Édouard-Joachim Corbière, dit Tristan Corbière
1845 - 1875
Français
Poésie
Tristan Corbière
Les Amours jaunes
1873
Tristan Corbière naît à Coat-Congar en Bretagne, d'un père romancier et marin. Il passe une enfance heureuse puis commence à avoir des rhumatismes articulaires qui vont le faire souffrir toute sa vie durant. Ses soucis de santé l'obligent à arrêter l'école. Il entreprend alors un voyage dans le sud de la France et occupe son temps à la lecture de classiques comme Hugo, Baudelaire et Musset.
Son air malade lui vaut le surnom de "l'An Ankou", ce qui signifie dans le dialecte breton "le spectre de la mort". Comme son père, il aime prendre la mer à bord du Négrier. Il compose à cette époque Gens de la mer, qui n'est pas sans rappeler l'œuvre écrite par son père et qu'il a lue dans sa jeunesse, Négrier.
Après un voyage en Italie, Corbière tombe amoureux d'une actrice italienne. Elle lui inspire Les Amours jaunes. Le recueil compte cent un poèmes variés et ne rencontre pas un succès immédiat. Sept parties le divisent, allant de "Ça", comptant trois poèmes, à "Rondels pour après" et ses six poèmes. Le premier poème est une réécriture de "La Cigale et la Fourmi" de La Fontaine, intitulé "Le Poète et la Cigale". La deuxième partie est celle qui compte le plus de pièces, vingt-quatre, et elle porte le nom du recueil. Corbière revient sur ses malheurs, notamment en amour. Son œuvre est empreinte d'ironie sur le monde comme sur lui-même. Il est possible d'ailleurs de comprendre le titre comme l'expression courante "rire jaune". Le poète se dépeint par exemple comme étant un crapaud. La ponctuation est très présente pour se démarquer de la poésie classique. Corbière déforme le sonnet. Installé à Paris, le journal La Vie parisienne publie certains de ses poèmes. Il publie à cette époque à ses frais son dernier recueil.
Après la publication de cet ouvrage suivent deux poèmes en prose, "Casino des trépassés" et "L'Américaine". De plus en plus affaibli par sa maladie, il meurt à l'âge de trente ans. Verlaine lui rend hommage en l'intégrant aux Poètes maudits, aux côtés de Rimbaud et de Mallarmé.
Wikimédia