René Descartes
1596 - 1650
René Descartes
Règles pour la direction de l'esprit
1629
René Descartes
Discours de la méthode
1637
René Descartes
Méditations métaphysiques
1641
René Descartes
Les Principes de la philosophie
1644
René Descartes
Les Passions de l'âme
1649
Descartes, célèbre mathématicien et physicien, est surtout considéré comme le fondateur du rationalisme moderne. Il affirme en effet la supériorité de la raison, source innée et universelle de toute connaissance ("le bon sens est la chose la mieux partagée"). Constatant toutefois des divergences d'opinion, il entend mettre en place une méthode rationnelle pour accéder à la vérité.
La pensée de Descartes se caractérise par sa grande rigueur, car il entend traiter des sujets philosophiques selon un modèle mathématique. Par exemple, il formule une démonstration célèbre de l'existence de Dieu. Toute sa pensée se base sur quatre règles énoncées dans son Discours de la méthode : l'évidence (n'admettre que ce qui est indubitable), l'analyse (diviser les difficultés pour les résoudre), la synthèse (aller du plus élémentaire au plus complexe), le dénombrement (récapituler).
Il applique également le doute méthodique, qui consiste à se méfier de tout ce que l'on nous a enseigné, afin de dégager l'indubitable qui se distingue par son évidence. Ainsi, il parvient à la première certitude absolue : "je pense donc je suis" (cogito ergo sum). En effet, même le doute implique la pensée. Et, pour penser, il faut être.
La théorie de Descartes est également dualiste : l'homme est constitué de deux substances différentes, une âme et un corps, qui forment pourtant un tout Il refuse toutefois d'accorder la pensée à l'animal, préférant formuler l'idée d'un "animal-machine". Cette vision mécaniste de la nature en général lui permet d'affirmer que, par la science et la technique, les hommes deviendront "comme maîtres et possesseurs de la nature".
Enfin, Descartes a émis l'idée d'une "morale par provision" en attendant de pouvoir déterminer une morale stricte et véritable. Cette morale cartésienne se fonde sur la culture de la raison, la recherche de vérité et la maîtrise de soi, dans la lignée de la pensée stoïcienne.
Une de ses maximes fondamentales est la persévérance, illustrée par l'image du voyageur égaré dans une forêt, et dont le seul choix raisonnable est de marcher en ligne droite dans n'importe quelle direction, mais en allant jusqu'au bout de son parcours.
"Par le mot de penser j'entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l'apercevons immédiatement par nous-même; c'est pourquoi non seulement entendre, vouloir, imaginer, mais aussi sentir, est la même chose que penser. Car si je dis que je vois ou que je marche et que j'infère de là que je suis, si j'entends parler de l'action qui se fait avec mes yeux ou avec mes jambes, cette conclusion n'est pas tellement infaillible que je n'aie quelque sujet d'en douter, à cause qu'il se peut faire que je pense voir ou marcher, encore que je n'ouvre point les yeux et que je ne bouge de ma place; car cela m'arrive quelque fois en dormant, et le même pourrait peut-être arriver si je n'avais point de corps: au lieu que, si j'entends parler seulement de l'action de ma pensée, ou du sentiment, c'est-à-dire de la connaissance qui est en moi, qui fait qu'il me semble que je vois ou que je marche, cette même conclusion est si absolument vraie que je n'en peux douter, à cause qu'elle se rapporte à l'âme, qui seule a la faculté de sentir, ou bien de penser en quelque façon que ce soit."
René Descartes
Principes de la philosophie
1644
Je pense donc je suis.
René Descartes
Discours de la méthode
1637
Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l'ordre du monde.
René Descartes
Discours de la méthode
1637
André Hatala (1997) De eeuw van Rembrandt, Bruxelles : Crédit communal de Belgique via Wikimedia Commons