Marguerite de Navarre
1492 - 1549
Française
Poésie, nouvelle
Marguerite de Navarre
Heptaméron
1558 (posthume)
Marguerite de Navarre est aussi connue sous le nom de Marguerite d'Angoulême ou d'Alençon. Elle naît à Angoulême et est la princesse de la dynastie capétienne. Fille de Charles d'Orléans et de Louise de Savoie, elle est la grande sœur du futur roi François Ier.
Différentes personnes jouent un rôle dans l'éducation du frère et de la sœur pour leur apprendre le latin ou la philosophie. En 1509, elle épouse Charles IV, duc d'Alençon, pour résoudre un différend entre les deux familles. Quand son frère devient roi en 1515, son confort matériel s'améliore. Elle se charge parfois de remplacer lors de cérémonies sa belle-sœur alors que celle-ci est enceinte.
Elle commence à correspondre avec Briçonnet en 1521 et ce durant trois années. Elle est sur le point d'accepter la devotio moderna pour appartenir aux girondins de la Réforme. Son frère est emprisonné en 1525 et son mari décède peu après. Elle se retrouve à devoir aider François Ier mais n'obtient pas le succès escompté. Elle hérite des titres de son défunt mari puis se marie avec Henri II d'Albret, roi de Navarre. Elle devient alors reine et a une fille qui deviendra la mère du futur Henri IV. Elle perd ensuite un fils puis sa mère.
De plus en plus d'œuvres lui sont dédicacées alors que son influence politique régresse. Elle rentre chez elle à partie de 1542 et y reste pour se recueillir. C'est à ce moment qu'elle compose l'Heptaméron. Auparavant, elle a un peu écrit mais sans se faire véritablement une place dans le monde de la littérature, avec quelques pièces en vers, chansons, comédies, fables, complaintes.
L'Heptaméron regroupe soixante-douze nouvelles. Le titre vient des sept journées passées pour rédiger le recueil, que Marguerite de Navarre aurait composé vers 1516 ou 1545. L'œuvre comporte dix-neuf manuscrits. L'incertitude plane sur les dates de composition de chacune des nouvelles. Des références à l'histoire de leur auteure permettent d'en dater plus précisément quelques-unes, comme la soixante-septième, qui raconte un voyage au Canada qui a réellement lieu en 1542. Cela permet de supposer que Marguerite de Navarre aurait surtout travaillé son œuvre dans la deuxième partie de sa vie et non durant sa jeunesse.
Il est fort probable que Marguerite de Navarre se soit inspirée des Cent nouvelles nouvelles pour composer son œuvre. Les sept jours choisis par cette dernière peuvent avoir une référence biblique et imiter cette fois-ci le principe du livre de Boccace. Le contenu de ses récits est tout à la fois profane et évangélique. Les personnages-acteurs de son œuvre vont chaque jour écouter une leçon chrétienne d'Oisille. Les personnages qui racontent des histoires sont égaux chez Marguerite de Navarre, la hiérarchie est oubliée, tous sont au même niveau et ont le même temps de parole. On écoute les histoires pour passer le temps. Chaque nouvelle se prolonge de commentaires faits par les participants, qui sont dix au total, cinq femmes et cinq hommes, et c'est ce qui fait l'originalité de ce recueil. Ces observations vont porter sur l'intrigue plus que sur la forme.
Chaque nouvelle aborde un "cas" mémorable dont l'amour est le thème dominant. Certains de ses contemporains sont d'ailleurs choqués de voir une telle dame que Marguerite de Navarre écrire et diffuser de telles histoires. Elle met parfois en scène des êtres débauchés qui appartiennent au clergé.
Après la mort de son frère, Henri II prend sa place de roi. Elle décède deux années plus tard d'une inflammation des poumons à l'âge de cinquante-sept ans. Ses obsèques ont lieu dans la cathédrale de Lescar comme c'est le cas pour chaque membre de la famille de Navarre.
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