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IPistes de réflexionAUne brève biographie de MendelBLes résultats novateurs de MendelCL'utilisation des statistiquesDUne possible fraude ?IISuggestion de planPistes de réflexion
Une brève biographie de Mendel
Grégor Mendel (1822-1884) est un moine autrichien ayant vécu à l'abbaye de Brno (dans l'actuelle Tchéquie). Il est notamment connu pour sa découverte, en 1865, des lois de l'hérédité (ultérieurement nommées "Lois de Mendel"). Ces découvertes ont découlé de travaux qu'il a mené, en effectuant durant des années des croisements entre variétés de petits pois.
Avec Mendel, c'est la génétique qui naît. En effet, avant ses travaux, la transmission des caractères héréditaires de génération en génération n'est pas comprise. Quelques travaux précédents avaient mis en défaut l'ancienne théorie de "l'hérédité par mélange", mais sans proposer de théorie alternative convaincante.
Cependant, en dépit de leur importance, les travaux de Mendel n'ont pas été diffusés avant leur redécouverte en 1900.
Les résultats novateurs de Mendel
Mendel, avec ses travaux, a pu mettre en évidence, et pour la première fois, l'existence de "Facteurs héréditaires" (qui ne seront nommés "gènes" qu'en 1909), au nombre de deux chez chaque individu. Chaque parent ne transmet qu'un seul de ses facteurs héréditaires à sa descendance, mais les descendants ont donc bien, eux aussi, deux facteurs (un de chaque parent).
Mendel a également montré que cette transmission est aléatoire et répond donc à des lois statistiques.
Une autre de ses découvertes est que certains de ces facteurs héréditaires sont "dominants" et d'autres "récessifs", ces derniers pouvant être présents chez un individu sans s'exprimer, mais pouvant apparaître sous forme de caractère à la génération suivante.
Soit un plant de petit pois possédant deux facteurs héréditaires portant sur l'aspect du grain. Le facteur héréditaire "grain lisse", peut coexister chez un individu avec le facteur héréditaire "grain ridé". Dans ce cas (individu dit "hétérozygote"), seul le caractère "grain lisse" est exprimé.
L'utilisation des statistiques
Mendel a compris et c'est sans doute l'un de ses apports fondamentaux, que la transmission aléatoire des facteurs héréditaires devait s'étudier de manière statistique, et non sur un croisement unique. Il a ainsi effectué de très nombreux croisements, afin de pouvoir travailler sur un nombre important d'individus.
En effectuant de nombreux croisements de parents différant par la forme des grains il a obtenus, en seconde génération :
1850 grains d'aspect ridés et 5474 grains lisses, soit des proportions statistiquement équivalents à 25 % et 75 %.
Une possible fraude ?
Les comités d'éthique scientifique tentent depuis quelques décennies de préciser la notion de fraude. Il s'agit de falsification ou de fabrication de données ou de plagiat.
Dans le cas de Mendel et de ses travaux, divers chercheurs ont pointé du doigt la presque "perfection statistique" de ses résultats. Compte-tenu du nombre de cas qu'il a lui-même observés (et qui est important), une telle précision dans les résultats est quasi impossible. En d'autres termes, ses résultats sont "trop beaux" pour ne pas éveiller la suspicion. Pour obtenir des résultats aussi proches des valeurs théoriques attendues, il aurait fallu étudier beaucoup plus d'individus.
Il revient donc à Mendel d'avoir eu l'intuition géniale du mode de transmission des caractères héréditaires. Mais cette intuition lui a peut-être semblé encore peu convaincante (et le fait que ses découvertes restèrent ignorées durant des années lui donne raison) et il a préféré l'appuyer sur des résultats qu'il aurait considérablement embellis.
Il n'a donc pas entièrement inventé ses résultats et les découvertes qu'il a faites ont depuis été largement validées, mais il a commis une petite fraude en rendant ses résultats plus "présentables".
Suggestion de plan
I. Les travaux de Mendel
A. Mendel, sa vie, son intuition géniale et ses travaux
B. Les "lois de Mendel" et les statistiques
II. Une possible fraude
A. Ce qu'est une fraude scientifique
B. Le cas de Mendel : des résultats "trop beaux"