Le texte suivant est extrait de la pièce Jean et Marie d'Yves Sauvageau.
JEAN :
Envoie-donc, Marie… Je me ronge les sangs, puis ça fait un bon bout de temps, à cause de toi. Tu le sais là. Je devrais pas te le dire, tu vas rire de moi. Je mets peut-être la charrue devant les bœufs en te disant ça, mais… Ah ! je dois être rouge comme une tomate… tu dois me trouver niaiseux, hein ? En tout cas, c'est clair comme de l'eau de roche.. puis, c'est pas te conter fleurette si je te dis que… que… J'ai les deux pieds dans la même bottine, bonyenne !… Je te cours après, Marie. Je pense à toi et c'est pas d'hier. Gêne-toi pas, ris-moi ne pleine face, j'ai le dos large.
Le second texte est extrait de la pièce Électre de Jean Giraudoux.
ÉLECTRE :
C'est justement ce que je ne peux pas supporter d'elle, qu'elle m'ait mis au monde. C'est là ma honte. Il me semble que par elle, je suis entrée dans la vie d'une façon équivoque et que sa maternité m'est qu'une complicité qui nous lie. J'aime tout ce qui, dans ma naissance revient à mon père. J'aime à ses yeux son cerne de futur père, j'aime cette surprise qui le remua le jour où je suis née, à peine perceptible, mais d'où je me sens issue plus que des souffrances et des efforts de ma mère. Je suis née la nuit d'un profond sommeil, de sa maigreur de neuf mois, des consolations qu'il prit avec d'autres femmes pendant que ma mère me portait, du sourire paternel qui suivit ma naissance. Tout ce qui est de cette naissance du côté de ma mère, je le hais.
À qui s'adresse le personnage dans chacun des deux extraits ?
Lequel de ces deux textes est un soliloque ? Lequel est une tirade ?