Sommaire
ILa construction de la pièceIIUne dénonciation des dictaturesIIILe terrorisme, un acte juste ?Les Justes
Albert Camus
1949
La pièce se déroule en Russie. Annenkov, Stepan, Dora, Voinov et Kaliayev sont dans un appartement. Ils font partie d'un groupe révolutionnaire. Ils prévoient un attentat contre le grand-duc Serge. Kaliayev doit jeter la première bombe et Voinov doit jeter la seconde.
Dora et Annenkov sont dans un appartement pour assister à l'attentat. Kaliayev revient avec les deux bombes. Il n'a pas pu les jeter car Serge était avec son neveu et sa nièce, des enfants. Stepan s'emporte contre lui. Il est très énervé de cet échec. Deux jours plus tard, Kaliayev assassine le grand-duc et est emprisonné.
Dans la prison, Kaliayev parle avec Foka. Pour diminuer sa peine, Foka a accepté de pendre les autres condamnés. La grande-duchesse vient rendre visite à Kaliayev. Elle lui explique les conséquences de la mort de son mari. Elle veut que Kaliayev réalise qu'il a tué un être humain. Mais Kaliayev refuse. Il dit que son action était juste. On propose à Kaliayev d'échapper à la peine de mort s'il dénonce ses compagnons. Il refuse. Il est exécuté.
La construction de la pièce
Comme une tragédie, la pièce est découpée en cinq actes. Si Kaliayev est le personnage que l'on suit le plus, tous les personnages donnent leur avis. Ils argumentent, ils se confrontent. Chaque acte permet l'évolution du héros.
Au début, il est impossible pour Kaliayev de tuer. Il croit pouvoir le faire, mais finalement il ne peut se résoudre à assassiner des enfants, même pour une juste cause.
Toutefois, après la réaction de Stepan, il se sent coupable, il a l'impression d'avoir trahi ses amis. Il tue alors le duc. À la fin, Kaliayev se montre très dur face à la duchesse. Il refuse de reconnaître l'humanité de son époux, il ne parle que de justice, de sa cause. Il est aussi très courageux, préférant la mort à la dénonciation de ses amis.
Une dénonciation des dictatures
Les personnages de la pièce dénoncent la dictature. Ils veulent un monde plus juste. Ils se rebellent contre un monde où les plus pauvres n’ont pas la chance de s’en sortir. Ils sont en quête de liberté et d’égalité.
Les personnages se dressent contre une société qu’ils jugent corrompue. La Russie dont parle Camus est un état oppressif et tyrannique.
Le terrorisme, un acte juste ?
Le groupe de terroristes justifie l’attentat en affirmant qu’il permettra de retrouver une belle Russie. Ils se battent pour la justice.
Mais certains personnages se demandent où se trouve la limite entre lutte armée et crime. Stepan assure que mourir pour une cause, tuer pour la justice est de l’héroïsme. Mais Kaliayev ne peut se résoudre à tuer des enfants, pour lui cet acte est trop monstrueux.
La pièce pose ainsi la question de ce que l’on peut faire pour défendre ses idées. Camus n’y répond pas vraiment, mais en niant l’humanité de sa victime, Kaliayev ne s’illusionne-t-il pas ? En perpétrant un meurtre, les opprimés ne deviennent-ils pas aussi coupables que leurs ennemis ?