Louis-Ferdinand Céline
1894 - 1961
Français
Roman
Céline
Voyage au bout de la nuit
1932
Céline
Mort à crédit
1936
Louis-Ferdinand Céline naît à Courbevoie dans une famille de cinq enfants. Son père travaille dans une compagnie d'assurances et sa mère tient un commerce d'antiquités à Paris. Placé dès ses premiers jours chez une nourrice, il retrouve ses parents à Paris, en difficultés financières, quand il a 3 ans. Il devient un élève moyen en raison de son manque de motivation scolaire. La jeunesse compliquée qu'il passe ensuite à Argenteuil le marque au point qu'il la relate dans Mort à crédit quelques années plus tard.
Céline part étudier dans des écoles en Allemagne puis aux États-Unis. Il y écrit de nombreuses lettres à ses parents. De retour en France, il commence à travailler chez Robert, un bijoutier, puis chez un joaillier à Nice, avant de s'engager dans l'armée pour trois ans. Il décrit plus tard dans ses œuvres l'horreur de la guerre. Blessé par balle au bras, ce qui le rend invalide à 70 %, il reçoit la Croix de guerre et, après plusieurs opérations et des mois de convalescence, il est affecté au Consulat général de France à Londres, au service des passeports.
À son retour, il devient surveillant de plantation en Afrique. Il y écrit ses premiers textes. Ses douleurs au bras l'obligent à être de nouveau opéré et à rentrer en France. Il intègre l'équipe de rédaction de la revue scientifique Euréka. Il passe ensuite son baccalauréat, puis se marie et vit à Rennes avant de retourner à Paris. Après quelque temps passés à Genève pour la Société des Nations, il divorce et commence à écrire L'Église. Il suit des études de médecine, puis ouvre un cabinet médical à Clichy qu'il doit fermer, car il ne fonctionne pas bien.
Céline travaille alors pour le dispensaire de Clichy et fait dactylographier Voyage au bout de la nuit. L'œuvre est tirée à 2000 exemplaires et l'auteur est nommé pour le prix Goncourt qu'il ne décrochera pas. Cependant, il obtient le prix Renaudot. Des débats sans fin s'engagent autour du livre. L'œuvre est rééditée à de nombreuses reprises, jusqu'à son format poche qui étend sa renommée. Le roman dénonce la société en montrant qu'elle abrutit les hommes. Il est rare de voir à cette époque un narrateur écrire un roman entier dans un langage si cru, aboutissement d'un travail mûrement réfléchi par l'auteur, qui s'est déjà essayé dans trois autres œuvres auparavant. Deux parties composent le récit au cours desquelles le héros, Bardamu, voyage à travers le monde puis rentre à Paris pour exercer son métier de médecin. L'expérience personnelle de l'auteur est la matière du roman. Son style se rapproche de l'argot, dans le langage parlé.
Céline commence ensuite à écrire Mort à crédit. Il est composé lui aussi de deux parties. La première relate son enfance et son adolescence passées dans Paris, puis une expérience aux côtés d'un inventeur étrange, Courtial des Pereires. Il met plusieurs années à le parfaire, voulant travailler la musicalité de chaque mot qui retrace sa vie personnelle. Il interdit à sa mère de le lire, car il y relate son enfance avec toute son obscurité. Il voyage beaucoup pour parachever cette dernière œuvre tronquée ensuite par son éditeur, indigné de certains passages trop crus. Cela n'empêche pas le roman de déclencher un scandale à sa publication. Les critiques acerbes des médias et des littéraires blessent l'écrivain.
Continuant d'écrire des œuvres, il n'en termine pas certaines et les autres surprennent moins les lecteurs. Céline se retrouve exclu du cercle littéraire. Il se fait aussi discret que ses livres dans les librairies, en partant pour la Rochelle avec Lucette Almansor qu'il épouse quelques mois plus tard.
Il commence à faire connaître ses idées antisémites par le biais de lettres envoyées à des journaux. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le couple part pour le Danemark qu'il peine à atteindre en raison des bombardements. Céline y passe quelques mois en prison suite à un mandat lancé contre lui par la Cour de justice de la Seine pour trahison. Après sa libération, il est jugé et condamné à une lourde amende, une peine d'un an d'emprisonnement et à l'indignité nationale. Il fait de nombreuses interviews tout en continuant d'écrire. D'un Château l'autre est bien accueilli par le public. Il veut adapter Voyage au bout de la nuit en film.
Il retourne à Nice avec ses animaux et sa femme qui ouvre une salle de danse à Meudon. Céline meurt plus tard d'une rupture d'anévrisme. Son décès n'est annoncé que cinq jours après, une fois qu'il est inhumé à Meudon.
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