Sommaire
IPistes de réflexionAPiste 1 : Les pilules contraceptivesBPiste 2 : Hormones et performance sportiveCPiste 3 : Les effets des hormones sexuelles fémininesDPiste 4 : Effets de la contraception orale chez les sportives de haut niveauIISuggestion de planPistes de réflexion
Piste 1 : Les pilules contraceptives
Les pilules contraceptives sont composées d'hormones de synthèse, qui miment les effets des hormones sexuelles naturelles chez la femme : estrogènes et progestérone.
Leur action principale consiste à agir de manière inhibitrice sur la sécrétion des gonadostimulines hypophysaires (FSH et LH).
L'effet principalement recherché est la suppression du pic de LH, qui se produit, normalement, vers le 13ème jour du cycle, et qui déclenche l'ovulation. sans ce pic, pas d'ovulation, d'où l'effet contraceptif (pas de conception d'un embryon possible s'il n'y a pas d'ovocyte produit).
Piste 2 : Hormones et performance sportive
La performance sportive dépend de nombreux paramètres : entraînement, prédisposition génétique, alimentation, etc.
Ces paramètres ont une influence majeure sur le développement et le fonctionnement des muscles (accroissement de la masse musculaire, différenciation et spécialisation des muscles, intensité et orientation du métabolisme énergétique, ...).
Lors de l'effort, des hormones, telles que l'adrénaline, permettent un apport optimal de nutriments et de dioxygène aux muscles.
Mais le développement musculaire est également sous l'influence d'hormones, en particulier les hormones stéroïdes.
Les stéroïdes anabolisants, tels que la testostérone (ou des molécules analogues) ont déjà été utilisés en tant que produits dopants : en effet, ils stimulent la synthèse protéique et entraînent un accroissement de la masse musculaire.
Mais les hormones féminines (ou leurs analogues) utilisées dans les pilules contraceptives peuvent-elles également exercer un effet sur la performance sportive ?
Piste 3 : Les effets des hormones sexuelles féminines
Les estrogènes (estradiol par exemple) sont responsables du développement des organes féminins lors de la puberté : utérus, seins, vagin. Ils aident également à la consolidation des os.
La progestérone complète les effets des estrogènes et assure la mise en place de la grossesse (c'est une hormone qui prépare -pro- à la gestation -geste-). Elle stimule le métabolisme maternel afin que celui-ci puisse répondre aux besoins du corps de la mère et à celui de l'enfant.
Ces deux hormones contribuent à l'acquisition d'un morphotype féminin (morphologie gynoïde).
Mais, contrairement à la testostérone, hormone masculine, ces hormones stéroïdes (dérivées du cholestérol) n'entraînent pas un fort accroissement de la masse musculaire. Il ne semble donc pas qu'un dopage tel que celui qui a déjà été décrit à propos de la testostérone et de ses dérivés puisse avoir lieu avec les hormones présentes dans les pilules contraceptives.
Piste 4 : Effets de la contraception orale chez les sportives de haut niveau
Une enquête menée par le Ministère des sports français (dans le cadre de la préparation aux JO de 2024) a mis en évidence que, pour 84 % des sportives de haut niveau interrogées, la période menstruelle est vécue comme une difficulté.
L'utilisation judicieuse de la contraception orale (mais il faut s'y prendre bien avant la compétition) permet de décaler la date d'apparition des règles et d'éviter la gêne engendrée par les menstruations au moment d'une compétition.
Diverses études ont montré par ailleurs que la contraception orale n'altère pas la performance sportive de l'athlète féminine, même si des paramètres liés à l'endurance ou des mécanismes inflammatoires peuvent être rapportés.
En fait, ce n'est pas une crainte d'un dopage semblable à celui qui est recherché dans l'utilisation des stéroïdes anabolisants qui peut émerger, mais ce sont davantage des inconvénients qui sont décrits lors de l'utilisation de la contraception féminine. Il existe même une sorte de « cahier des charges » demandé par les sportives de haut niveau : ne pas occasionner de prise de poids, ne pas affecter le niveau de performance, ne pas engendrer d'effets secondaires pouvant nuire à la pratique.
La pilule contraceptive semble n'avoir que peu ou pas d'effets sur la performance, contrairement à l'utilisation (illicite) de stéroïdes anabolisants tels que testostérone et dérivés. Il est d'ailleurs notable que, à l'inverse des dérivés de la testostérone, aucune contraception orale n'est inscrite sur la; liste de substances interdites par l'Agence mondiale antidopage.
Suggestion de plan
I. Des craintes de dopage
A. Diverses hormones interviennent dans le développement et le fonctionnement musculaire
B. Un dopage par la testostérone ou des dérivés de cette hormone mâle existe bien
II. La contraception orale n'aurait, quant à elle, pas d'impact
A. Pas d'effet avantageux, hormis le décalage possible des règles
B. La crainte d'effets plutôt négatifs