Étienne de La Boétie
1530 - 1563
Français
Discours
La Boétie
Discours de la servitude volontaire
1576
Étienne de La Boétie naît à Sarlat et est le fils d'un lieutenant particulier du Périgord. Il grandit dans une famille de magistrats, au milieu de bourgeois cultivés. Son père décède quand il est encore jeune et c'est son oncle qui se charge de son éducation. Il se passionne pour la philologie antique et se met à écrire de la poésie en français et dans les langues antiques. Il écrit vingt-neuf sonnets d'amour et traduit plus tard des auteurs antiques.
Pendant ses études de droit, il écrit le Discours de la servitude volontaire. Il s'oppose dans ce texte à la tyrannie et se fait remarquer par sa culture et la qualité de son écriture alors qu'il n'a que dix-huit ans. Son texte questionne les raisons d'exercer le pouvoir sur une population et de la soumettre. Il fait appel à ses connaissances sur l'Antiquité et sur les habitudes de son époque pour illustrer ses idées. Cela lui permet de critiquer indirectement le pouvoir en place à son époque. Il remet en cause la légitimité des "maîtres" ou des "tyrans", qui accèdent au pouvoir par les élections, la violence ou la succession : "les uns règnent par l'élection du peuple, les autres par la force des armes, les derniers par la succession de race". Pour lui, le peuple s'habitue à être esclave et à subir une domination et ne se pose plus de questions.
Son discours s'achève sur une prière : "Dieu bon et libéral pour qu'il réserve là-bas tout exprès, pour les tyrans et leurs complices, quelque peine particulière". La Boétie reste ainsi un précurseur dans la désobéissance civile. Montaigne prend connaissance du texte et sa rencontre avec La Boétie devient une longue amitié.
Titulaire d'une licence de droit et homme devenu réputé, il devient conseiller de la cour d'Henri II puis conseiller au parlement de Bordeaux. Il se marie d'ailleurs avec Marguerite de Carle, la fille du président du parlement. Michel de L'Hôpital le charge d'intervenir dans les guerres de religion qui opposent les catholiques et les protestants pour trouver un accord de paix.
Victime d'une dysenterie, il part pour le Médoc mais doit s'arrêter en route en raison de l'aggravation de son état. Il dicte alors son testament et meurt à l'âge de trente-deux ans. Montaigne écrit le chapitre sur l'amitié dans ses Essais en l'honneur de La Boétie.