On donne le texte suivant extrait de la pièce L'Île des esclaves de Marivaux :
CLÉANTHIS :
Seigneur Iphicrate, puis-je vous demander de quoi vous riez ?
ARLEQUIN :
Je ris de mon Arlequin qui a confessé qu'il était un ridicule.
CLÉANTHIS :
Cela me surprend, car il a la mine d'un homme raisonnable. Si vous voulez voir une coquette de son propre aveu, regardez ma suivante.
ARLEQUIN (la regardant) :
Malepeste ! quand ce visage-là fait le fripon, c'est bien son métier. Mais parlons d'autres choses, ma belle demoiselle ; qu'est-ce que nous ferons à cette heure que nous sommes gaillards ?
CLÉANTHIS :
Eh ! Mais la belle conversation.
ARLEQUIN :
Je crains que cela ne nous fasse bâiller, j'en bâille déjà. Si je devenais amoureux de vous, cela amuserait davantage.
CLÉANTHIS :
Eh bien, faites. Soupirez pour moi ; poursuivez mon cœur, prenez-le si vous le pouvez, je ne vous en empêche pas ; c'est à vous de faire vos diligences; me voilà, je vous attends ; mais traitons l'amour à la grande manière, puisque nous sommes devenus maîtres ; allons-y poliment, et comme le grand monde.
Que représentent les deux personnages d'un point de vue social et quels rôles jouent-ils dans le déroulement de la scène ?
Quel personnage domine et au moyen de quels arguments ?
Quel est l'enjeu de la scène ?