Gaston Bachelard
1884 - 1962
Gaston Bachelard
Le Nouvel Esprit scientifique
1934
Gaston Bachelard
Le Matérialisme rationnel
1953
Gaston Bachelard
La Poétique de l'espace
1957
Gaston Bachelard
La Poétique de la rêverie
1960
En raison de sa formation initialement scientifique, Bachelard consacre son œuvre à l'étude des méthodes et des fondements de la connaissance scientifique. En s'attaquant aux dogmes de son temps, il renouvelle l'épistémologie (la philosophie des sciences).
Bachelard établit d'abord les conditions de la connaissance scientifique. Il s'agit de combattre les obstacles épistémologiques qui entravent l'esprit rationnel. Ceux-ci sont parfois des convictions premières de la pensée scientifique, dont il faut pourtant s'affranchir : "l'esprit scientifique doit se former en se réformant".
Ainsi, Bachelard affirme que la science progresse par rupture avec les principes antérieurement admis : "il n'y a qu'un moyen de faire avancer la science, c'est de donner tort à la science déjà constituée". C'est le concept de coupure épistémologique. Toute connaissance s'élabore contre une connaissance antérieure.
Il existe ainsi trois grandes époques dans l'histoire des sciences : l'état préscientifique (de l'Antiquité au XVIIIe siècle), l'état scientifique (de la fin du XVIIIe siècle au début du XXe siècle) et enfin l'étape du "nouvel esprit scientifique" (qui commence en 1905 avec la théorie de la relativité d'Einstein).
Ce nouvel esprit scientifique doit être compris comme une attitude réflexive et critique de la science, rendant possible l'apparition de théories nouvelles et originales (comme celle de la masse négative). Les théories scientifiques rompent avec l'expérience sensible et tirent leur origine des mathématiques : "le monde où l'on pense n'est pas le monde où l'on vit". Ainsi, la méthode scientifique doit adopter le "rationalisme appliqué", c'est-à-dire que c'est la raison qui doit s'appliquer au réel. L'expérience scientifique ne doit pas être brute mais théorisée.
De plus, Bachelard s'oppose aux scientifiques qui ont toujours rejeté l'imaginaire. Il montre en effet que l'imagination est essentielle en science, car elle n'est pas "la faculté de former des images, elle est plutôt la faculté de déformer les images fournies par la perception, elle est surtout la faculté de nous libérer des images premières". Elle permet donc de se libérer de l'expérience car elle est "l'expérience même de la nouveauté". L'imagination créatrice est ainsi source, non seulement de poésie, mais aussi de savoir
Il ne saurait y avoir de vérité première. Il n'y a que des erreurs premières.
Gaston Bachelard
Études
1972
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