Métropole, 2013, voie L
Vous réécrirez les huit premières lignes du texte de Paul Valéry (texte B) en inventant un récit à la première ou à la troisième personne, qui complète, qui développe ou qui prolonge les images et les idées fragmentaires de cette "histoire brisée".
Texte B : Paul Valéry, La Jeune Parque et poèmes en prose, Histoires brisées, "Robinson"
1950
Le recueil des Histoires brisées rassemble des textes complètement rédigés, mais aussi des notes, des fragments, des commencements, des bribes de contes ou de poèmes en prose.
Robinson.
Solitude.
Création du loisir. Conservation.
Temps vide. Ornement.
Danger de perdre tête, de perdre tout langage.
Lutte. Tragédie. Mémoire. Prière de Robinson.
Imagine des foules, des théâtres, des rues.
Tentation. Soif du pont de Londres.
Il veut écrire à des personnes imaginées, embrasse des arbres, parle tout seul. Crises de rire. Peu à peu n'est plus soi.
Il se développe en lui une horreur invincible du ciel, de la mer, de la nature.
Murmures de la forêt.
Un pied nu.
Psaumes1 de Robinson (spécialisation des morceaux oppositions réalisation).
Murmures de la forêt.
Robinson au milieu des oiseaux, papegeais2, etc. Il croit entendre leur langage.
Tous ces oiseaux disent des sentences. Répétitions.
Les uns originaux.
Les autres répètent des vérités qui deviennent fausses par la répétition seule.
Le Robinson pensif.
(Manuel du Naufragé.)
Dieu et Robinson - (nouvel Adam) -
Tentation de Robinson.
Le pied marqué au sable lui faire croire à une femme.
Il imagine un Autre. Serait-ce un homme ou une femme ?
Robinson divisé - poème.
Coucher de soleil - Mer.
Le "Robinson pensif", - Système isolé.
- Le moment de la réflexion.
- Utilisation des rêves.
Théorie de la reconstitution. Les 3 doigts de références.
Mémoire.
De ce qu'il avait appris, ce qui demeure est ce qui convenait à sa substance.
Robinson
1) Reconstitue des lectures.
2) Les rejette.
Robinson reconstitue sans livre, sans écrit, sa vie intellectuelle. - Toute la musique qu'il a entendue lui revient - Même celle dont le souvenir ne lui était pas encore venu - revient. Sa mémoire se développe par la demande, et la solitude et le vide - Il est penché sur elle. Il retrouve des livres lus - note ce qui lui en revient. Ces notes sont bien curieuses.
Enfin le voici qui prolonge et crée à la suite.
1 Psaumes : poèmes d'un livre de la Bible et, par la suite, poèmes religieux chantés
2 Papegeais : perroquets
On considère le sujet suivant :
Vous réécrirez les huit premières lignes du texte de Paul Valéry (texte B) en inventant un récit à la première ou à la troisième personne, qui complète, qui développe ou qui prolonge les images et les idées fragmentaires de cette "histoire brisée".
Que doit-on faire ?
Texte B : Paul Valéry, La Jeune Parque et poèmes en prose, Histoires brisées, "Robinson"
1950
Le recueil des Histoires brisées rassemble des textes complètement rédigés, mais aussi des notes, des fragments, des commencements, des bribes de contes ou de poèmes en prose.
Robinson.
Solitude.
Création du loisir. Conservation.
Temps vide. Ornement.
Danger de perdre tête, de perdre tout langage.
Lutte. Tragédie. Mémoire. Prière de Robinson.
Imagine des foules, des théâtres, des rues.
Tentation. Soif du pont de Londres.
Il veut écrire à des personnes imaginées, embrasse des arbres, parle tout seul. Crises de rire. Peu à peu n'est plus soi.
Il se développe en lui une horreur invincible du ciel, de la mer, de la nature.
Murmures de la forêt.
Un pied nu.
Psaumes1 de Robinson (spécialisation des morceaux oppositions réalisation).
