Sommaire
ILes personnagesAUn héros de roman d'apprentissageBLes deux faces de la femmeIIUn roman fantastiqueALa peau de chagrinBLe pacte avec le diableIIIUn roman réalisteAUne peinture de Paris et sa bourgeoisieBUne métaphore de la vie humaineLa Peau de chagrin
Balzac
1831
Ce roman fait partie de La Comédie humaine. Raphaël a tout perdu aux jeux. Il veut se suicider en se jetant du haut d'un pont, mais renonce et entre chez un antiquaire. Il lui achète une peau de chagrin (nom du cuir) qui porte chance. Mais la vie de son possesseur est ensuite liée à la peau de chagrin. Malgré les recommandations de l'antiquaire, Raphaël achète la peau.
Raphaël est proche de Pauline, une jeune fille pauvre à qui il donne des cours, mais il aime Foedora, une riche comtesse pour laquelle il s'endette. Il sombre bientôt dans la débauche, il a des dettes partout. La peau rétrécie alors qu'il désire de l'argent.
Raphaël tente ensuite de réprimer ses désirs pour que la peau ne disparaisse pas. Il retrouve Pauline et l'aime, mais ce désir d'être avec elle fait diminuer la peau. Personne ne peut l'aider, il vit reclus. Un soir, il se jette sur Pauline, incapable de contenir davantage son désir, et meurt sur le coup.
Les personnages
Un héros de roman d'apprentissage
Raphaël est un héros de roman d'apprentissage. Il est jeune, il est pauvre, il est fasciné par le monde des bourgeois. Le livre suit son évolution vers la sagesse.
D'abord, il ne peut s'empêcher de vouloir plus (une femme riche, un train de vie exubérant) et quand il comprend ce qui est important, il est trop tard, il ne peut plus aimer Pauline.
Il réalise que ce qui semble ennuyeux est souvent plus vrai et fort que ce qui est superficiel (richesse, jeux etc.).
Ainsi, le roman permet de montrer l'évolution du jeune homme, son apprentissage de la vie, ses déceptions. Ce sont ses choix qui l'ont conduit à sa fin tragique. Il n'a pas écouté l'antiquaire, il a voulu trop, il est puni. Il y a donc une leçon à tirer de son histoire.
Les deux faces de la femme
La figure féminine est incarnée par deux femmes dans le roman :
- Feodora incarne la tentation. C'est une belle femme égoïste qui aime être gâtée. Elle représente la destruction, la passion, la luxure. Elle est donc la face négative de la femme. Elle symbolise la bourgeoisie et l'égoïsme.
- Pauline est l'idéal féminin, aussi belle que douce. Elle est attentionnée et prête à apprendre (elle suit des cours avec Raphaël). Pourtant, Balzac souligne sa ressemblance avec la peau de chagrin, et elle est finalement la raison principale de la mort du héros. Il y a donc une certaine ambiguïté dans la façon dont Balzac représente la femme. Il semble qu'elle ne soit jamais tout à fait bonne, et fasse toujours souffrir l'homme.
Un roman fantastique
La peau de chagrin
Il s’agit d’un élément magique, une peau qui est liée à la vie de son propriétaire, et qui rétrécit au fur et à mesure. Si elle permet la réalisation de certains souhaits, elle prend un peu de la vie de son propriétaire à chaque fois. On peut alors parler de fantastique, puisqu'un tel objet n’existe pas vraiment. Balzac introduit ici une caractéristique étonnante à son récit.
Le pacte avec le diable
En réalité, c'est bien d'un pacte avec le diable qu'il s'agit. Le héros de l'histoire n'a pas compris la signification d'une telle alliance. Il est piégé par son désir et puni pour ses vices. Il donne son âme au diable pour tout avoir. On peut le rapprocher de Faust de Goethe.
Les deux hommes veulent plus, toujours plus, et sont prêts à tout pour l'obtenir, quitte à pactiser avec le diable. La différence est que le héros de La Peau de chagrin ne réalise pas vraiment le côté diabolique de la peau tant il est fasciné par elle.
Un roman réaliste
Une peinture de Paris et sa bourgeoisie
Le Paris des années 1830 est très présent dans le roman. Balzac se lance dans des descriptions très précises de quartiers, de rues, de salons. Il parvient ainsi à recréer l'ambiance de ces années-là, leur frénésie. L'écrivain devient alors un véritable peintre. Le réalisme des descriptions permet de plonger le lecteur dans un décor tout à fait convaincant.
Balzac se montre très critique de la bourgeoisie parisienne, toute-puissante et vaniteuse, qui se sert de son argent pour tout obtenir. L'ambiance du roman souligne la superficialité de ce monde. L'auteur entend montrer que cet idéal de richesses et de plaisirs faciles n'est pas bon pour la jeunesse et la mène à sa perte.
Une métaphore de la vie humaine
La peau symbolise la vie de chaque être humain. L'Homme doit choisir comment dispenser du peu de temps qu'il a, car la vie disparaît bien trop vite. Lorsque la peau rétrécie, elle devient sèche et ressemble à la peau ridée des vieilles personnes.
Balzac apprend au lecteur que l'argent, le pouvoir et les femmes épuisent, alors qu'une vie raisonnable et modérée permet de vivre longtemps.