Albert Camus
1913 - 1960
Français
Théâtre, roman, essai, nouvelle, poésie
Albert Camus
L'Étranger
1942
Albert Camus
Caligula
1944
Albert Camus
La Peste
1947
Albert Camus
La Chute
1956
Albert Camus
L'Homme révolté
1951
Camus naît en Algérie et ne connaîtra jamais son père. Sa mère, dont il est proche mais avec qui il dialogue peu, est d'origine espagnole et illettrée. Elle vit dans un quartier pauvre d'Alger, qui marque le jeune homme, et fait le ménage, donnant l'argent qu'elle gagne à sa mère.
Le jeune Camus obtient un diplôme d'études supérieures en Lettres. Atteint de la tuberculose, il doit suivre des cures, ce qui l'empêche de passer l'agrégation. Cela le convainc que la vie est injuste, mais il reste optimiste malgré tout. Il exerce alors divers métiers et adhère un moment au Parti communiste.
Il s'engage tôt pour dénoncer l'imperfection de la société, notamment avec Révolte dans les Asturies. À l'origine de la fondation de la Maison de la Culture d'Alger, il crée aussi une troupe de théâtre, puis écrit des articles et fonde la revue Rivages. Pour davantage lutter en faveur de ses idées, il écrit "Misère de la Kabylie", un article qui a un tel retentissement que le journal est interdit par les autorités. Camus doit quitter le pays en 1940 pour rejoindre la France, qui est en pleine débâcle.
À cette époque, il écrit L'Étranger, qui raconte la vie de Meursault en Algérie française. Le personnage apprend la mort de sa mère, sans exprimer de tristesse ou une quelconque émotion, même aux funérailles où il se contente d'observer les gens qui l'entourent. Il reprend sa vie normale et rencontre une jeune fille, Marie. Un jour, il tue un Arabe et reste tout aussi indifférent qu'à la mort de sa mère. Il est traîné en justice pour son crime, mais est davantage puni pour son attitude que pour son geste.
Durant la Seconde Guerre mondiale, Camus se range du côté des résistants. Il participe à la presse clandestine et dénonce notamment la destruction d'Hiroshima par la bombe atomique. Après la guerre, il devient le codirecteur du journal Combat qui voit le jour pendant la Résistance.
Ses premiers écrits sont suivis des pièces Le Malentendu et Caligula, qui appartiennent à ce que l'on appelle le cycle de l'absurde.
Dans Le Malentendu, l'intrigue a pour héros Jan, qui décide de se rapprocher de sa famille qu'il a quittée depuis longtemps. Il se rend donc dans l'auberge que tiennent sa mère et sa sœur, sans savoir comment révéler son identité. Attendant la bonne occasion, il y séjourne. La suite de la pièce révèle que la mère et la fille tuent des pensionnaires pendant leur sommeil pour les piller. Elles cherchent à s'enrichir pour pouvoir fuir leur région.
Caligula redonne vie à l'empereur romain qui a exercé son pouvoir de manière tyrannique et dans la démesure. Cette pièce est le plus long succès de Camus, car elle affiche nombre de représentations en France comme à l'étranger.
Son cycle de la révolte comprend La Peste, L'État de siège et Les Justes. Camus est souvent incompris, car il œuvre en faveur du changement sans recours à la violence.
La Chute comprend six parties. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, est un ancien avocat parisien qui se confie à un homme qu'il rencontre à Amsterdam dans un bar. Tout est raconté du point de vue de ce personnage éloquent, ce qui fait la particularité du roman. Il évoque son ascension sociale puis sa chute, déclenchée par le fait qu'il n'ait pas sauvé une femme sur le point de se noyer. Cela va le hanter tout le reste de sa vie et faire resurgir les événements malheureux qu'il a vécus. Camus montre ici un type humain, celui de l'homme contemporain égoïste qui se remet en question.
L'Homme révolté est un essai tentant d'expliquer la révolte humaine en cinq parties. Camus revient sur les conceptions antérieures de cette notion, notamment chez les hommes de l'Antiquité comme Lucrèce, ou d'autres philosophes plus récents comme Marx et Rousseau.
Le style de Camus dans ses récits et ses pièces est caractérisé par une écriture neutre faite de courtes phrases. Il convient au mouvement de l'absurde qui domine son œuvre. On dirait que l'auteur, comme Meursault dans L'Étranger, est indifférent à ce qu'il écrit, alors que ce n'est qu'une technique narrative révélant d'autant plus l'horreur des propos rapportés, plus difficiles à supporter.
Camus décède peu après son prix Nobel dans un accident de la route. Il est enterré à Lourmarin, dans le Vaucluse, région où il a acheté une maison.
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