Sommaire
IPistes de réflexionAPiste 1 : Les addictionsBPiste 2 : Addiction et système de récompenseCPiste 3 : Les effets d'une addiction maternelle chez l'enfantDPiste 4 : Des effets chez l'enfant ?IISuggestion de planPistes de réflexion
Piste 1 : Les addictions
Des mécanismes addictifs peuvent être observés du fait de la consommation de diverses substances (drogues, tabac, alcool, médicaments, ...) ou de la répétition de comportements (jeux). Une désintoxication médicalement suivie peut être proposée lorsque la conduite addictive nuit à la santé de l'individu, ou à sa vie sociale. L'une des principales caractéristiques de l'addiction est le syndrome de manque qui apparaît lorsqu'un sevrage est initié. Dès lors que l'addiction est en place, l'individu ne maîtrise plus son comportement, il est irrésistiblement attiré par la substance ou le comportement addictogène. Le sevrage, s'il est fait sans aucun contrôle, risque, d'aboutir à l'échec, mais des cas plus graves de décès sont également fréquents.
Que des adultes puissent présenter des addictions et qu'il faille alors leur proposer un sevrage semble une évidence. Mais comment un nouveau-né pourrait-il présenter une addiction qui conduirait à effectuer un sevrage ?
Piste 2 : Addiction et système de récompense
Le système de récompense correspond à un ensemble de neurones. Ce système reçoit des informations entrantes, c'est-à-dire sensorielles, diverses (sons, lumières, goûts, odeurs, toucher ...) ce qui permet d'expliquer par ailleurs que les addictions puissent être également très diversifiées.
Ces diverses voies entrantes convergent vers une partie du cerveau : l'aire tegmentale ventrale (ATV). Celle-ci envoie alors des messages via des neurones, à différentes localisations cérébrales, notamment l'amygdale (émotions), l'hippocampe (mémoire), le cortex frontal (émotions, psychisme) ou le noyau accumbens (sensation de plaisir). Les synapses entre les neurones issus de l'ATV et ces différentes cibles font intervenir la dopamine en tant que neurotransmetteur.
C'est le manque de dopamine dans ces régions cérébrales qui détermine la sensation de manque, et, par conséquent, l'addiction.
Piste 3 : Les effets d'une addiction maternelle chez l'enfant
Tout d'abord, les femmes enceintes font courir un risque à leur enfant : par exemple, dans le cas du tabagisme, le risque de grossesse extra-utérine, le risque de fausse couche spontanée, le risque de prématurité, sont significativement plus élevés chez les femmes fumant plus de 10 cigarettes par jour.
En outre, de nombreuses substances consommées par la mère et ayant un effet addictogène (alcool, nicotine, drogues,...) peuvent traverser la barrière placentaire et se retrouver dans le sang du fœtus.
Ces substances peuvent agir alors dans le cerveau de l'enfant à naître, en stimulant les récepteurs sensoriels à l'origine du sentiment de plaisir, c'est à dire en provoquant la libération par les neurones de l'ATV de dopamine dans les régions cérébrales impliquées dans les processus addictifs décrits plus haut. Ces circuits neuronaux sont mis en place et sont fonctionnels après trois mois de grossesse.
L'enfant à naître ne devient donc pas dépendant de ce qu'il pourrait consommer lui-même, mais plutôt de ce que consomme sa mère durant la grossesse.
Piste 4 : Des effets chez l'enfant ?
De nombreuses observations ont permis de montrer que les enfants dont les mères consommaient des produits addictifs ont présenté des signes de syndrome de sevrage, quelques jours après leur naissance.
Par exemple, chez les nouveaux-nés de mères tabagique, il a été décrit des pleurs, des vomissements, une agitation, des troubles du sommeil, une irritabilité, une hyperventilation, ... des signes classiquement associés au sevrage.
Aux États-Unis, l'agence Reuters, en 2013, donnait le chiffre impressionnant d'une naissance toutes les 19 minutes d'un bébé dépendant aux opioïdes (morphine, héroïne, ...) et d'environ 7 naissances sur 1000 de bébés présentant un syndrome de manque.
L'importance de ces chiffes et la gravité des symptômes que présentent ces bébés conduisent à proposer des solutions de sevrage chez des enfants.
Il y a donc bien, dans ces cas, un grand intérêt à pratiquer une cure de désintoxication chez ces enfants, non parce qu''ils auraient eux-mêmes consommé des substances addictives, mais parce que leur mère en a utilisé durant la grossesse.
Suggestion de plan
I. Les mécanismes de l'addiction
A. Le système de récompense
B. Addiction, sevrage, manque
II. Un bébé peut présenter une addiction d'origine maternelle
A. La barrière placentaire laisse diffuser des substances addictogènes
B. Syndrome de sevrage chez les nouveaux-nés