Sommaire
ILes héros de la pièceALa figure royaleBLa femme idéaleIIL'importance de la religionIIIUne tragédie politiqueAL'ambition du ministreBLa figure de l'oppriméEsther
Jean Racine
1689
L'action se situe à Suse, en Perse, dans le palais du roi Assuérus. Esther raconte à sa confidente Élise comment le roi a choisi de l'épouser. Il a trouvé qu'elle était la plus belle des jeunes filles. Elle est devenue reine même si elle est juive. Cependant, Esther apprend que le roi veut faire tuer tous les Juifs du royaume perse. C'est son ministre Aman qui est derrière cette décision.
Le roi se souvient que Mardochée, un homme juif, l'avait averti qu'une conspiration le menaçait et qu'il ne l'a pas récompensé. Il demande à son ministre comment récompenser quelqu'un. Aman, croyant que le roi parle de lui, propose de promener la personne enveloppée dans du pourpre, avec un diadème, à travers la ville. Il est furieux quand il apprend que l'honneur est pour un homme juif. Il nourrit alors une grande haine contre ce peuple.
Esther invite Aman à dîner. Au cours du banquet, Esther apprend à Assuérus qu'elle est juive. Elle assure qu'elle reconnaît à présent le "vrai Dieu", mais explique au roi la vie difficile du peuple juif. Elle accuse Aman de calomnier les Juifs pour des raisons personnelles. Le roi décide d'envoyer Aman à la potence et de donner sa place de ministre à Mardochée. Le chœur chante la gloire et le triomphe de Dieu sur les mauvais.
Les héros de la pièce
La figure royale
Au début de la pièce, le roi est vu comme un monarque cruel. Il est associé à la foudre, au tonnerre, c’est un homme impressionnant. Il n’est pas raisonné, il est gouverné par ses passions. Surtout, il apparaît comme influençable. C’est Aman qui semble gouverner réellement.
Mais le roi se montre également juste et bon. Il récompense Mardochée qui l’a aidé. Il comprend également son erreur et condamne Aman. C’est un roi qui sait reconnaître qu'il a eu tort.
La femme idéale
Esther est une femme qui est présentée comme un modèle de perfection féminine. Elle est très belle, elle est aimable, et surtout elle est dévouée à son mari et à son peuple.
C’est aussi une femme courageuse. Elle révèle sa véritable identité à son époux pour sauver son peuple. Elle est souvent considérée comme une victime, mais sa position sociale et sa prise de parole dans la pièce en font davantage une héroïne. Elle se fait défenseuse des innocents.
L'importance de la religion
La pièce est centrée sur le thème de la religion. Le lexique religieux foisonne dans la pièce. Le chœur est souvent présent et chante des louanges pour Dieu.
L’intrigue s’articule autour de la vraie et de la fausse foi. Le roi est aveuglé par les propos de son ministre Aman. Il croit que le peuple juif est un peuple mauvais. Il veut les tuer au nom de dieu.
Mais en vérité, Aman se moque bien de la religion, il ne voit que son intérêt personnel. C’est Esther qui représente la foi véritable. Elle reconnaît les péchés de son peuple et exalte la gloire du Dieu véritable. La pièce prône ainsi la tolérance, le roi refuse de blesser le peuple juif.
La pièce se clôt sur un chant du chœur en l’honneur de Dieu.
Une tragédie politique
L'ambition du ministre
Aman est un homme corrompu et ambitieux. Il veut absolument les honneurs, une haute place politique. Il ne se contente pas de ce qu’il a. Il a une certaine influence sur le roi dont il joue pour s’octroyer des privilèges.
Racine dénonce l’ambition politique, car les hommes sont prêts à des actions mauvaises pour gagner du pouvoir. Il dresse le portrait d'un homme mauvais qui utilise même la religion pour parvenir à ses fins.
La figure de l'opprimé
Dans la Bible, Mardochée a un rang supérieur à celui qu’il occupe dans la pièce. Racine a voulu en faire un homme plus simple. Aman ne se sent ainsi pas outré tant par le fait que Mardochée est juif, que par le fait qu’un homme inférieur à lui socialement puisse mériter de tels hommages.
Mardochée est décrit comme un homme qui ne se corrompt pas. Il regarde le monde impassible. Il est pur et juste. Il est l'opprimé qui va être reconnu à sa juste valeur.