Sommaire
IUne fiction historiqueIILa guerreALa vie dans les tranchéesBLa rébellionIIIUn roman d'amourUn long dimanche de fiançailles
Sébastien Japrisot
1991
Pendant la Première Guerre mondiale, cinq soldats en ont assez des combats et veulent rentrer chez eux. Ils décident de se mutiler en espérant obtenir une permission, mais ils sont pris sur le fait ou dénoncés par quelqu'un. Ils sont alors jugés et condamnés à mort.
Mathilde est fiancée à Manech, un jeune homme qui fait partie des cinq soldats mutilés. Elle refuse de croire que l'homme qu'elle aime est mort. Elle veut comprendre. À la fin de la guerre, elle se met à enquêter, alors que tout le monde croit Manech mort. Elle engage un détective privé, Germain Pire, qui l'aide dans ses recherches.
Les cinq hommes condamnés étaient Kléber Bouquet dit Bastoche, Francis Gaignard dit Six-Sous, Benoît Notre-Dame dit Cet Homme, Ange Bassignagno dit Droit Commun, et enfin Jean Etchevery dit Manech ou Le Bleuet. L'enquête permet de révéler l'histoire de ces cinq hommes.
Mathilde apprend bientôt qu'une autre femme est à la recherche de la vérité. C'est Tina Lombardi, la fiancée d'Ange. Elle sait que deux condamnés à mort ont survécu. En effet, ils devaient être jetés entre les deux tranchées ennemies, à Bingo Crépuscule, lorsqu'une bataille a explosé. Benoît Notre-Dame a subtilisé le matricule d'un soldat mort et s'est échappé. Il a sauvé un autre homme que Tina pensait être Ange, mais il s'agit de Manech.
Tina est guillotinée, car elle a tué un officier responsable de la mort de son fiancé. Mathilde retrouve Manech, qui a changé de nom. Amnésique, il ne se souvient plus ni de la guerre ni de Mathilde, mais il est bien vivant. Le livre se termine sur leurs retrouvailles.
Une fiction historique
Le roman est une fiction car les personnages n’ont pas réellement existé. Néanmoins, le cadre historique est réel, puisqu’il s’agit de la France pendant la Première Guerre mondiale. On retrouve ainsi de nombreux éléments réalistes. Plusieurs batailles sont mentionnées, les personnages relatent les combats de la Somme.
L’écrivain s’est documenté sur les mutilations, la vie dans les tranchées et les combats. Même si l’histoire est fictive, l’arrière-plan est donc bien réaliste. Cela permet de bien ancrer l’histoire dans la réalité, mais aussi d’éveiller l’empathie du lecteur qui découvre la vie des soldats.
La guerre
La vie dans les tranchées
Le livre détaille bien la vie dans les tranchées. C'est un véritable enfer. Il y a beaucoup de boue, les hommes vivent dans la crasse. La nourriture est rare, les soldats ont faim et soif. Des maladies se développent, comme la dysenterie ou la jaunisse.
L'auteur parle aussi des rats qui vivent avec les hommes, de l'absence de sommeil. Surtout, les soldats ont peur. Ils vivent en sachant qu'ils peuvent mourir à tout un instant. Il y a la maladie, les combats, mais aussi les bombes. Ils savent qu'ils peuvent aussi être tués par leur propre camp si les bombes sont mal envoyées.
La rébellion
Les conditions de vie sont si difficiles que de nombreux soldats commencent à se rebeller. Il y a parfois des émeutes, mais le roman relate surtout les automutilations. Les soldats ne peuvent plus supporter la guerre et sont capables de se blesser eux-mêmes dans l’espoir de rentrer chez eux.
L’auteur ne décrit pas les soldats qui sont mutilés comme des lâches. En effet, à part Ange qui est un homme particulièrement peureux, les autres sont des hommes qui ont même fait preuve de courage. Simplement ils sont à bout. Ils veulent retrouver leurs familles, ils ne supportent plus le cauchemar dans lequel ils vivent.
Un roman d'amour
Ce roman reste avant tout un roman d’amour. Dès le début, Mathilde est persuadée que Manech est vivant. Envers et contre tout et tous, elle se met à enquêter. Elle découvre l’horreur de la guerre, ce que son fiancé a vécu. C’est également une façon de se rapprocher de lui.
Mathilde est une héroïne romanesque. Elle n’hésite devant rien pour retrouver l’homme de sa vie. Tina Lombardi est également une femme qui fait tout pour retrouver Ange. L’amour, finalement, est la seule chose qui peut vaincre l’horreur de la guerre.