Sido
Colette
1930
Le roman est une collection de souvenirs, c'est une évocation de l'enfance de Colette et de sa famille. L'écrivain raconte son enfance de ses huit à ses douze ans. Elle décrit les étapes les plus importantes de cette période. C'est un livre sur la quête de soi, de son identité. Cette quête est similaire à celle de l'écriture.
La figure de la mère est très importante. Elle est un modèle très fort pour la petite fille qu'était Colette. Elle est représentée comme une figure idéale, presque mythique. Colette la décrit comme régnant sur un jardin presque paradisiaque. Elle est une sorte de déesse pour la petite fille qui la regarde.
Si la mère est la figure centrale du roman, celle qui fait découvrir à l'enfant le monde, chaque chapitre est centré sur un personnage différent. Colette parle ainsi de son père dans le chapitre "Le Capitaine", ou de sa fratrie dans "Les Sauvages".
Colette met en avant la beauté du monde rural et de l'enfance. Elle célèbre avec nostalgie sa vie de petite fille et rend hommage à sa mère.
L'enfance
Colette utilise beaucoup le lyrisme pour parler de l'enfance. Le rythme de l'écriture dans le roman est incantatoire. Elle tente de recréer ses souvenirs.
Le ton du roman est nostalgique. A plusieurs reprises, Colette semble regretter certaines choses de son enfance. Elle parle notamment de son corps d'enfant comme d'un joli corps qu'elle a perdu.
L'écrivain souhaite retrouver les moments privilégiés de son enfance, elle ne cesse de répéter les démonstratifs "ce" et "cette" en parlant des objets qui l'entouraient, ce qui souligne leur importance.
L'écriture est très poétique et souligne la beauté de l'enfance. C'est un paradis perdu dont l'adulte tente de se rappeler.
Le jardin paradisiaque
La nature que décrit Colette apparaît au lecteur comme un véritable paradis. Le jardin est merveilleux. C'est un petit monde à lui tout seul. Colette le compare au jardin d'Éden. Elle parle des oiseaux, du soleil, de la végétation foisonnante.
La nature tient une place très importante dans l'univers de Colette. Elle aime être seule dans son jardin et parle de la nature comme s'il s'agissait d'un être vivant. En effet, à plusieurs reprises en évoquant le jardin, Colette utilise des personnifications pour décrire les arbres, les fleurs, la terre.
Les sources d'eau du jardin sont comme des élixirs de vie.
La figure de la mère
Si d'autres personnages de la famille sont représentés dans le roman, la mère est véritablement la figure principale. Elle est celle qui règne sur le jardin, comme une déesse.
Il y a deux Sido dans le roman, deux mères. D'abord, la Sido dite "la pythonisse", c'est-à-dire celle qui est au centre de l'univers, celle qui contrôle tout. Une pythonisse est une femme qui a des pouvoirs de prédiction, qui peut deviner l'avenir.
Il y aussi la Sido "mythique". Elle est associée à Antée, fils de Gaïa et Poséidon qui a des pouvoirs tant qu'il touche la Terre. La mère est donc intrinsèquement liée à la nature, à la vie. Elle est le commencement de tout.
Colette lui voue une véritable admiration.