Caligula
Albert Camus
1944
Caligula est l'empereur de Rome. Les sénateurs s'inquiètent car il est absent depuis trois jours. Il a été très touché par la mort de sa sœur Drusilla, qui est aussi son amante.
Lorsqu'il revient, Caligula se comporte bizarrement. Il veut un pouvoir sans aucune limite et impose ses nouvelles règles. Il semble fou. Il veut faire de son règne celui de l'impossible, celui de l'absolu. Il devient tyrannique.
Trois ans plus tard, les sénateurs sont décidés à se révolter. Cherea est à la tête de la révolte. Caligula est devenu cruel et sanguinaire, ils en ont peur. L'empereur se plaît même à tuer des gens. Il est aidé par sa maîtresse Caesonia et par Hélicon, un ancien esclave qu'il a libéré.
Caligula imite les dieux en s'en moquant et demande aux sénateurs de le vénérer. Hélicon lui apprend qu'un complot est en train d'être formulé contre lui, mais il détruit la tablette qui prouve la conspiration. Il se moque qu'on veuille le tuer.
Caligula se moque des poètes en organisant un concours avec pour sujet la mort. Scipion, un jeune poète dont Caligula a tué le père, ressent de la pitié pour Caligula, puisqu'il a été proche de lui. Il part après le concours.
Caligula étrangle Caesonia après le départ de Scipion. Il se sent ainsi de plus en plus seul. Il est content d'être solitaire. Il se retrouve seul face à son miroir. Il dialogue avec lui-même, il parle de la solitude, du désespoir. Les sénateurs arrivent alors et l'assassinent. Caligula crie qu'il n'est pas mort jusqu'au bout.
L'absurde
Camus traite ici de l'absurde. À la mort de sa sœur, Caligula est profondément marqué par l'absurdité de la vie humaine. L'être humain a besoin d'un but, il a besoin de comprendre pourquoi il est sur terre, qu'elle est sa raison d'être. Mais il n'y a pas de réponse.
Caligula ne peut pas échapper à son état d'être humain, mais il peut renier ce qui le faisait "être" avant. Il se met à ridiculiser la religion et les dieux, car tout cela n'a plus de sens pour lui.
Caligula devient tyrannique. Si plus rien n'a de sens, il peut se moquer de tout, il peut tout détruire, tout saccager. Il sait qu'il va mourir, et il ne veut pas mourir. De ce fait, il s'illusionne en croyant qu'il peut contrôler tout autour de lui.
La révolte de Caligula
Parce que la vie est absurde, Caligula décide de se révolter. S'il se met à devenir horrible, à tuer, à faire souffrir, c'est pour se prouver qu'il n'a pas besoin de règles. Il tente en réalité de se rebeller contre la vie, contre le monde, contre la mort. En demandant aux sénateurs de le traiter comme un dieu, il souhaite en devenir un. Il veut quelque chose qui soit grand, quelque chose qui le dépasse lui-même, qui dépasse les limites de ce monde.
Il rêve d'absolu, car l'absolu permet d'être au-dessus de tout. Mais sa révolte est une révolte contre les hommes aussi. En blessant les gens, il finit par être complètement seul.
La figure du poète
Il y a un dilemme dans la pièce. Ce n'est pas Caligula qui est tiraillé entre l'amour et l'honneur, mais Scipion. C'est un poète, un homme qui essaie de donner du sens à la vie. Il cherche la vérité, la beauté.
Caligula a tué son père, mais il l'estime tout de même. En effet, l'empereur a été bon pour lui. Caligula lui disait qu'il y avait la religion, l'art ou l'amour. Il se souvient de l'empereur comme d'un homme juste.
Scipion ne peut pas se résoudre à participer à la mort de Caligula et refuse de prendre part à son assassinat. Pourtant, il éprouve de la haine contre l'empereur, comme il le répète plusieurs fois dans la pièce. Mais le poète choisit l'amour, et non la haine. Lorsqu'il part, Caligula se retrouve réellement seul. Scipion représentait l'espoir, l'humanisme de Camus. Sans lui, il n'y a plus rien.