Aristophane
450/445 avant J.-C. - 385 avant J.-C.
Grec
Théâtre (comédie)
Aristophane
Les Acharniens
425 avant J.-C.
Aristophane
Les Nuées
423 avant J.-C.
Aristophane
Les Guêpes
422 avant J.-C.
Aristophane
La Paix
421 avant J.-C.
Aristophane a une vie peu connue. Il serait né à l'époque de Socrate, mais on ne sait pas où exactement, peut-être en Égypte ou alors sur l'île de Rhodes, ou encore Lindos, Camiros, Égine, Athènes. Il est presque certain en tout cas qu'il est étranger. Son père aurait obtenu le droit de cité à Athènes. Rien n'est sûr de sa jeunesse et de sa formation. Ce que les historiens savent est qu'il se marie et a trois enfants.
Les Acharniens font allusion à un domaine que le dramaturge posséderait dans l'île d'Égine. L'œuvre est un plaidoyer pour la paix. Un Acharnien est un habitant du dème d'Acharnes. La guerre du Péloponnèse se déroule depuis sept ans et Athènes cherche des cités pour la soutenir. La pièce tend à démontrer que la guerre est absurde, coûte cher et que seuls les politiciens y sont favorables car ils y trouvent leur intérêt. Le protagoniste, Dicéopolis, décide lui-même d'établir la paix pour lui seul.
Aristophane a écrit quarante-quatre comédies en empruntant beaucoup de ses sujets à l'actualité politique. Seules onze sont conservées. Il n'hésite pas à mettre en scène des contemporains comme Euripide ou Socrate dans Les Nuées. Elle est la seule pièce d'Aristophane à ne pas remporter de prix. Strepsiade et son fils Pheidippidès sont en conflit. Le père a été ruiné par sa femme mais pense avoir trouvé un moyen de relever la tête. Il veut envoyer son fils suivre l'enseignement de Socrate pour qu'il sache comment argumenter en sa faveur le jour du procès pour ne pas avoir à payer toutes ses dettes accumulées à cause de sa femme. Son fils refuse, ne voulant rien apprendre de Socrate qu'il pense être fou. Il se retrouve forcé d'accepter après plusieurs rebondissement mais jure de se venger de son père.
Il s'attaque aussi aux travers de la société dans Les Guêpes qui critique l'organisation judiciaire d'Athènes, comme la manie des procès ou l'engouement pour les sophistes. La Paix est la cinquième pièce d'Aristophane encore conservée, écrite après la disparition de Cléon, un démagogue athénien fervent partisan de la guerre. La pièce veut démontrer à nouveau l'intérêt de la paix qui peut vraiment se mettre en place après le décès de Cléon, sur un ton comique.
Aristophane est le représentant de la comédie dite ancienne. Toutes ses pièces sont représentées à l'occasion des Lénéennes ou des Dionysies. Ce genre ne comporte pas d'intrigue, à la différence de la tragédie, et donne vie aux contemporains des Athéniens. Le but est de faire la satire d'un sujet actuel de manière fantaisiste. Les règles de composition n'en sont pas moins strictes.
La pièce commence par un prologue qui plonge le spectateur dans le vif du sujet. Un ou deux personnages présentent ce qui va suivre dans une tonalité burlesque. Le chœur arrive ensuite, composé de vingt-quatre choreutes qui peuvent être des nuées, des guêpes, des oiseaux ou encore des grenouilles. Ce chœur effectue des chorégraphies jusqu'à la dispute qui est l'action de la pièce. La parabase laisse enfin le chœur s'adresser directement au public après que le protagoniste a célébré la victoire et est sorti de la scène. Ce passage laisse entendre la voix du dramaturge avant que le chœur ne quitte la scène, en imitant de manière parodique les processions religieuses.
Il est difficile aujourd'hui de déceler les parties comiques des pièces d'Aristophane dans le sens où elles sont étroitement liées à l'actualité du dramaturge. Tout y est exagéré ou simplifié à l'extrême. Il imagine des utopies optimistes, comme une cité gérée par des femmes ou bâties dans les airs. Son comique est varié, parfois grossier, parfois très fin. Ses œuvres sont recommandées par Érasme pour l'éducation humaniste à la Renaissance.
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