Sommaire
IUne nouvelle tragiqueALa structure de l'histoireBL'aspect tragiqueIIL'importance des descriptionsAFortunatoBUne peinture de la CorseIIIUn conflit cornélienAL'honneur ou la familleBLe triomphe de la moraleMateo Falcone
Mérimée
1829
Mateo Falcone habite à Porto-Vecchio, près du maquis, en Corse. Un jour, il décide d'aller voir son troupeau avec sa femme.
Alors qu'il est seul, Fortunato, son fils, fait la rencontre de Gianetto Sanpiero qui lui demande de le cacher. Le jeune homme accepte en échange de cinq francs. Mais lorsque six hommes armés arrivent, Fortunato dénonce Gianetto en échange d'une belle montre.
Mateo Falcone revient à ce moment-là et entend Gianetto accuser sa famille de trahison. Lorsque tous les hommes sont partis, Gianetto emmène son fils dans les bois, malgré les supplications de sa femme. Il abat Fortunato d'un coup de fusil, car il a fait honte à son père.
Une nouvelle tragique
La structure de l'histoire
Dans une première partie, Mérimée décrit le maquis, ses mœurs et ses lois, et présente Mateo Falcone et sa famille. Dans une seconde partie, il met en place l'action. C'est l'arrivée de Gianetto.
Dans une troisième partie, Mérimée décrit la façon dont Fortunato est fasciné par la belle montre, et comment il trahit Gianetto. La quatrième partie est la phase de résolution, avec Mateo Falcone qui revient et comprend ce qui s'est passé.
Enfin, vient le dénouement, avec la décision de Mateo Falcone de tuer son fils pour laver l'honneur de la famille.
L'aspect tragique
On a parfois comparé la nouvelle à une tragédie classique. Divisée en cinq actes, l’histoire conduit inévitablement vers l’infanticide. L’action est resserrée dans le temps, elle tient en à peine une journée. Le lieu est toujours le même, la demeure de Mateo Falcone et ses alentours. Tous ces éléments sont ceux de la tragédie. De plus, le héros doit choisir entre l'honneur et sa famille.
L'importance des descriptions
Fortunato
Le jeune homme est comparé à un animal. En effet, plusieurs métaphores et comparaisons le rapprochent d’un prédateur. Mérimée parle de ses babines, de ses griffes, de son agilité. C’est l’homme prêt à tout pour la richesse, qui tient la vie de Gianetto entre ses mains. Il est associé à un chat, un lion et un lynx. Ces éléments soulignent la bassesse du personnage, qui n'hésitera pas à trahir.
Une peinture de la Corse
Mérimée décrit les paysages arides de la Corse. Il utilise des termes locaux dans les dialogues. Il évoque les mœurs du maquis, l'importance de la religion et surtout de l'honneur. Tous ces éléments permettent de peindre l'île de façon réaliste. L'histoire est ancrée dans un milieu bien précis. Le lecteur est plongé dans un univers bien défini et vraisemblable.
Un conflit cornélien
L'honneur ou la famille
Fortunato est un enfant de dix ans, c’est le seul héritier de Mateo. C’est un garçon très fier de la réputation de son père. Mais il ne respecte pas le code de l’honneur des Corses. Il dénonce l’homme qu’il protège à cause de son avidité.
C’est un mauvais fils, mais aussi un mauvais Corse. Le père n'a pas le choix, il doit rétablir l'honneur de sa famille. On dit que le choix est cornélien, car les deux décisions sont terribles : tuer l'enfant ou déshonorer la famille.
Le triomphe de la morale
Le père ne réfléchit pas longtemps avant de tuer son enfant. L’honneur de la famille doit être lavé. La tendresse que Mateo porte à son fils ne le retient pas longtemps, c’est sa femme qui tente tout pour sauver son enfant. Le crime de Mateo n’est pas montré comme affreux. C’est l’avidité de Fortunato qui est décrite comme un vice. La décision finale de Mateo Falcone permet de rétablir l’honneur, mais surtout la morale.
En effet, la mort de l'enfant peut être interprétée comme la mort du vice. C'est l'honneur, une qualité essentielle, qui triomphe.