Sommaire
IPistes de réflexionAPiste 1 : Cloner, ce n'est pas modifierBPiste 2 : il existe un clonage naturel chez les végétauxCPiste 3 : Le seul danger : l'homogénéisation des culturesIISuggestion de planPistes de réflexion
Piste 1 : Cloner, ce n'est pas modifier
Le clonage végétal repose sur la totipotence des cellules végétales : un explant végétal (un tout petit fragment), placé dans des conditions convenables (température, humidité, éclairement, apport nutritif, phytohormones,...) permet de reconstituer un végétal entier.
De plus, ce clonage est également fondé sur les caractéristiques de la reproduction conforme : les cellules répliquent leur ADN, se multiplient par mitose et engendrent des cellules toutes identiques (même formule chromosomique, même gènes, ...).
Autrement dit, le clonage est une technique de biotechnologie, mais au cours de laquelle on n'obtient rien de véritablement nouveau.
À partir d'un végétal, estimé performant (pour son goût, sa productivité, ou tout autre caractère jugé intéressant), on peut obtenir des dizaines de végétaux, tous identiques au végétal choisi à l'origine.
Si ce végétal d'origine est comestible, il n'y a aucune raison pour que les végétaux obtenus ensuite ne le soient pas. Et, dans la mesure où aucune modification génétique n'a été faite, il n'y a aucun risque à consommer les légumes ainsi produits.
Piste 2 : il existe un clonage naturel chez les végétaux
En réalité, le clonage n'est pas, au sens strict, une invention humaine ni une biotechnologie totalement inédite. En effet, il existe un clonage tout à fait naturel qui existe chez les végétaux (et chez quelques animaux).
On parle alors de multiplication végétative, qui peut revêtir différentes modalités : stolonisation, marcotage naturel, émission de rejets, division de rhizomes ...
Dans ce cas encore, il n'y a aucune manipulation, les plants obtenus sont strictement les copies conformes de la plante d'origine. Il est donc tout à fait possible de les manger sans aucun danger.
Le fraisier par exemple peut coloniser le terrain où il se trouve par stolonisation : une tige issue de la, plante-mère touche le sol, s'enracine et donne naissance à un nouveau plant qui devient indépendant du premier. Mais il lui est identique.
Les pommes de terre peuvent générer de nouveaux individus à partir d'un fragment de rhizome.
Piste 3 : Le seul danger : l'homogénéisation des cultures
Tous les légumes (et de manière plus générale, tous les végétaux) clonés ont donc pour principale caractéristique d'être rigoureusement identiques au végétal originel. Celui-ci est sélectionné en fonction de ses qualités nutritives, gustatives ou l'importance de sa production.
Quelle que soit la méthode utilisée (clonage au laboratoire, clonage naturel), les plants obtenus sont identiques au plant d'origine. Si celui-ci est comestible, alors ils le seront tous et il n'y a aucun risque à les consommer.
Mais en ne produisant de nouveaux plants que par cette méthode de reproduction asexuée, on élimine tout l'intérêt génétique de la reproduction sexuée : la genèse d'une importante diversité, liée au caractère aléatoire de la répartition des allèles de génération en génération.
Il y a une grande homogénéité dans les végétaux qui sont produits par clonage. Or, le risque, c'est qu'en perdant une part de la diversité, on réduit l'adaptabilité des végétaux à des conditions changeantes.
Les légumes clonés sont donc bien comestibles, mais est-ce pertinent, sur le long terme, de ne consommer que ces végétaux ?
Imaginons par exemple, des monocultures de blé cloné à l'échelle d'un pays ou d'une région. Imaginons aussi que ces plants de blé soient sensibles à l'action d'un parasite. Si ce parasite arrive dans la région, alors aucun plant de blé ne pourra y résister et la perte de culture sera totale. En revanche, si on laisse une certaine diversité, les plants ont des qualités différentes et il en existera toujours qui présenteront une résistance au parasite. La sélection naturelle aura alors pour conséquence que ces plants résistants vivront et resteront productifs. Il n'y a alors qu'une partie seulement de la récolte qui est perdue.
Suggestion de plan
I. La crainte des biotechnologies
A. Le clonage n'implique pas de manipulation du génome
B. Si le plant d'origine est comestible, tous les plants obtenus le seront !
II. Pas de risque alimentaire, mais un risque sur la biodiversité
A. Les propriétés nutritives du végétal originel sont conservées
B. Le risque d'homogénéisation des plantes cultivées