Sommaire
IL'apparence de la bougieIIUn combatIIILe registre fantastiqueIVLa fuite du tempsVLe thème de la lectureLa Bougie
La nuit parfois ravive une plante singulière dont la lueur décompose les chambres meublées en massifs d'ombre.
Sa feuille d'or tient impassible au creux d'une colonnette d'albâtre par un pédoncule très noir.
Les papillons miteux l'assaillent de préférence à la lune trop haute, qui vaporise les bois. Mais brûlés aussitôt ou vannés dans la bagarre, tous frémissent aux bords d'une frénésie voisine de la stupeur.
Cependant la bougie, par le vacillement des clartés sur le livre au brusque dégagement des fumées originales encourage le lecteur, - puis s'incline sur son assiette et se noie dans son aliment.
Francis Ponge
Le Parti pris des choses
1942
L'apparence de la bougie
- On trouve une métaphore filée de la plante dans les deux premiers paragraphes.
- La bougie est un objet étonnant : "Pédoncule très noir", "feuille d'or", "plante singulière".
- La bougie est associée à un objet d'architecture noble : "colonnette".
- Elle a une couleur noble également : "albâtre".
- On peut remarquer plusieurs couleurs antithétiques : "blanc", "noir".
- La bougie est à la fois minérale et végétale, puissante et fragile.
- Elle transforme les matières autour d'elle : "massifs d'ombre", "meublées/ombre".
- Il y a une opposition entre les papillons et la bougie, le pluriel et le singulier.
- On trouve aussi une opposition entre l'apparence "or" et "albâtre" de la bougie et les papillons "miteux".
Un combat
- On trouve l'idée d'une bataille entre la bougie et les papillons.
Champ lexical de la violence et plusieurs expressions hyperboliques donnent une dimension épique au poème : "Assaillent", "brûlés", "bagarres", "Frénésie", "stupeur", "vacillement", "Se noie". - Il y a des allitérations en "s" et "r" : "Mais brûlés aussitôt ou vannés dans la bagarre, tous frémissent aux abords d'une frénésie voisine de la stupeur".
- Il y a des allitérations "f" : "massif", "feuille", "préférence", "frémissent".
- Il y a enfin des assonances en "i" : "ravive", "massifs", "impassible", "miteux", "vaporise". Ces sons donnent vie à la bataille.
Le registre fantastique
- On peut relever le champ lexical de la nature : "nuit", "plante", "massifs", "Pédoncule", "papillons", " Lune", "bois", ce qui paraît étrange puisque la scène se déroule dans une chambre.
- On remarque le champ lexical de la lumière et de l'obscurité qui soulignent une atmosphère inquiétante : "nuit, "lueur", "ombre", "or", "noir", "Albâtre", "lune", "clartés".
- On peut noter la métaphore : "Brusque dégagement des fumées". On ne sait pas qui dégage la fumée : la bougie ou le livre ?
- Il faut relever l'utilisation du terme "originale".
- On perçoit l'idée d'un univers fantastique. Alors que l'on se situe dans une chambre ordinaire, on trouve un monde inquiétant et étrange.
La fuite du temps
- La bougie est personnifiée : "Impassible", "se noie", "s'incline". C'est un objet qui est en train de fondre, de mourir.
- On peut noter le registre tragique qui rappelle que la vie est éphémère. Sa mort est douloureuse, elle se noie.
- La bougie est une allégorie de la vie. Elle symbolise la lutte quotidienne de l'Homme contre la mort. La bougie se bat contre les papillons. Mais elle meurt tout de même.
- Chaque paragraphe est une étape de la vie. L'enfance, le combat adulte, puis l'âge mûr et la mort.
Le thème de la lecture
- Dans le dernier paragraphe : la métaphore de la bougie comme symbole de vie prend fin. La bougie devient ce qui éclaire le lecteur.
- On peut noter la présence du champ lexical de la lecture : "livre", "lecteur".
- La bougie porte l'attention sur le livre : "Par le vacillement des clartés", "Sur le livre", "encourage le lecteur".
- La bougie permet la lecture, et donc la connaissance.
Comment est décrite la bougie ?
I. La métaphore végétale
II. Un objet solide
III. La lutte de la bougie
Que symbolise la bougie ?
I. La vie
II. La lutte contre les ennuis
III. La connaissance
En quoi ce poème est-il original ?
I. L'objet choisi
II. La bougie comme symbole de la vie
III. Le registre fantastique