Murmures de la forêt.
Robinson au milieu des oiseaux, papegeais2, etc. Il croit entendre leur langage.
Tous ces oiseaux disent des sentences. Répétitions.
Les uns originaux.
Les autres répètent des vérités qui deviennent fausses par la répétition seule.
Le Robinson pensif.
(Manuel du Naufragé.)
Dieu et Robinson - (nouvel Adam) -
Tentation de Robinson.
Le pied marqué au sable lui faire croire à une femme.
Il imagine un Autre. Serait-ce un homme ou une femme ?
Robinson divisé - poème.
Coucher de soleil - Mer.
Le "Robinson pensif", - Système isolé.
- Le moment de la réflexion.
- Utilisation des rêves.
Théorie de la reconstitution. Les 3 doigts de références.
Mémoire.
De ce qu'il avait appris, ce qui demeure est ce qui convenait à sa substance.
Robinson
1) Reconstitue des lectures.
2) Les rejette.
Robinson reconstitue sans livre, sans écrit, sa vie intellectuelle. - Toute la musique qu'il a entendue lui revient - Même celle dont le souvenir ne lui était pas encore venu - revient. Sa mémoire se développe par la demande, et la solitude et le vide - Il est penché sur elle. Il retrouve des livres lus - note ce qui lui en revient. Ces notes sont bien curieuses.
Enfin le voici qui prolonge et crée à la suite.
1 Psaumes : poèmes d'un livre de la Bible et, par la suite, poèmes religieux chantés
2 Papegeais : perroquets
Quel genre de texte doit-on rédiger ?
Texte B : Paul Valéry, La Jeune Parque et poèmes en prose, Histoires brisées, "Robinson"
1950
Le recueil des Histoires brisées rassemble des textes complètement rédigés, mais aussi des notes, des fragments, des commencements, des bribes de contes ou de poèmes en prose.
Robinson.
Solitude.
Création du loisir. Conservation.
Temps vide. Ornement.
Danger de perdre tête, de perdre tout langage.
Lutte. Tragédie. Mémoire. Prière de Robinson.
Imagine des foules, des théâtres, des rues.
Tentation. Soif du pont de Londres.
Il veut écrire à des personnes imaginées, embrasse des arbres, parle tout seul. Crises de rire. Peu à peu n'est plus soi.
Il se développe en lui une horreur invincible du ciel, de la mer, de la nature.
Murmures de la forêt.
Un pied nu.
Psaumes1 de Robinson (spécialisation des morceaux oppositions réalisation).
Murmures de la forêt.
Robinson au milieu des oiseaux, papegeais2, etc. Il croit entendre leur langage.
Tous ces oiseaux disent des sentences. Répétitions.
Les uns originaux.
Les autres répètent des vérités qui deviennent fausses par la répétition seule.
Le Robinson pensif.
(Manuel du Naufragé.)
Dieu et Robinson - (nouvel Adam) -
Tentation de Robinson.
Le pied marqué au sable lui faire croire à une femme.
Il imagine un Autre. Serait-ce un homme ou une femme ?
Robinson divisé - poème.
Coucher de soleil - Mer.
Le "Robinson pensif", - Système isolé.
- Le moment de la réflexion.
- Utilisation des rêves.
Théorie de la reconstitution. Les 3 doigts de références.
Mémoire.
De ce qu'il avait appris, ce qui demeure est ce qui convenait à sa substance.
Robinson
1) Reconstitue des lectures.
2) Les rejette.
Robinson reconstitue sans livre, sans écrit, sa vie intellectuelle. - Toute la musique qu'il a entendue lui revient - Même celle dont le souvenir ne lui était pas encore venu - revient. Sa mémoire se développe par la demande, et la solitude et le vide - Il est penché sur elle. Il retrouve des livres lus - note ce qui lui en revient. Ces notes sont bien curieuses.
Enfin le voici qui prolonge et crée à la suite.
