Baruch Spinoza
1632 - 1677
Baruch Spinoza
Traité de la réforme de l'entendement
1665 - 1670
Baruch Spinoza
Traité théologico-politique
1670
Baruch Spinoza
Éthique
1677
Spinoza veut montrer que la philosophie et la vie selon la raison conduisent l'homme sinon à la béatitude ou au bonheur parfait, du moins à l'équilibre personnel et social en le délivrant des superstitions et des passions.
La première illusion dont l'Homme doit se défaire, pour faire triompher la raison, est la conception traditionnelle de la Nature héritée des religions. Pour Spinoza, il n'existe pas de divinité transcendante comme dans les monothéismes (Spinoza, juif, a été mis au ban de la communauté ou « excommunié » en raison de ses positions philosophiques). "Dieu, c'est-à-dire la Nature" (Deus sive Natura) est tout, c'est même la seule substance qui existe, mais il n'a pas créé le monde. C'est celui-ci qui est « en Dieu ».
Cette substance a une infinité d'attributs (« dimensions » qui la définissent) dont nous ne pouvons en percevoir que deux : la pensée et l'étendue. Quant aux choses particulières, elles ne sont que les modes de ces attributs : un caillou, par exemple, est un mode de l'attribut "étendue", au même titre que le corps d'un animal ou d'un homme.
Spinoza réfute également le finalisme : si toute chose découle de Dieu, ce n'est pas par sa volonté mais par la nécessité. La nature est gouvernée par le déterminisme des causes auquel même l'homme n'échappe pas, car il n'est pas un "empire dans un empire". L'homme se croit libre car il a conscience de ses mouvements mais ignore toutefois les causes qui les déterminent. Une pierre consciente serait exactement dans la même situation.
L'homme ne peut reconquérir son autonomie qu'en prenant conscience des lois de la Nature qui agissent sur lui. La liberté, qui inverse jusqu'à un certain point le déterminisme, est donc l'effet de la connaissance de soi-même et de ses affections.
Pour Spinoza, le conatus est "l'effort par lequel toute chose tend à persévérer dans son être" : chez l'homme, c'est le désir qui constitue son conatus ou son essence. Ce n'est pas la pensée ou la raison qui conduit les hommes, mais bien le désir. Toutefois, Spinoza ne le dévalorise pas : le désir n'est pas uniquement lié au corps mais aussi à l'esprit, il constitue un tout qu'on peut aussi bien appeler volonté, quand on le rapport seulement à l'âme.
Il existe en fait deux sortes de passions selon Spinoza : les passions tristes qui diminuent notre puissance d'agir (haine, honte, envie, etc.) et les passions joyeuses qui augmentent notre puissance d'agir et nous libèrent. Ces passions peuvent, grâce à la connaissance, se transformer en actions : ainsi, un amour conscient des causes qui le motivent est, non seulement joyeux, mais actif.
La vertu consiste dans la connaissance rationnelle de soi, qui libère de la nécessité et des passions tristes, et qui permet l'accès à la béatitude, promise à l'âme après la vie à proportion de son activité et de celle de son corps.
Enfin, Spinoza donne sa conception de la politique. Les hommes étant des êtres non raisonnables, c'est seulement dans le cadre de l'État et de la justice qu'ils peuvent réellement vivre libres et en paix. La fin de l'État est donc la liberté.
L'État a ainsi la tâche difficile de limiter la liberté d'agir pour garantir la sécurité, mais tout en respectant la liberté de penser pour laisser la raison des hommes s'exprimer, la raison favorisant, plutôt que ne le fait l'intimidation, le bien-être collectif.
Les hommes sont conduits plutôt par le désir aveugle que par la raison.
Branuch Spinoza
Traité politique
1677
Les hommes se croient libres pour cette seule cause qu'ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par où ils sont déterminés.
Branuch Spinoza
Éthique
1677
En vérité, le but de l'État, c'est la liberté.
Branuch Spinoza
Traité théologico-politique
1670
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