Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière
1622 - 1673
Français
Théâtre (farce, comédie, comédie-ballet)
Molière
Le Médecin volant
1645
Molière
Les Précieuses ridicules
1659
Molière
L'École des maris
1661
Molière
L'École des femmes
1662
Molière
Dom Juan
1665
Molière
L'Amour médecin
1665
Molière
Le Misanthrope
1666
Molière
Le Médecin malgré lui
1666
Molière
Le Bourgeois gentilhomme
1670
Molière
Le Malade imaginaire
1673
Jean-Baptiste Poquelin naît à Paris dans le milieu de la bourgeoisie aisée que l'on retrouve dans beaucoup de ses comédies. Au collège de Clermont, il reçoit une éducation soignée, celle des "honnêtes gens". Dès son plus jeune âge, il va voir des farces et des parades de charlatans à la foire. Il devient tapissier du roi Louis XIII.
Décidant d'exercer le métier très mal vu de comédien (les acteurs sont excommuniés), il prend vite le nom de Molière. Il fonde, avec l'actrice Madeleine Béjart, la troupe de L'Illustre Théâtre, composée de dix acteurs, qui joue des tragédies à la mode. Cependant, elle ne parvient pas à s'imposer face à la troupe de l'Hôtel de Bourgogne et celle du théâtre du Marais.
Ayant besoin d'argent, il décide de partir avec sa troupe en province. Douze années passent durant lesquelles il apprend son métier. Lui et ses comédiens obtiennent une pension et prennent le nom de "Troupe de Monsieur le prince de Conti". Molière profite de cette période pour observer les troupes concurrentes, dont les troupes italiennes issues de la commedia dell'arte. Il sait bien maintenant ce qui fait rire le public. Il aurait écrit à cette époque-là Le Médecin volant, en s'inspirant des pièces qu'il observe : l'idée d'insérer un médecin volant est italienne et le contenu de la pièce ressemble à une farce française.
Tous ses voyages et contacts divers lui permettent de bien observer les hommes. Pour lui, la grande règle est de plaire à tous, sans exception, pour faire rire : "Le public est juge absolu." (préface des Précieuses). Pour ce faire, il peint des êtres au caractère naturel et vraisemblable, des mœurs contemporaines. Chacun peut s'y reconnaître, car sa comédie repose sur tous les défauts des hommes de son siècle. L'un des sujets qui l'inspire le plus est l'hypocrisie.
Il aime et maîtrise la farce, dont le but n'est que de faire rire. Les procédés comiques sont dignes de Guignol, comme les coups de bâton, les gifles qui souvent se trompent d'adresse, les allusions à l'actualité. Il joint la grossièreté des paroles à celle des gestes, a recours au comique de mots, de gestes, de répétition, de situation, aux quiproquos.
Après le triomphe du Docteur amoureux, la troupe est autorisée à jouer au théâtre du Petit-Bourbon. Son premier grand succès est une vraie farce, Les Précieuses ridicules.
L'École des femmes, première de ses grandes comédies parce qu'elle aborde des problèmes moraux très sérieux, est un immense succès. Le roi lui accorde une grosse pension, ce qui lui attire des ennemis. Cependant, le roi le défend et va jusqu'à devenir le parrain de son premier fils. Il lui demande des pièces. Molière écrit des comédies-ballets dans lesquelles des intermèdes de danse sont rattachés à l'intrigue. Il devient le fournisseur des divertissements royaux.
Louis XIV en fait le chef de la troupe du roi et il joue L'Amour médecin, comédie-ballet qui contient une amusante satire des médecins de la cour. Certaines de ses pièces sont à nouveau interdites. Il commence à tomber malade et crache du sang. C'est à cette époque que Molière donne Le Misanthrope et, deux mois plus tard, Le Médecin malgré lui. Il divertit le roi avec des ballets, des pièces en musique, dont Le Bourgeois gentilhomme.
La fin de sa vie est assombrie par la maladie, la perte de son fils et de son amie Madeleine Béjart, mais aussi par des difficultés matérielles. Molière est délaissé par Louis XIV qui lui préfère désormais Lully, mais il présente malgré tout Le Malade imaginaire. Il meurt en crachant du sang après la quatrième représentation de cette pièce.
Les comédies de Molière suivent le schéma habituel : un problème obtient une solution heureuse au dénouement. Cependant, les pièces de Molière sont loin de se ressembler, car il a l'art d'imaginer pour chaque comédie la situation la plus propre à mettre en lumière les caractères. Molière tient à montrer le triomphe de la paix domestique et de la raison.
Molière n'hésite pas à critiquer sa société. Il attaque entre autres certaines pratiques de la médecine, de la religion, et la crédulité. Il défend l'éducation des filles, l'amour et le mariage heureux.
Wikimedia Commons