1 Psaumes : poèmes d'un livre de la Bible et, par la suite, poèmes religieux chantés
2 Papegeais : perroquets
À quelle personne le texte doit-il être écrit ?
Texte B : Paul Valéry, La Jeune Parque et poèmes en prose, Histoires brisées, "Robinson"
1950
Le recueil des Histoires brisées rassemble des textes complètement rédigés, mais aussi des notes, des fragments, des commencements, des bribes de contes ou de poèmes en prose.
Robinson.
Solitude.
Création du loisir. Conservation.
Temps vide. Ornement.
Danger de perdre tête, de perdre tout langage.
Lutte. Tragédie. Mémoire. Prière de Robinson.
Imagine des foules, des théâtres, des rues.
Tentation. Soif du pont de Londres.
Il veut écrire à des personnes imaginées, embrasse des arbres, parle tout seul. Crises de rire. Peu à peu n'est plus soi.
Il se développe en lui une horreur invincible du ciel, de la mer, de la nature.
Murmures de la forêt.
Un pied nu.
Psaumes1 de Robinson (spécialisation des morceaux oppositions réalisation).
Murmures de la forêt.
Robinson au milieu des oiseaux, papegeais2, etc. Il croit entendre leur langage.
Tous ces oiseaux disent des sentences. Répétitions.
Les uns originaux.
Les autres répètent des vérités qui deviennent fausses par la répétition seule.
Le Robinson pensif.
(Manuel du Naufragé.)
Dieu et Robinson - (nouvel Adam) -
Tentation de Robinson.
Le pied marqué au sable lui faire croire à une femme.
Il imagine un Autre. Serait-ce un homme ou une femme ?
Robinson divisé - poème.
Coucher de soleil - Mer.
Le "Robinson pensif", - Système isolé.
- Le moment de la réflexion.
- Utilisation des rêves.
Théorie de la reconstitution. Les 3 doigts de références.
Mémoire.
De ce qu'il avait appris, ce qui demeure est ce qui convenait à sa substance.
Robinson
1) Reconstitue des lectures.
2) Les rejette.
Robinson reconstitue sans livre, sans écrit, sa vie intellectuelle. - Toute la musique qu'il a entendue lui revient - Même celle dont le souvenir ne lui était pas encore venu - revient. Sa mémoire se développe par la demande, et la solitude et le vide - Il est penché sur elle. Il retrouve des livres lus - note ce qui lui en revient. Ces notes sont bien curieuses.
Enfin le voici qui prolonge et crée à la suite.
1 Psaumes : poèmes d'un livre de la Bible et, par la suite, poèmes religieux chantés
2 Papegeais : perroquets
Si on demande une réécriture d'un poème en prose, quelle forme devra prendre le texte final ?
- Le texte doit être en prose et l'élève devra réécrire les huit premières phrases du texte.
- On doit reprendre certains des termes du texte de Valéry.
- On demande de compléter, développer ou prolonger les images. On peut donc reprendre les mêmes images, imaginer d'autres idées, etc.
- Le texte peut être écrit à la première ou la troisième personne. On peut jouer avec les deux pronoms pour souligner la crise identitaire du personnage.
- On peut utiliser plusieurs temps verbaux, les temps du récit mais aussi le présent.
- Le thème de la solitude doit être abordé. On peut aussi développer l'idée du temps, le rôle de l'écriture, la folie, etc.
- Il faut lier les faits et les sentiments de Robinson.
- C'est une réécriture, il faut donc un langage qui rappelle celui de l'auteur.
Robinson. Est-ce moi ? Robinson... Je ne sais plus. Je ne peux plus me rappeler. Je répète ce nom. Une fois, deux fois, trois fois... Je le répète sans cesse dans ma tête. Robinson. Robinson. Qui est Robinson ? Cette question me taraude. Cette question résonne, encore, et encore, et encore dans ma tête. Elle devient un terrifiant refrain. Qui est Robinson ? Qui est Robinson ?
