On donne du poème en prose "Le Pain" de Ponge (Texte A) et une description réaliste extraite des Vraies richesses de Jean Giono (Texte B).
Texte A
La surface du pain est merveilleuse d'abord à cause de cette impression quasi panoramique qu'elle donne : comme si l'on avait à sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des Andes. Ainsi donc une masse amorphe en train d'éructer fut glissée pour nous dans le four stellaire, où durcissant elle s'est façonnée en vallées, crêtes, ondulations, crevasses… Et tous ces plans dès lors si nettement articulés, ces dalles minces où la lumière avec application couche ses feux, - sans un regard pour la mollesse ignoble sous-jacente. Ce lâche et froid sous-sol que l'on nomme la mie a son tissu pareil à celui des éponges : feuilles ou fleurs y sont comme des sœurs siamoises soudées par tous les coudes à la fois. Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se rétrécissent : elles se détachent alors les unes des autres, et la masse en devient friable… Mais brisons-la : car le pain doit être dans notre bouche moins objet de respect que de consommation.
Texte B
Il n'a pas de grosses bulles dans sa mie, mais de petites bulles régulières, presque comme un gâteau de cire où les abeilles font le miel. Il est lourd. Ce morceau est gros comme ma main, mais il pèse plus que ma main. Je le goûte, mais bien avant, j'ai été saisi par l'odeur. Le goût est pareil. L'odeur monte à travers le palais et elle revient dans le nez comme si j'avais encore le petit bout de pain dans les doigts, et il est déjà une pâte sous mes dents du fond, et je l'avale... L'odeur et le goût restent. Le mot blé a tout de suite un sens. Ce pain est venu et tout est changé car il a apporté avec lui le souci du pain et la joie du pain. Et ce n'est ni un petit souci ni une petite joie car le pain, à mon avis, signifie une chose terriblement grande.
Quel est le thème commun aux deux textes ?
Quelles sont les images utilisées dans chacun des textes ?
Quel est le texte le plus imagé ?