Platon
vers 427 - vers 347 av. J.-C.
Platon
Ménon
IVe siècle av. J.-C.
Platon
Le Banquet
IVe siècle av. J.-C.
Platon
La République
IVe siècle av. J.-C.
Platon
Le Sophiste
IVe siècle av. J.-C.
Platon
Apologie de Socrate
IVe siècle av. J.-C.
Élève de Socrate, Platon s'interroge beaucoup sur la vérité, la politique et la sagesse, dont il enseigne l'approche philosophique dans l'Académie, l'école qu'il a fondée.
Platon est très marqué par l'influence de Socrate, qui passe son temps à dialoguer avec divers interlocuteurs, et utilise à la fois l'ironie et la critique pour contredire les opinions de la foule. En conséquence, ses œuvres prennent, presque toujours, la forme de dialogues qui doivent permettre d'amener à la vérité. C'est le principe socratique de la maïeutique (l'art des sages-femmes, appliqué aux esprits), qui est l'art de faire accoucher les esprits de la vérité qu'ils portent en eux.
Platon s'oppose aux sophistes (« sages ») et aux professeurs de rhétorique (art de bien parler et convaincre) qui séduisent les jeunes gens dans un but politique : la parole ne doit pas être pas un outil de persuasion ou de domination, mais seulement un vecteur de savoir.
De plus, selon la maxime gravée sur le temple de Delphes ("Connais-toi toi-même"), Socrate et Platon affirment que seul le savoir de sa propre ignorance peut mener à la sagesse. Ainsi, dans l'Apologie de Socrate, témoignage de ses proches sur sa vie, sa mise en accusation et sa fin (il fut condamné à mort) Socrate raconte dans un discours que l'oracle de Delphes avait déclaré qu'il était le plus sage des hommes : d'abord surpris, il comprit qu'il était sage car il savait qu'il ne savait pas.
Si les hommes sont dans l'"opinion" (doxa) et l'illusion, c'est parce qu'ils vivent dans le monde sensible (le monde de la perception) qui est le lieu du changement, de l'apparence, de la particularité. Mais ce monde n'est qu'un « reflet » du monde des « Idées » (eidoi) immuables, véritables, universelles, accessibles seulement à la pensée.
Par le mouvement dialectique, l'esprit doit passer du monde sensible au monde des Idées, comme le montre l'"allégorie de la caverne" (La République). Par exemple, il faut aller au-delà des exemples particuliers de jugements « justes » pour saisir l'Idée même de justice.
Pour y parvenir, selon le mythe de la réminiscence utilisé pédagogiquement par Platon, il s'agit de se ressouvenir des Idées que l'âme possèdait à l'origine, mais qu'elle a oubliées au moment de son incarnation dans un corps.
Jugeant que Socrate a été injustement condamné à mort, Platon s'interroge sur les critères d'une cité juste et ordonnée. Il préconise ainsi une tripartition des rôles, qui doit correspondre à la tripartition de l'âme : les producteurs (la sensibilité), les gardiens (la volonté) et les magistrats philosophes (l'esprit). De même que l'Homme doit instaurer une harmonie parfaite entre les trois parties de son âme, la cité doit instaurer un ordre entre les trois types de citoyens.
Surtout, seuls les philosophes peuvent gouverner sagement la cité, c'est pourquoi le chef de la cité doit être un philosophe-roi, ce à quoi d'ailleurs, selon Platon, le philosophe n'aspire pas.
Enfin, Platon affirme à propos de l'art qu'il n'est que source d'illusion : il est copie de copie (puisqu'il copie les apparences sensibles). Il est donc éloigné de deux degrés du monde des Idées. L'art doit être banni de la cité, quoique le philosophe en reconnaisse la valeur en « couronnant », par exemple, le poète avant de l'exiler. Platon nous apparaît en ce sens avant tout comme un « politique », mais rationnel.
S'étonner : voilà un sentiment qui est tout à fait d'un philosophe. La philosophie, en effet, n'a pas d'autre origine.
Platon
Théétète
IVe siècle avant J.-C.
S'il n'arrive pas ou bien que les philosophes deviennent rois dans les États ou que ceux auxquels on donne maintenant le nom de rois et de princes ne deviennent philosophes [...] alors il n'y aura pas de trêve aux maux dont souffrent les États.
Platon
La République
IVe siècle avant J.-C.
Marie-Lan Nguyen (2006) via Wikimedia Commons