On donne un extrait un poème en prose extrait de "L'Horloge" de Charles Baudelaire (Texte A) et une description réaliste extraite de L'Homme qui revient de loin de Gaston Leroux (Texte B).
Texte A
Les Chinois voient l'heure dans l'œil des chats.
Un jour un missionnaire, se promenant dans la banlieue de Nankin, s'aperçut qu'il avait oublié sa montre, et demanda à un petit garçon quelle heure il était.
Le gamin du céleste Empire hésita d'abord ; puis, se ravisant, il répondit : "Je vais vous le dire". Peu d'instants après, il reparut, tenant dans ses bras un fort gros chat, et le regardant, comme on dit, dans le blanc des yeux, il affirma sans hésiter : "Il n'est pas encore tout à fait midi." Ce qui était vrai.
Pour moi, si je me penche vers la belle Féline, la si bien nommée, qui est à la fois l'honneur de son sexe, l'orgueil de mon cœur et le parfum de mon esprit, que ce soit la nuit, que ce soit le jour, dans la pleine lumière ou dans l'ombre opaque, au fond de ses yeux adorables je vois toujours l'heure distinctement, toujours la même, une heure vaste, solennelle, grande comme l'espace, sans divisions de minutes ni de secondes, - une heure immobile qui n'est pas marquée sur les horloges, et cependant légère comme un soupir, rapide comme un coup d'œil.
Et si quelque importun venait me déranger pendant que mon regard repose sur ce délicieux cadran, si quelque Génie malhonnête et intolérant, quelque Démon du contre-temps venait me dire : "Que regardes-tu là avec tant de soin ? Que cherches-tu dans les yeux de cet être ? Y vois-tu l'heure, mortel prodigue et fainéant ?" je répondrais sans hésiter : "Oui, je vois l'heure ; il est l'Éternité !"
N'est-ce pas, madame, que voici un madrigal vraiment méritoire, et aussi emphatique que vous-même ? En vérité, j'ai eu tant de plaisir à broder cette prétentieuse galanterie, que je ne vous demanderai rien en échange.
Texte B
Ils s'assirent. Il y avait là du velours d'Utrecht comme il devait y avoir du reps dans les chambres. Devant chaque fauteuil, un petit coussin rouge en forme de galette attendait les pieds des dames en visite. Sur la cheminée, sous trois globes, une pendule de marbre noir et deux chandeliers d'argent. Sur la pendule, un motif de bronze représentant un guerrier romain. De petits ronds de dentelles sur les meubles. Dans une vitrine, une grande quantité d'objets d'ivoire et d'écaille et un œuf d'autruche.
Quel est le thème commun aux deux textes ?
Par quelles figure de style les images sont-elles évoquées dans le texte A ?
Quelle est la particularité du texte B ?
Quel est le texte le plus imagé ?