Solitude. Je suis tout seul. Tellement seul. Est-il seul aussi, Robinson ? Robinson... Autour de moi, le vide, rien. Je réfléchis, je cherche un visage ami. Ai-je eu des amis ? Puis-je avoir des amis ? Je sens cette âme à l'intérieur qui voudrait se déverser dans quelqu'un d'autre, qui voudrait s'épancher sur le cœur d'un autre. Mais quel Autre ? Il n'y a personne. Rien. Le vide.
Autour de moi, la nature. Le bruit. Des oiseaux, du vent, des bruissements dans l'herbe... Seul. Je suis tout seul. Je suis seul malgré les chants des êtres volants, malgré les grognements des animaux tapis dans la forêt, malgré le sifflement des serpents. La nature m'emprisonne.
Création du loisir. Conservation. Il faut qu'il s'amuse. Je le sens. Robinson me demande de m'amuser. Il me demande d'essayer. Loisir, loisir… Mais comment ? Comment faire taire l'angoisse qui me tient ? À qui parler ? Aux êtres qui m'entourent mais ne peuvent communiquer ?
Créer quelque chose. Je cherche. Je trouve des cailloux dans le sable. J'en place un au sol. Je m'éloigne. J'essaie de le toucher avec les autres. Je ne gagne pas toujours. Est-ce cela, créer ? Ou bien est-ce jouer ?
Temps vide. Ornement. Je m'ennuie. Le jeu ne m'intéresse pas. Le vide. De nouveau. Le combler. Comment ? Ornement. Ornement ? Des dorures. Des cadres. Des bijoux. Quelles sont ces images ? D'où viennent-elles ? Je les vois qui flottent un instant devant mes yeux.
Danger de perdre la tête, de perdre tout langage. Je parle. Est-ce moi qui parle ? Je me souviens... Non. Répéter. Répéter des mots, toujours. Robinson. Sinon... Je parle. Je prononce. Est-ce moi ? Sont-ce mes mots ? Un livre. Je le regarde. Je sais que je peux lire. J'essaie de lire. Je n'y arrive plus. Je me raconte des histoires avec les images. Je me parle. Je regarde les mots, je regarde les lettres. Je connais les lettres, mais les unes à la suite des autres, je n'y arrive plus. Suis-je fou ? Ai-je tout oublier ?
Lutte. Tragédie. Mémoire. Prière de Robinson. Qui est Robinson ? Je ne peux pas laisser des idées étranges me monter à la tête. Je cherche. Je vois des visages. Ils sont flous. Je voudrais que tout me revienne. Je voudrais me souvenir. Je supplie. Mais qui ? Je supplie un autre, mais quel autre ? Je prie.
Imagine des foules, des théâtres, des rues. Imagine une grande maison et un jardin tout vert. Imagine des rires, imagine la pluie qui tombe sur des vitres. Image des sourires, des belles femmes et de beaux messieurs. Imagine des verres de champagne aussi. D'où me viennent ces images ? Qui suis-je ? J'entends un rire, un rire qui me semble tellement familier. Je le repasse dans ma tête, encore, et puis je ris, là, vraiment. Et alors… Alors c'est mon rire ! Mais il a changé ! Il semble…animal. C'est le rire de l'homme avec ces gens tout beau, tout propre. C'est mon rire. Étais-je comme eux ? Tout beau ? Tout propre ? C'est mon rire, mais il est brisé. Quelque chose cloche dans ce rire désormais. Quelque chose terrifie…
Tentation. Je veux ce champagne. Soif du pont de Londres. J'ai soif oui, mais pas seulement de boisson. Je veux voir cet endroit étrange qui me revient en tête. Autour de moi, le silence. Rien. Et pourtant, cette nature... Je vois un pont. Un grand pont. Des bateaux passent en dessous. Londres. Qu'est-ce que Londres ? Je connais Londres... Non ?