Le texte suivant est extrait de la pièce Un simple soldat de Marcel Dubé.
BERTHA :
Si c'est une chance qui s'offre à toi, ma p'tite fille, manque-la pas ! Ton Bonheur c'est toi qui le fais. Moi, si ma vie était à recommencer, j'y penserais deux fois… Ma vie... Je suis encore bonne d'appeler ça une vie. J'aurais pas du me remarier. Je l'ai fait parce que j'avais pas envie d'être obligée à laver des planchers d'un bord pis de l'autre de la ville. Je l'ai fait pour être capable de vous faire vivre, Armand pis toi. J'ai accroché le premier veuf qui m'est tombé sous la main. Il m'a rien donné. À part fleurette, rien… Pour les enfants, sont toujours là. Tu vieillis pus t'engraisse, les enfants t'insultent dans la rue, mais t'as pas les moyens de te défendre… Même si tu voulais te défendre, tu sais à l'avance que c'est inutile. T'es pas plus qu'un chien, tu vis comme un chien pis tu meurs comme un chien. Je te le dis, Marguerite, lasse-toi pas prendre comme moi.
Le second texte est extrait de la pièce Les Liaisons dangereuses de Paul Achard.
CÉCILE :
Mais, on ne me dit rien, de sorte que, dans l'ignorance où je suis, je commets bien des gaucheries. Mais oui : Ainsi hier, maman m'a dit de passer chez elle. Si c'était le monsieur, me dis-je ! La main me tremblait et le cœur me battait ; en entrant chez maman, j'ai vu le monsieur en noir, debout près d'elle. Toute tremblante, j'ai trouvé un fauteuil et je me suis assise, bien rouge et bien déconcertée. J'y étais à peine que voilà cet homme à mes genoux. J'ai alors perdu la tête. Je me suis levée en jetant un cri perçant… comme lorsqu'il fait tonnerre. Maman est partie d'un éclat de rire en me disant : "eh bien, qu'avez-vous ? Donnez votre pied à monsieur…" Le monsieur était cordonnier. Je ne peux pas vous rendre combien j'ai été honteuse.
À qui s'adresse le personnage dans chacun des deux extraits ?
Lequel de ces deux textes est un soliloque ? Lequel est une tirade ?