qui devient agent secret. Il réapparaît dans Une ténébreuse affaire, Splendeurs et misères des courtisanes et Les Petits Bourgeois. La comtesse du Gua est une royaliste qui a un passé obscur. Elle est surnommée "la grande garce" ou encore "la jument de Charrette" par les chouans.
On trouve également Hulot qui réapparaîtra dans La Vieille Fille, La Muse du département et La Cousine Bette. Marche-à-terre est le nom de guerre de Pierre Leroi, également appelé Coupiau. C'est un chouan. Il réapparaît dans L'Envers de l'histoire contemporaine. Le marquis Alphonse de Montauran, dit le Gars, a dix-sept ans. Il se fait passer pour le fils de la comtesse. Il est mentionné dans de nombreux romans de Balzac : César Birotteau, Béatrix, La Vieille Fille, Le Cabinet des antiques et L'Envers de l'histoire contemporaine.
Pille-Mich, de son vrai nom Jean Cibot, apparaîtra dans L'Envers de l'histoire contemporaine, où il sera guillotiné. Enfin, Marie-Nathalie de Verneuil a vingt-six ans. On parle de son histoire dans Béatrix et La Vieille Fille.