Alphonse Daudet
1840 - 1897
Français
Roman
Alphonse Daudet
Le Petit Chose
1868
Alphonse Daudet
Les Lettres de mon Moulin
1869
Alphonse Daudet
Tartarin de Tarascon
1872
Alphonse Daudet
Contes du lundi
1873
Alphonse Daudet naît à Nîmes et fait ses études au lycée de Lyon. La ruine de ses parents négociants en soierie l'oblige à rentrer comme répétiteur au collège d'Alès. Accueilli par son frère aîné à Paris, il l'aide dans sa carrière et Alphonse Daudet publie des vers. Il devient secrétaire du duc de Morny puis écrit des contes fantaisistes. Il s'essaie dans le théâtre et réussit avec Le Petit Chose, un roman où il fait revivre des souvenirs amers de sa jeunesse. Il met beaucoup de lui-même dans ses œuvres. L'histoire de Daniel Eyssette, le Petit Chose, est celle de son enfance, plus ou moins transposée, et celle du temps où il commençait à gagner sa vie dans des condition difficiles. Dans un récit pittoresque, ironie et humour se joignent à l'émotion et même à l'attendrissement. Sa sensibilité se penche vers les faibles et surtout les enfants malheureux.
Sa célébrité se scinde avec un recueil de contes, Les Lettres de mon moulin, inspirés par sa Provence natale qu'il évoque de nouveau dans un roman burlesque, Tartarin de Tarascon. Il immortalise dans cette œuvre le type héroï-comique du méridional bon enfant, mais fanfaron et "menteur par imagination". Tartarin se fait une réputation de terrible chasseur et se voit obligé, un peu à contre-cœur, de s'embarquer pour l'Algérie où il trouve des fauves dignes de son fusil. Avec une certaine verve ironique, le conteur fait assister le lecteur au départ du héros et à l'enthousiasme des Tarasconnais pour leur idole.
Daudet sert comme mobile en 1870 pendant une année et tire de ses impressions de guerre les Contes du Lundi. Fortuné, Daudet s'engage alors dans la voie du roman réaliste consacré à la peinture des mœurs contemporaines. Fromont jeune et Risler aîné constitue un tableau de mœurs qui repose sur une observation au jour le jour : "je collectionne depuis trente ans une multitude de petits cahiers sur lesquels les remarques, les pensées n'ont parfois qu'une ligne serrée, de quoi se rappeler un geste, une intonation, développés, agrandis plus tard pour l'harmonie de l'œuvre importante".
Zola salue le Nabab comme une œuvre naturaliste, même si Daudet n'adhère jamais à ce style. Bernard Jansoulet, dit le Nabab est un parvenu rentré de Tunisie avec une prodigieuse fortune. Sa richesse suffit à faire de lui un des rois éphémères de la capitale et même le protégé de Son Excellence le duc de Mora, ministre d'État. Le héros est un brave homme grisé par son argent. Il devient la proie des aventuriers qui s'arrangent pour être invités à sa table et l'attaquent à tour de rôle à la fin du repas. Pour arracher un gros chèque au Nabab, les deux complices se complètent admirablement.
Au lieu de procéder par enquêtes scientifiques, Daudet accueille toutes les impressions et les sensations que lui offrent les circonstances, étant, il le dit lui-même, "une machine à sentir". Il ne se prétend pas objectif, mais observe le réel avec une ironie amusée, avec sympathie ou émotion. Même s'il peint les laideurs de la société, il n'est pas systématiquement pessimiste. Il rêve d'être "un marchand de bonheur". Dans ses dernières années, Daudet écrit encore plusieurs volumes de souvenirs et encourage les jeunes écrivains qu'il accueille dans sa villa de Champrosay, en supportant avec constance la longue et douloureuse maladie qui l'emporte.
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