Robert Desnos
1900 - 1945
Français
Poésie, roman
Robert Desnos
Rrose Sélavy
1922 - 1923
Robert Desnos
"Demain"
1942
Robert Desnos
"Le Souci"
1943
Robert Desnos
Le Vin est tiré
1943
Robert Desnos
Chantefables et Chantefleurs
1944
Robert Desnos naît à Paris. Son père, Lucien Desnos, est mandataire aux halles pour la volaille et adjoint au maire, et sa mère, Claire Guillais, est mère au foyer. Il passe son enfance dans un quartier populaire des Halles, se passionne pour la lecture avec des classiques comme Victor Hugo ou Baudelaire et apprécie tout particulièrement le genre romanesque et les bandes dessinées. Il veut devenir poète malgré les réticences de son père qui voudrait le voir continuer ses études pour travailler dans le commerce. Il préfère enchaîner les petits boulots, devenant par exemple commis dans une droguerie. Durant la Première Guerre mondiale, il commence à écrire quelques poèmes et s'indigne de l'horreur de la guerre.
Devenu secrétaire puis gérant de la maison d'édition de Jean de Bonnefon, il publie des poèmes, notamment dans la revue Trait d'union sous l'influence d'Apollinaire. Il découvre, grâce à Benjamin Péret, le dadaïsme, puis rencontre le chef de file des surréalistes, André Breton. Il rejoint le groupe et se met à expérimenter leurs techniques autour du langage. Il publie Rrose Sélavy, qui est le nom d'un personnage créé par l'artiste Marcel Duchamp. L'œuvre est une collection de phrases poétiques et de jeux de mots créés lors de séances d'hypnose faites avec André Breton. Ce dernier l'apprécie et publie en son honneur dans le Journal littéraire. L'adhésion du groupe des surréalistes au Parti communiste l'éloigne d'eux.
Il s'essaie alors à la radio, puis publie dans La Tribune des jeunes. Devenu journaliste pour Paris-Soir, Le Soir, Paris-Matinal, Le Merle et La Nouvelle Revue française, il s'engage de plus en plus, refusant toujours d'adhérer au Parti communiste. Il n'est pas pourtant apolitique et va prendre parti pour les mouvements d'intellectuels antifascistes. D'un naturel pacifiste, la guerre en Espagne le décide à se mobiliser.
Il entre comme chef des informations dans le journal Aujourd'hui. L'un des patrons est arrêté et doit se ranger du côté de l'ennemi. Desnos continue quelque temps d'écrire pour ce journal en se méfiant de la censure, ce qui lui permet d'exercer plus discrètement ses activités dans la Résistance dans le réseau AGIR. Il écrit "Demain", un poème à la première personne dans lequel il s'implique affectivement. Il témoigne de sa douleur de résistant et laisse place à l'espoir si l'action de résistance est menée collectivement. S'ensuit "Le Souci" qui sera intégré au recueil Chantefables et Chantefleurs, aujourd'hui lu essentiellement par la jeunesse, car il regroupe des poèmes animaliers comprenant de nombreux jeux de mots.
Le Vin est tiré est un roman qui rapproche des personnages que rien ne devait rassembler. Leur seul point commun est la drogue et ils sont victimes d'eux-mêmes comme de la société dans laquelle ils vivent. Son tournant vers le roman surprend le public, et son œuvre reste peu connue. Il est inattendu de traiter de la drogue durant la Seconde Guerre mondiale, mais c'est une façon de représenter l'état des êtres vivant sous l'Occupation.
Sa lutte clandestine le conduit malgré tout à être arrêté par la Gestapo et déporté dans divers camps. Il meurt du typhus dans un camp à Terezin, en Tchécoslovaquie. Il est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris.
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