Sommaire
ILa construction de la nouvelleALe récit cadreBLes récits enchâssésIIUne critique du nazismeACzentovic, un double d'HitlerBDocteur B, une victimeIIILa guerreLe Joueur d'échecs
Stefan Zweig
1943
Le narrateur de l'histoire rencontre le champion du monde des échecs lors d'une croisière. Il s'apprête en effet à partir pour Buenos Aires.
Le narrateur est passionné par les échecs. Il veut jouer une partie contre le champion Centovich. Ce dernier accepte de jouer contre lui et Mac Connor, un Écossais qui fait le voyage avec eux. Il demande même à tous les autres joueurs de l'affronter.
Il gagne la première partie, et Mac Connor veut prendre sa revanche. Un mystérieux homme apparaît alors, Monsieur B. Il raconte qu'il n'a pas joué depuis vingt ans, mais accepte de défier le champion.
Monsieur B raconte comment il a été enfermé seul dans une cellule par des nazis et qu'il n'avait pour s'occuper qu'un livre d'échecs. Il a alors développé une technique qui lui permettait de ne rien dévoiler aux nazis pendant les interrogatoires. Cependant il ne joue plus aux échecs car il a peur de devenir fou.
Le jour du défi arrive. Monsieur B remporte la première partie mais perd la deuxième. Il promet de ne plus jamais jouer de sa vie.
La construction de la nouvelle
Le récit cadre
Le récit cadre est l’histoire qui se déroule sur le bateau. Le lecteur est plongé directement dans l’action. Le narrateur parle à la première personne. Il se fait le témoin de ce qui s’est passé sur le paquebot.
Il donne plusieurs informations, sur le navire, sur la destination, sur les passagers.
Les récits enchâssés
Il y a plusieurs récits enchâssés. Ce sont des récits qui sont racontés pendant la croisade.
Le premier est la biographie du champion d'échecs Mirko Czentovic. Ce retour en arrière permet de brosser le portrait du champion avant même que le lecteur ne le rencontre.
Le second récit enchâssé est l'histoire du docteur B. D'abord, il raconte au narrateur qui il est et qu'il travaillait pour la famille impériale d'Autriche. Puis il raconte comment il a été arrêté par la Gestapo et son emprisonnement. Il explique comment le livre d'échecs l'a aidé à se protéger pendant les interrogatoires, mais également comment il est devenu paranoïaque et doit maintenant se tenir éloigné de ce jeu.
Les deux récits enchâssés s'appellent des analepses car ce sont des retours en arrière.
Une critique du nazisme
Czentovic, un double d'Hitler
La vie du champion a des similitudes avec celle d'Hitler. Ils sont nés à la même époque. Czentovic découvre les échecs en 1933, date à laquelle Hitler arrive au pouvoir. Il devient champion en 1939, année où commence la Seconde Guerre mondiale.
C'est un homme qui n'a qu'une idée en tête, toujours gagner, toujours s'enrichir. C'est un homme qui n'est pas sympathique et qui a quelque chose de très inquiétant.
Docteur B, une victime
Le docteur est un homme juif, et les Juifs étaient persécutés par Hitler. Il est arrêté car il veut rester fidèle à l’Autriche. Stefan Zweig lui-même était juif et autrichien.
C’est un homme qui a vécu la torture psychologique et physique. Il est sauf à présent, mais il est marqué à vie par ce qu’il a vécu. Il représente toutes les victimes des régimes totalitaires.
La guerre
Les parties d’échecs sont décrites par Zweig comme des scènes de combat. On peut parler d’allégorie. Le champ lexical de la guerre est très présent. Les joueurs sont comparés à des généraux, les pièces à des leviers ou des troupes. Czentovic et le docteur B s’affrontent, c’est Hitler contre les opprimés, la barbarie contre l’humanisme, le totalitarisme contre la démocratie. C’est surtout la liberté contre l’horreur.
Mais le docteur B, s’il gagne d’abord la bataille, finit par perdre. Stefan Zweig est pessimiste sur la guerre. Il s’est suicidé avant la fin du conflit.