Blaise Pascal
1623 - 1662
Français
Philosophie
Pascal
Les Provinciales
1656 - 1657
Pascal
Pensées
1670 (posthume)
Blaise Pascal naît à Clermont-Ferrand et surprend dès son enfance son entourage par sa précocité. "Il voulait savoir la raison de toutes choses", écrit sa sœur. Pour aider son père, il met au point la première machine à calculer. En 1648, il conduit une série d'expériences qui établissent l'existence du vide et la pression de l'air. En infatigable chercheur, il correspond avec la reine Christine de Suède et fréquente les cercles mondains. Il médite également sur les Essais de Montaigne. Se détournant de la vie mondaine qu'il méprise, il s'engage de plus en plus auprès de ses amis de Port-Royal, les jansénistes, qui défendent une vision rigoureuse de la vie chrétienne. Lorsqu'ils sont accusés d'hérésie par la Sorbonne, il prend leur défense en rédigeant ses Lettres provinciales. Le succès de ces textes clandestins suscite les foudres de la censure et Pascal doit changer plusieurs fois de nom et de domicile pour échapper à la police.
Dans cette œuvre composée de dix-huit lettres qu'un provincial est censé adresser à un de ses amis, Pascal use d'un langage simple, direct et réussit à passionner le public pour de difficiles questions de doctrine religieuse. Le recours à l'ironie lui permet de ridiculiser les discours qu'il dénonce en faisant semblant d'y croire. Il n'hésite pas, en redoutable polémiste, à déformer le point de vue adverse pour en démasquer les contradictions.
Dans Pensées, dont il ne reste que des fragments, Pascal se propose de faire l'apologie de la religion chrétienne. Il veut montrer aux indifférents la vérité du christianisme. Il veut frapper par l'imagination, atteindre la sensibilité de son lecteur et remuer sa volonté. Il déploie ainsi toutes les ressources de l'éloquence. L'intensité de son style touche le lecteur, croyant ou non. En s'appuyant sur des analyses de sceptiques comme Montaigne, Pascal montre la misère de l'homme que ne croit pas en Dieu. L'être humain, abusé par les puissances trompeuses, l'imagination, la coutume, l'amour-propre, est incapable par lui-même d'atteindre la vérité et le bonheur. Toutes les occupations sociales ne sont que des divertissements, des illusions, qui permettent d'échapper à l'angoisse d'être mortel. Ne voir que la misère humaine serait méconnaître ce qui fait la grandeur spécifique de l'être humain. Sa conscience en fait un être à part dans l'univers. Pour Pascal, seule la religion chrétienne permet de comprendre la nature essentiellement contradictoire de la créature humaine, mystérieuse combinaison de chair et d'esprit, de grandeur et de misère.
Dans la première section des Pensées, Pascal veut montrer la misère de l'homme sans Dieu. Reprenant les analyses de Montaigne qui montrent la puissance de l'imagination, il leur donne un tour plus incisif : c'est avec une sorte d'ironie rageuse qu'il dénonce la faiblesse de la raison humaine. Dans un fragment longuement développé, classé dans la section "Misère de l'homme sans Dieu", Pascal montre que l'être humain est incapable de regarder sa vérité en face. Pascal redonne toute sa force au sens étymologique de "divertir" : se détourner, se séparer.
Il répond aussi aux questions concernant l'origine de cette grandeur et ce qui la différencie des animaux, des végétaux, des autres organismes présents dans l'univers. Sans renoncer à ses travaux scientifiques, il se consacre ensuite à la rédaction d'une "Apologie de la religion chrétienne" que sa mort précoce, à trente-neuf ans, suite à de violentes migraines, empêche de terminer. Il dit à ses médecins que "la maladie est l'état naturel du chrétien". Ses amis en donnent une première édition en 1670 sous le titre de Pensées.
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