Emmanuel Kant
1724 - 1804
Emmanuel Kant
Critique de la raison pure
1781 et 1787
Emmanuel Kant
Fondements de la métaphysique des mœurs
1785
Emmanuel Kant
Critique de la raison pratique
1788
Emmanuel Kant
Critique de la faculté de juger
1790
La Religion dans les limites de la simple raison
La philosophie de Kant s'attache à répondre à trois questions, dont l'une touche à la métaphysique (Que puis-je savoir ?), l'autre à la morale (Que dois-je faire ?) et la dernière à la religion (Que m'est-il permis d'espérer ?).
Que puis-je savoir ? Kant s'oppose à la fois au rationalisme dogmatique, qui affirme que la raison peut connaître la vérité objective des choses, et à l'empirisme sceptique, selon lequel la connaissance vient de l'expérience et la vérité certaine est donc illusion. Kant élabore ainsi un rationalisme critique qui affirme que l'expérience ne peut pas exister sans une synthèse effectuée par la raison : si la connaissance "débute" avec l'expérience (comme l'affirmait Locke) elle n'en "dérive pas".
Il existe pour Kant une matière de la connaissance, qui est a posteriori (expression latine signifiant : issue de l'expérience), et une forme de la connaissance, qui est a priori (antérieure à toute expérience). L'espace et le temps sont ainsi les formes a priori de la sensibilité, car ils sont les cadres antérieurs et nécessaires à toute perception. Il existe également douze catégories (concepts fondamentaux) de l'entendement, principes ordonnant l'expérience (comme la causalité, fondement du principe du même nom).
Il faut donc s'interroger sur le statut de la métaphysique : l'homme ne peut connaître que les phénomènes (les objets tels que nous les percevons) mais ne connaît pas les choses en soi ou noumènes (les idées métaphysiques telles que Dieu, l'âme, le monde). Toutefois, les idées morales et métaphysiques (comme la liberté), qui ne sont pas des connaissances, doivent être admises car elles sont les postulats nécessaires de la raison pratique, c'est-à-dire de l'action d'un être raisonnable tel que l'homme.
Que dois-je faire ? Pour Kant, la morale consiste à obéir à la loi universelle et inconditionnelle de la raison pratique (l'impératif catégorique) de manière qui soit sinon complètement désintéressée, du moins portée principalement par la finalité morale. Ainsi, agir moralement dans le seul but d'attirer la sympathie des autres, n'est en fait pas moral, alors que la morale nous commande d'agir toujours de la même manière, y compris si nos actes ne sont pas reconnus à leur valeur ).
Selon ce que Kant appelle l'impératif catégorique, chacun de nos actes doit pouvoir définir une « maxime » universelle de l'action. Par exemple, il ne faut jamais mentir, car on ne peut pas souhaiter sans contradiction que tout le monde mente. De plus, la morale se base sur le respect de la personne humaine en soi-même comme chez autrui.
Que m'est-il permis d'espérer ? Le bonheur terrestre n'est qu'un idéal de l'imagination, une illusion. Sur terre, il faut agir moralement (même si cela va à l'encontre du bonheur sur terre) pour se rendre digne du bonheur dans l'absolu. C'est aux autres à nous le procurer, et à nous de travailler au leur.
Enfin, Kant analyse le jugement esthétique ou le jugement de goût, qui est lié à un plaisir ou une satisfaction désintéressés. Il faut donc différencier l'agréable (qui satisfait un intérêt ou un besoin) et le beau, qui est universel en tant qu'objet d'un jugement de goût désintéressé ("Est beau ce qui plaît universellement et sans concept").
Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle.
Emmanuel Kant
Fondation de la métaphysique des mœurs
1785
La morale n'est donc pas à proprement parler la doctrine qui nous enseigne comment nous devons nous rendre heureux, mais comment nous devons nous rendre dignes du bonheur.
Emmanuel Kant
Critique de la raison pratique
1788
Le jugement de goût est seulement contemplatif ; c'est un jugement qui, indifférent à l'existence de l'objet, ne fait que lier sa nature avec le sentiment de plaisir et de peine.
Emmanuel Kant
Critique de la faculté de juger
1790
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