Sommaire
ILes caractéristiques de la fableAL'histoireBLa moraleIILes thèmes principauxALes animaux et les hommesBUne satire de la cour de Louis XIVIIILes procédés d'écritureALa personnificationBLes versCLa satireLes Fables
Jean de La Fontaine
1668 - 1694
Les Fables de La Fontaine sont très connues. Elles sont divisées en douze livres, parus en trois recueils. Dans le premier recueil on trouve de célèbres fables comme "La Cigale et la Fourmi", "Le Corbeau et le Renard" ou "La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf". Ce sont surtout des histoires qui peignent les qualités et les défauts des êtres humains.
Le deuxième recueil présente des fables qui sont moins initiatiques (c'est-à-dire qui ont un but moins éducatif). Elles sont davantage des portraits de la société de Louis XIV (roi sous lequel Jean de la Fontaine a vécu). Le dernier recueil offre des fables plus philosophiques. Toutes les fables racontent des histoires en utilisant des images, des métaphores surtout. On y trouve souvent des animaux.
"La Cour du Lion" : À la cour du lion (le roi) les animaux ne cessent de faire des erreurs. L'ours n'adule pas assez, le singe trop, ils sont punis. Le renard qui ne répond pas franchement est laissé tranquille.
"Le Torrent et la Rivière" : Un torrent fait beaucoup de bruit. Un homme est poursuivi par des voleurs et malgré sa peur le traverse. En vérité malgré son bruit le torrent n'est pas dangereux. L'homme fait de même plus loin avec une rivière tranquille. Mais il se noie. Il faut se méfier des apparences.
"Les Animaux malades de la Peste" : Le tigre et l'ours ont mangé des animaux. Mais on ne les punit pas, car ils sont puissants. L'âne par contre, qui a mangé de l'herbe, est puni de mort. A la cour du roi, la justice est injuste.
Les caractéristiques de la fable
L'histoire
Les fables sont souvent courtes et drôles. Elles racontent une histoire amusante pour le lecteur, mais qui lui permet d'apprendre quelque chose. La fable est née en Grèce, avec Ésope, et en Orient, avec l’Indien Pilpay. Jean de La Fontaine est devenu, au XVIIe siècle, le maître de la fable.
Souvent, il met en scène des animaux. Les histoires sont très simples et tournent autour de sujets comme la flatterie, le mensonge, ou encore l’injustice. La Fontaine peint ainsi différentes situations de la cour de Louis XIV, mais utilise des animaux à la fois pour divertir et se protéger de la censure.
La morale
La plupart des fables ont une morale (seules vingt fables n'ont pas de morale explicite). La morale peut être à la fin, au début, ou au milieu de la fable. Elle est une sorte de leçon que lecteur doit retenir. Par exemple "Apprenez que tout flatteur / Vit aux dépens que celui qui l'écoute".
La morale doit apprendre à l’homme à faire la différence entre le bien et le mal. La Fontaine disait des fables : "le corps est la fable, l'âme la moralité". La morale de la fable est donc très importante. Même si elle n'est pas explicite, elle est présente, et il convient d'analyser la fable en fonction de sa morale.
Les thèmes principaux
Les animaux et les hommes
La Fontaine utilise des animaux pour parler du caractère des hommes. Ainsi, le Lion représente le roi et le Renard l'homme rusé. La Fontaine fait parler tous les animaux et les rend expressifs. Ils ressemblent ainsi à des humains. Il utilise tous les animaux, sauvages ou domestiques, exotiques ou familiers, et même des insectes ("La Cigale et la Fourmi").
La Fontaine met en avant les travers humains : l'avarice, l'hypocrisie, le mensonge, la jalousie, l'envie. Il met aussi des qualités en avant, comme la ruse, qui permet parfois à des gens plus faibles de s'en sortir.
Une satire de la cour de Louis XIV
Jean de la Fontaine n'hésite pas à critiquer la cour du Roi-Soleil, mais il doit ruser pour contourner la censure. À l'époque, s'il dit quelque chose directement contre le roi ou des personnes puissantes à la cour, il risque la prison ou même la mort.
En utilisant des animaux, La Fontaine critique de façon indirecte. Il utilise toujours la satire pour dénoncer, c'est-à-dire qu'il s'attaque aux problèmes de sa société en s'en moquant. Il tourne ainsi en dérision les courtisans, dénonce l'injustice et affirme que les faibles ne sont pas protégés en France et que les riches gagnent toujours. C'est l'idée qu'il développe dans "Les Animaux malades de la Peste", qui montre que la justice n'existe pas à la cour du roi.
Les procédés d'écriture
La personnification
La Fontaine utilise donc les animaux pour parler des êtres humains. Il leur donne toutes les caractéristiques humaines. On appelle cela une personnification.
La personnification est une figure de style qui consiste à attribuer des propriétés humaines à un animal ou à une chose inanimée. Ainsi, l’animal ou l’objet parle et agit comme un être humain. La personnification est considérée comme un cas particulier de métaphore. C’est en effet une comparaison qui est au cœur de l’image personnifiée.
Les vers
Les fables sont écrites en vers. La Fontaine utilise des alexandrins (vers de douze syllabes) des décasyllabes (vers de dix syllabes) et des vers plus courts.
Il existe différentes formes de vers. Les vers libres, les vers métriques (syllabiques) et les vers rythmiques (accentuels). La Fontaine joue beaucoup sur les rimes dans ses vers.
La satire
La Fontaine, on l'a vu, s'attaque aux travers humains et à ceux de sa société. Il utilise pour cela un discours moqueur et satirique. Par exemple, dans "Les Obsèques de la Lionne", La Fontaine dénonce le fonctionnement de la cour française. C'est une dénonciation du pouvoir absolu de Louis XIV. L'auteur reproche aux courtisans leur bêtise. Ils ne réfléchissent pas, ils font exactement ce que l'on attend d'eux. Ils sont hypocrites. Seul le point de vue du roi compte.
Dans "La Cour du Lion", La Fontaine représente aussi la cour de Louis XIV. Il reproche au roi sa sévérité et sa cruauté. Il dénonce une fois de plus l'hypocrisie des courtisans qui se battent entre eux pour être le plus aimé possible par le roi.