L'Avare
Molière
1668
Harpagon est un vieil homme veuf, très avare. Il craint toujours que son valet Valère le vole. Il a prévu de marier ses deux enfants à des riches pour gagner de l'argent. Pour économiser, il veut les marier le même jour. Mais son fils Cléante aime Mariane, la jeune femme que Harpagon veut épouser, et sa fille Elise aime Valère, un gentilhomme qui se fait passer pour un serviteur d'Harpagon.
Les enfants d'Harpagon tentent pendant toute la pièce de trouver des solutions pour épouser les personnes qu'ils aiment. Ainsi, Cléante emprunte une grosse somme d'argent par l'intermédiaire de son valet La Flèche. Il a en fait emprunté à son propre père. Les deux hommes se disputent violemment.
Harpagon dîne ensuite chez Mariane, avec son fils. Mariane et Cléante s'avouent leur amour à mots couverts, et Harpagon ne comprend rien à la situation.
Harpagon est ensuite tout occupé par le vol de sa cassette. C'est La Flèche le responsable, mais personne ne le sait. Harpagon veut faire payer le coupable, il demande au commissaire d'interroger tout Paris. Il pense que c'est Valère. Celui-ci assure que non, mais révèle qu'il aime Elise. Harpagon entre dans une rage folle.
Arrive alors Anselme, le vieil homme que Harpagon souhaite marier à sa fille. Mais Anselme est en fait le père de Valère et Mariane. Il les croyait morts en mer. Il accepte de payer le mariage de ses deux enfants. Ainsi, Valère épouse Elise et Mariane épouse Cléante.
Harpagon reste seul avec sa cassette.
Les procédés comiques
Les procédés comiques utilisés dans la pièce sont les suivants :
- Le comique de geste : les personnages font des gestes amusants qui prêtent à rire. L’avare est un personnage qui ne cesse d’effectuer de grands mouvements avec ses bras.
- Le comique de mots : les répliques des personnages sont amusantes car il y a de nombreuses répétitions, des jeux de mots et parfois même des injures.
- Le comique de caractère : Molière se moque de l’avarice d'Harpagon.
- Le comique de situation : Harpagon ignore qui est réellement Valère. On appelle cela un quiproquo.
Une comédie de moeurs
L'amour
La pièce se veut avant tout une comédie de l’amour. Quatre jeunes personnes sont amoureuses et aimeraient pouvoir se marier, mais à cause d'Harpagon, elles ne le peuvent pas. Molière dénonce les mariages arrangés. Le thème du mariage arrangé est un motif récurrent dans les pièces de Molière.
La fin est un happy end qui permet l’union des jeunes gens. Le vieil homme aigri est laissé seul. L’amour a triomphé.
La famille
La pièce met en avant les liens familiaux. Harpagon est un père sévère qui empêche ses enfants d’être heureux. Il refuse les concessions. A plusieurs reprises, le fils et le père s’opposent et se disputent violemment. Pour Harpagon, son propre bien-être passe avant celui de ses enfants.
Au contraire, Anselme est un homme qui veut le bonheur de ses enfants. Dès qu’il apprend que Valère et Mariane sont ses enfants, il renonce à les forcer à épouser qui que ce soit, et accepte de payer leurs mariages respectifs pour qu’ils trouvent le bonheur.
Une satire de l'avarice
Le sujet principal de la pièce est celui de l'avare volé. Harpagon est grotesque dans la pièce, il ne pense qu'à son argent. Il finit par devenir un véritable bouffon aux yeux de tous les autres personnages.
Lorsqu'il découvre qu'on l'a volé, il s'écrit : "Au voleur ! au voleur ! à l'assassin ! au meurtrier !". Pour lui, un vol d'argent s'apparente à un meurtre. Lors de la dernière scène, il est prostré, serrant sa cassette dans ses bras. Ses derniers mots sont : "ma chère cassette".
C'est donc un personnage parfaitement ridicule dont le spectateur aime se moquer.