Les caprices de Marianne
Musset
1833
La pièce se passe à Naples. Cœlio est un jeune homme amoureux de Marianne. Mais Marianne est mariée au juge Claudio. Cœlio n'ose pas l’approcher. Il utilise d’abord la vieille Ciuta. Celle-ci rapporte au jeune homme que Marianne assure être fidèle à son époux.
Cœlio demande alors de l’aide à son ami Octave. C’est un libertin, mais surtout c’est le cousin du mari de Marianne. La jeune femme refuse toujours les avances de Cœlio, mais elle tombe amoureuse du messager, donc d’Octave.
Elle lui déclare son amour. Octave est indécis, mais décide d’être loyal à son ami. Alors que Marianne lui a donné rendez-vous, il envoie Cœlio.
Mais l’époux de Marianne commence à douter de sa femme. Il emploie des spadassins pour tuer son amant quand il s’approche de la maison. Cœlio se fait tuer en arrivant, et entend Marianne l’appeler "Octave". Il meurt en croyant son ami déloyal.
Octave est accablé par la mort de son ami. Il renonce à sa vie de libertin et repousse Marianne.
Une comédie complexe
La pièce est comique par de nombreux aspects. Les personnages de valets sont fantoches, ils font rire les spectateurs. Les situations sont également amusantes, il y a plusieurs quiproquos, en particulier à la fin quand Marianne attend Octve et que c’est Cœlio qui paraît.
La pièce peut aussi être vue comme un drame car plusieurs classes sociales se mêlent, des bourgeois, des valets et des nobles. Les registres sont mêlés, comique et lyrique. On trouve différentes formes d’expressions en fonction des personnages.
Au fur et à mesure, la pièce devient plus sombre. C’est la passion amoureuse qui mène à la fin tragique, la mort d’un jeune homme. Cœlio meurt innocent, puisqu’il n’a pas été l’amant de Marianne, et en plus il n’est pas celui qu’elle aime. Octave se retrouve seul et accablé par la mort de son ami, s’estimant responsable.
Une pièce fondée sur le quiproquo
La pièce est fondée sur différents quiproquos. En général, le quiproquo est source de comique. Dans la pièce, il devient source de tragédie. En effet, la dernière scène est fondée sur des quiproquos tragiques.
Le mari de Marianne croit qu’elle la trompe (en fait elle n’a pour le moment pas d’amant). Marianne croit que c’est Octave qui doit venir, mais c’est Cœlio qui paraît. Les soldats prennent Cœlio pour l’amant de Marianne. En vérité elle n’en a pas, mais c’est Octave qu’elle aime. Enfin, Cœlio croit que son ami l’a trompé.
La double énonciation
Elle est très utilisée dans la pièce, on peut même affirmer que l’intrigue repose sur cette double énonciation. Le spectateur est bien entendu celui pour qui est destinée la pièce. C’est la première énonciation. Mais les personnages parlent entre eux, et dans Les caprices de Marianne, ils parlent souvent à la place d’un autre.
Ainsi, Ciuta et Octave font la cour à Marianne pour Cœlio. Lorsque Marianne commence à tomber amoureuse d’Octave, elle dit qu’elle accepte un rendez-vous et prononce des mots d’amour. Ils sont destinés à Octave, et ce dernier le comprend, mais elle fait comme si c’était à Cœlio qu’elle s’adressait, puisque Octave le représente.
Surtout, la double énonciation permet au spectateur de tout savoir bien avant les personnages. Il comprend ainsi que Cœlio va vers la mort, alors que celui-ci l’ignore, et que Marianne attend Octave, mais que c’est Cœlio qui va venir.