Sommaire
IPistes de réflexionAPiste 1 : La maladie de ParkinsonBPiste 2 : Le traitement de la maladie de ParkinsonCPiste 3 : Les limites de la greffe de neuronesIISuggestion de planPistes de réflexion
Piste 1 : La maladie de Parkinson
Il s'agit de la deuxième maladie neurodégénérative en France, après la maladie d'Alzheimer. Elle touche environ 2 % de la population de plus de 65 ans.
Elle est liée à la perte de neurones dopaminergiques (sécrétant le neurotransmetteur nommé dopamine aux extrémités des axones) du mésencéphale (plus précisément du locus niger ou substance noire). Ces neurones établissent des synapses avec des neurones du putamen et du noyau caudé, ces deux structures composant le striatum. Cet ensemble est impliqué dans la coordination des mouvements.
10 % des formes de cette maladie sont des formes génétiques familiales, le reste est constitué de formes dites idiopathiques, qui résultent d'une combinaison de facteurs de prédisposition génétique et de facteurs environnementaux.
Un stress oxydatif (dysfonctionnement des mitochondries) ainsi qu'un dérèglement du métabolisme du fer semblent être impliqués dans l'apparition de la maladie, qui se traduit, au niveau moléculaire, par l'agrégation de protéines (formation de corps de Lewy), ce qui induit la perte neuronale.
La dégénérescence neuronale s'accompagne de troubles moteurs : rigidité, tremblements, troubles de la marche, troubles de l'équilibre, ...
Piste 2 : Le traitement de la maladie de Parkinson
Les neurones perdus du fait de la neurodégénérescence ne sont pas reconstitués. Contrairement à ce qui était imaginé il y a quelques décennies, les neurones peuvent, dans une certaine mesure, être capable de régénération, mais cette plasticité est limitée et concerne surtout les sujets jeunes. Il faut donc traiter les symptômes.
Il existe divers types de traitements, plus ou moins spécifiques et adaptés à l'âge des patients ou à l'avancée de la dégénérescence neuronale.
Parmi les traitements les plus utilisés, peuvent être cités :
- la rééducation. Cela permet une amélioration de la motricité pour les patients lorsque les symptômes ne sont pas encore trop prononcés, c'est-à-dire lorsque la maladie est dépistée de manière précoce.
- le traitement par la L-Dopa, un précurseur de la dopamine, ce qui permet de reconstituer des taux plus élevés de ce neurotransmetteur dans le cerveau. Mais cela ne peut remplacer la sécrétion spécifique de dopamine à un instant précis, au niveau d'une synapse précise. Le traitement est efficace, mais il ne permet pas la guérison.
- l'utilisation d'agonistes dopaminergiques (molécules se fixant sur les récepteurs de la dopamine et exerçant les mêmes effets).
L-Dopa et agonistes dopaminergiques présentent des effets indésirables (troubles digestifs, troubles psychiques, ...).
* Stimulation intracrânienne à haute fréquence : c'est une technique basée sur l'utilisation d'électrodes implantées dans le cerveau des patients et qui délivrent des stimulations dans une région cérébrale nommée "noyaux sub-thalamiques". Ces électrodes sont alimentées par une pile dont la durée de fonctionnement est voisine de cinq ans. Cette technique n'est applicable qu'à environ 5 à 10 % des patients parkinsoniens.
* Greffe dans le cerveau (plus précisément dans le striatum) de neurones fœtaux. L'idée est donc ici de remplacer les neurones perdus par de nouveaux neurones ayant conservé une bonne capacité de croissance. De prime abord, cela semble être une excellente solution !
Piste 3 : Les limites de la greffe de neurones
La greffe permet d'apporter des neurones sécréteurs de dopamine à l'endroit où ce neurotransmetteur est censé agir.
Mais remplacer les neurones perdus ne signifie absolument pas que l'on maîtrise leur repousse ni les connexions que ces nouveaux neurones vont établir avec les neurones du striatum. En d'autres termes, si l'on permet au patient de récupérer de nouveaux neurones sécréteurs de dopamine, rien ne permet de s'assurer que les circuits neuronaux reconstitués permettront une bonne récupération dans le traitement de cette maladie.
En effet, la croissance des axones issus de neurones jeunes est dépendante de divers facteurs, qui ne sont pas tous contrôlables :
- Présence de cellules gliales qui servent de guides à la croissance neuronale.
- Adhésivité des axones en croissance avec les éléments de leur environnement immédiat
- Attraction chimique (= chimiotactisme) du cône de croissance axonal par des substances sécrétées par les cellules sur lesquelles l'axone doit venir agir via des synapses.
L'ensemble de ces processus est mal contrôlé et des circuits neuronaux dysfonctionnels s'établissent, pouvant induire des dyskinésies, ce qui est précisément ce que l'on cherche à soigner.
De plus, une étude de 2009 indique qu'une dégénérescence des neurones greffés a été observée à la suite de greffes de neurones fœtaux. Cela indique que ces traitements pourtant prometteurs ne sont pas, malheureusement, une solution idéale, ni durable.
En définitive, si aucun traitement ne permet réellement, à l'heure actuelle, de soigner totalement les malades parkinsoniens, il n'en reste pas moins que des méthodes existent, qui améliorent l'état des patients.
Les pistes thérapeutiques d'avenir semblent plutôt être celles qui visent à anticiper l'apparition des symptômes moteurs. La recherche de signes précoces est alors un enjeu thérapeutique de taille : modification de la voix, troubles du sommeil, constipation, anosmie, semblent être de bons candidats pour cela. Un tri parmi les patients permettrait aussi de les diviser en plusieurs groupes de manière à adapter de façon beaucoup plus spécifique les traitements qui existent déjà.
Suggestion de plan
I. Vaincre la maladie de Parkinson
A. La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative
B. Des traitements existent, mais l'efficacité reste limitée
II. Les greffes de neurones : la solution miracle ?
A. Le principe de la greffe de neurones fœtaux
B. Les limites de la greffe et les solutions alternatives