Sommaire
IUne comédie farcesque inspirée de la commedia dell'arteIILes procédés comiquesIIILes thèmes de la pièceALe mariage d'amour contre le mariage forcéBUne critique de la noblesseCL'éloge de la ruseLes Fourberies de Scapin
Molière
1671
Octave s'est marié en secret à Hyacinthe, une jeune femme pauvre, en l'absence de son père. Léandre est tombé amoureux d'une Égyptienne, Zerbinette, en l'absence du sien. Lorsque leurs deux pères reviennent, ils demandent à Scapin de les aider.
Ce dernier parvient à soutirer de l'argent à Géronte et Argante en mentant et en les manipulant. À la fin de la pièce, on apprend que Hyacinthe est la fille de Géronte, elle n'est donc pas pauvre, et Zerbinette la fille d'Argante. Les jeunes gens peuvent alors se marier avec la fille de leur choix.
Ainsi, tout se termine bien, et Scapin lui-même est pardonné malgré ses insolences et ses tromperies envers ses maîtres.
Une comédie farcesque inspirée de la commedia dell'arte
Molière s'inspire de la comédie italienne, où l'improvisation a une part importante dans l'action. On y retrouve des personnages-types, comme les jeunes amoureux naïfs, le valet rusé (le zanni), le bourgeois (ici deux messieurs avares). Scapin, dans la pièce, utilise un bâton, ce qui est caractéristique d'un valet de la commedia dell'arte.
Le comique de la pièce repose sur la farce, le public rit des traits grossiers des personnages (l'avarice des deux pères).
Les procédés comiques
La pièce présente plusieurs comiques :
- Le comique de caractère : Molière se moque du comportement ridicule des hommes et dénonce ainsi leurs défauts. Géronte représente ici l'avarice.
- Le comique de geste : le maître se retrouve enfermé dans un sac. Scapin le roue de coups de bâton. La répétition des coups et du cri du maître est comique.
- Le comique de mots : on trouve de nombreuses injures et des jeux de mots dans la pièce qui prêtent à rire.
Les thèmes de la pièce
Le mariage d'amour contre le mariage forcé
Molière aborde une fois de plus le thème du mariage arrangé. Très souvent à son époque, les jeunes gens ne pouvaient choisir leur fiancé(e).
Le dramaturge s’offusque contre cette pratique et défend au contraire le mariage d’amour. Le spectateur est du côté des jeunes gens amoureux et s’offusque nécessairement du comportement cruel des pères qui veulent les séparer.
Une critique de la noblesse
Géronte est montré comme un idiot, il se laisse tromper très facilement. Molière critique la "fausse" noblesse pour valoriser celle qu'il considère comme "vraie", c'est-à-dire un comportement honnête et bon.
Molière montre les solides frontières qui existent entre nobles et pauvres. Si le ton comique règne, la pièce montre tout de même que Scapin est sans arrêt dérangé, traité comme un esclave, et qu'il risque constamment d'être sévèrement puni par ses maîtres.
L'éloge de la ruse
Scapin est montré comme un homme très intelligent. Il maîtrise la parole, sait parfaitement argumenter, utiliser la rhétorique. S’il plaisante très souvent, il joue néanmoins un double jeu difficile et finit par dépasser son maître. Si la punition plane sur lui vers la fin de la pièce, il est finalement pardonné.