Vincent Voiture
1597 - 1648
Français
Poésie
Vincent Voiture
"Sonnet d'Uranie"
1647
Vincent Voiture
Poésies de M. de Voiture
1650
Vincent Voiture naît à Amiens et est le fils d'un marchand de vin. Il occupe diverses charges à la cour après lui avoir adressé une pièce en vers à l'âge de seize ans. Le prince le nomme contrôleur général puis introducteur des ambassadeurs. Il signe de son nom une pièce latine et une pièce française avant d'être envoyé en Espagne par le duc d'Orléans, le frère du roi. Il écrit des poésies en latin, en français, en espagnol et en italien en même temps que des lettres. Il est à l'origine du renouvellement du rondeau dont l'usage est désuet depuis Marot.
Il est présenté à l'hôtel de Rambouillet avec son "Sonnet d'Uranie". Ce sonnet suscite la polémique, comme d'autres, mais pour celui-ci ce ne sera qu'après sa mort. Deux partis se forment : les uranistes, menés par Mme de Longueville, opposés aux jobelins, menés par le Prince de Conti, qui défendent le "Sonnet de Job" de Benserade. Balzac, du côté du deuxième groupe, va même jusqu'à écrire une dissertation d'une vingtaine de pages pour défendre sa position. Voiture enseigne le beau langage et les bonnes manières aux clients fidèles de l'hôtel, amuse la clientèle et parvient à se rendre indispensable.
De ce lieu naissent un grand nombre de lettres, adressées notamment à Melle Paulet dont il est amoureux. Cette femme est surnommée "la lionne" en raison de sa chevelure "d'un blond hardi" (elle est rousse). Il lui fait la cour à la mode précieuse avant que leur histoire ne se termine par une brouille. D'autre lettres montrent le jeu des poissons auquel se prend Voiture avec le duc d'Enghien. Les compliments se font uniquement par l'intermédiaire d'images aquatiques qui parfois atteignent le mauvais goût en raison de leur empreinte trop exagérée de préciosité.
Admis en tant qu'un des premiers membres de l'Académie française en 1634, apprécié du cardinal de Richelieu, il y passe pourtant peu de temps car il part pour l'étranger.
Passionné de jeux, il mène une vie galante, passe du temps dans le salon de Mme de Rambouillet et brille dans la société. Il jouit d'une grande renommée. En bon courtisan, il manie la galanterie. Ses écrits reflètent la préciosité et la littérature n'est pour lui qu'un passe-temps. Il excelle dans le rondeau et l'un des plus célèbres est "Ma foi, c'est fait". Il représente un exemple dans le genre et présente ses règles.
Voiture écrit en 1645 une "Épître au prince de Condé", dans laquelle il vante ses qualité de militaire après ses victoires à Rocroi en 1643 et Nordlingen en cette année. Une fête lui est consacrée et Voiture va y lire son œuvre en public. Sur un ton lyrique, Voiture donne des conseils de prudence sur un ton également enjoué de son retour vivant de la bataille. Sa vie durant, les gens de la haute société ne se lassent pas de lui rappeler sa condition de fils de marchand de vin. Catherine de Vivonne dit à son propos : "celui-là ne vaut rien, percez-nous en d'un autre".
Boileau l'apprécie, Marie de Sévigné également. Son talent n'est pas reconnu de son vivant car on ne comprend toujours pas ses jeux de mots et son ingéniosité échappe ou choque. Voiture influence la poésie française en lui donnant plus de légèreté et une expression plus facile.
Ses œuvres sont publiées après sa mort en un volume.
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