Le texte suivant est extrait de la pièce Oublier de Marie Laberge.
JUDITH :
Non, non, Jacqueline. Chus pas venue pour ça, pis tu l'sais. Ça fait longtemps que j'te l'ai écrit d'la mettre dans une place où on s'occuperait d'elle. Ça fait longtemps que j'tai dit que j'm'en occuperais pas, pis qu'tu pouvais prendre toute son argent pour qu'elle aye les meilleurs soins, le meilleur personnel. C'est son argent, c'est sa maladie, c'est sa vie pis sa mort. Je l'vivrai pas pour elle, certain. Y a quat' cinq ans, quand tu m'as écrit qu'a était Alzheimer, c'est ça que j't'ai dit. Rien d'autre. C'tu vrai ou ben c'pas vrai ? Tu veux sauver ta mère comme si c'était ta vie qu'tu sauvais. C'est d'tes affaires. Mais moi, c'est pas ma came. Pis arrête de vouloir toutes nos enrôles dans l'opération sauvetage. T'es comme elle. Quand t'as quelle chose dans la tête, faut qu'tout le monde fasse comme t'as décidé, pis tu nous tuerais pour avoir c'que tu veux. Sauve-la si tu peux, mais embarque mois pas l'a-d'dans. Ni moi, ni Micheline, as-tu compris ?
Le second texte est extrait de la pièce L'Occasion de Mérimée.
DONNA FRANCISCA :
Tout ce que j'apprenais de lui me le faisait aimer chaque jours d'avantage. J'étais sûre qu'il m'aimait. Toutefois il se faisait un scrupule de m'avouer sa passion. Je résolus donc à lui parler la première et de s'obliger de se déclarer. Souvent, j'amenais une conversation détournée, afin d'amener de bien loin le mot amour et quand venait le moment de prononcer le mot magique, je manquais de courage et je n'osais. Enfin, un soir, nous dansions dans le jardin, et lui, debout, adossé contre un arbre nous regardait. En tournant devant lui. Une fleur qui était dans mes cheveux tomba à ses pieds. D'abord il ne fit pas semblant de s'en apercevoir, mais il laissa tomber son mouchoir négligemment sur la fleur, puis il se baissa pour le ramasser et il ramassa la fleur en même temps.
À qui s'adresse le personnage dans chacun des deux extraits ?
Lequel de ces deux textes est un soliloque ? Lequel est une tirade ?