On compare le texte suivant extrait de la fable "La Cigale et la Fourmi" de La Fontaine (Texte A) et sa parodie extraite de "Fable électorale" de Roland Bacri (Texte B). Quelles sont les ressemblances ou différences et leurs effets ?
TEXTE A :
La Cigale, ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'août, foi d'animal,
Intérêt et principal.
La Fourmi n'est pas prêteuse ;
C'est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
Vous chantiez ? j'en suis fort aise :
Et bien ! dansez maintenant.
TEXTE B :
La cigale ayant chanté tout l'été
Son programme à satiété
Se trouva fort dépourvue
Quand l'élection fut venue.
Pas un seul petit morceau
Prévu dans son bel canto.
Elle alla crier famine
Chez la fourmi à l'usine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour affronter
La conjoncture nouvelle.
"Voyez mes trous ; lui dit-elle
De Sécu, de Crédit Lyonnais
Dans quelle chienlit on est !
Je vous rendrai l'abondance
Au premier temps de croissance
Trois quatre ans, foi d'animal,
Intérêt et principal."
La fourmi n'est pas prêteuse,
C'est là son moindre défaut :
"Que faisiez-vous au temps show
D'élection si prometteuse ?
- Nuit et jour à tout venant,
Je chantais "La Marseillaise",
- Vous chantiez ? j'en suis fort aise :
Présidensez maintenant !"
On compare le texte suivant extrait de la fable "La Cigale et la Fourmi" de La Fontaine (Texte A) et sa parodie extraite de "L'Abeille et la Fourmi" de Laurent Jussieu (Texte B). Quelles sont les ressemblances ou différences et leurs effets ?
TEXTE A :
La Cigale, ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'août, foi d'animal,
Intérêt et principal.
La Fourmi n'est pas prêteuse ;
C'est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
Vous chantiez ? j'en suis fort aise :
Et bien ! dansez maintenant.
TEXTE B :
À jeun, le corps tout transi,
Et pour cause,
Un jour d'hiver la fourmi,
Près d'une ruche bien close,
Rôdait, pleine de souci.
Une abeille vigilante
L'aperçoit et se présente.
"Que viens-tu chercher ici ?"
Lui dit-elle. - "Hélas ! ma chère",
Répond la pauvre fourmi,
"Ne soyez pas en colère :
Le faisan, mon ennemi,
A détruit ma fourmilière ;
Mon magasin est tari ;
Tous mes parents ont péri
De faim, de froid, de misère.
J'allais succomber aussi,
Quand du palais que voici
L'aspect m'a donné courage.
Je le savais bien garni
De ce bon miel, votre ouvrage ;
J'ai fait effort, j'ai fini
Par arriver sans dommage.
Oh ! me suis-je dit, ma sœur
Est fille laborieuse ;
Elle est riche et généreuse ;
Elle plaindra mon malheur.
Oui, tout mon espoir repose
Dans la bonté de son cœur.
Je demande peu de chose ;
Mais j'ai faim, j'ai froid, ma sœur !
- Oh ! oh ! répondit l'abeille,
Vous discourez à merveille.
Mais vers la fin de l'été,
La cigale m'a conté
Que vous aviez rejeté
Une demande pareille.
- Quoi ! vous savez ?
- Mon Dieu, oui,
La cigale est mon amie.
Que feriez-vous, je vous prie,
Si, comme vous, aujourd'hui
J'étais insensible et fière ;
Si j'allais vous inviter
À promener ou chanter ?
Mais rassurez-vous, ma chère ;
Entrez, mangez à loisir,
Usez-en comme du vôtre,
Et surtout, pour l'avenir,
Apprenez à compatir
À la misère d'une autre."
On compare le texte suivant extrait de la fable "Le Chêne et le Roseau" de La Fontaine (Texte A) et sa parodie extraite de "La Chêne et le Roseau" d'Anouilh (Texte B). Quelles sont les ressemblances ou différences et leurs effets ?
TEXTE A :
Le chêne un jour dit au roseau :
"Vous avez bien sujet d'accuser la nature ;
Un roitelet pour vous est un pesant fardeau ;
Le moindre vent qui d'aventure
Fait rider la face de l'eau,
Vous oblige à baisser la tête.
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d'arrêter les rayons du soleil,
Brave l'effort de la tempête.
Tout vous est aquilon ; tout me semble zéphyr.
Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n'auriez pas tant à souffrir :
Je vous défendrai de l'orage ;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
- Votre compassion, lui répondit l'arbuste,
Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci :
Les vents me sont moins qu'à vous redoutables ;
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin." Comme il disait ces mots,
Du bout de l'horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le nord eût porté jusque là dans ses flancs.
L'arbre tient bon ; le roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tête au ciel était voisine,
Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts.
TEXTE B :
Le chêne un jour dit au roseau :
"N'êtes-vous pas lassé d'écouter cette fable ?
La morale en est détestable ;
Les hommes bien légers de l'apprendre aux marmots.
Plier, plier toujours, n'est-ce pas déjà trop,
Le pli de l'humaine nature ?"
"Voire, dit le roseau, il ne fait pas trop beau ;
Le vent qui secoue vos ramures
(Si je puis en juger à niveau de roseau)
Pourrait vous prouver, d'aventure,
Que nous autres, petites gens,
Si faibles, si chétifs, si humbles, si prudents,
Dont la petite vie est le souci constant,
Résistons pourtant mieux aux tempêtes du monde
Que certains orgueilleux qui s'imaginent grands."
Le vent se lève sur ses mots, l'orage gronde.
Et le souffle profond qui dévaste les bois,
Tout comme la première fois,
Jette le chêne fier qui le narguait par terre.
"Hé bien, dit le roseau, le cyclone passé -
Il se tenait courbé par un reste de vent -
Qu'en dites-vous donc mon compère ?
(Il ne se fût jamais permis ce mot avant)
Ce que j'avais prédit n'est-il pas arrivé ?"
On sentait dans sa voix sa haine
Satisfaite. Son morne regard allumé.
Le géant, qui souffrait, blessé,
De mille morts, de mille peines,
Eut un sourire triste et beau ;
Et, avant de mourir, regardant le roseau,
Lui dit : "Je suis encore un chêne."
On compare le texte suivant extrait de la fable "La Cigale et la Fourmi" de La Fontaine (Texte A) et sa parodie extraite de "La Cigale et la Fourmi" de Pierre Perret (Texte B). Quelles sont les ressemblances ou différences et leurs effets ?
TEXTE A :
La Cigale, ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'août, foi d'animal,
Intérêt et principal.
La Fourmi n'est pas prêteuse ;
C'est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
Vous chantiez ? j'en suis fort aise :
Et bien ! dansez maintenant.
TEXTE B :
La Cigale reine du hit-parade
Gazouilla durant tout l'été
Mais un jour ce fut la panade
Et elle n'eut plus rien à becqueter.
Quand se pointa l'horrible hiver
Elle n'avait pas même un sandwich,
À faire la manche dans l'courant d'air
La pauvre se caillait les miches.
La Fourmi qui était sa voisine
Avait de tout, même du caviar.
Malheureusement cette radine
Lui offrit même pas un carambar.
- Je vous paierai, dit la Cigale,
J'ai du blé sur un compte en Suisse.
L'autre lui dit : Z'aurez peau d'balle,
Tout en grignotant une saucisse.
- Que faisiez-vous l'été dernier
- Je chantais sans penser au pèze.
- Vous chantiez gratos, pauvre niaise
Eh bien guinchez maintenant !
Moralité
Si tu veux vivre de chansons
Avec moins de bas que de hauts
N'oublie jamais cette leçon
Il vaut mieux être imprésario !
On compare le texte suivant extrait de la fable "Le Loup et l'Agneau" de La Fontaine (Texte A) et sa parodie extraite de "Le Loup timide" de Gérard Bocholier (Texte B). Quelles sont les ressemblances ou différences et leurs effets ?
TEXTE A :
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
- Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
- Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
- Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
- Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.
TEXTE B :
Un agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un loup survint, timide et n'osant l'aventure
Que son grand-père lui lisait
Dans un célèbre fablier.
"Sire, lui dit l'agneau, que votre Majesté
Prenne un peu plus d'audace.
L'honneur de votre race
En dépend, faites vite !
- Je viens boire et croquer seulement ces myrtilles.
Répondit le timide.
- Vous plaisantez ? - Non pas.
Épargne-moi tes moqueries.
Je suis de ces loups blancs qui sont, dans les familles,
Toujours montrés du doigt."
Dans le fond des forêts il détale
Et l'agneau se noie.
Car il était fort maladroit.
Point de vrai loup, point de morale !