Edmond Rostand
1868 - 1918
Français
Théâtre (vaudeville, comédie dramatique)
Edmond Rostand
Les Romanesques
1894
Edmond Rostand
Cyrano de Bergerac
1897
Edmond Rostand naît dans une famille de négociants marseillais. Il suit des études au collège Stanislas. Venu à Paris pour étudier le droit, il choisit de devenir poète et écrit ses premiers essais littéraires. Il ébauche quelques pièces de théâtre qu'il ne termine pas. Ses premiers écrits passent inaperçus.
Il donne un vaudeville en collaboration, Le Gant rouge. La pièce remporte un certain succès, mais reste sans suite. Pendant sept ans, il fait paraître plusieurs pièces qui connaissent peu de succès. C'est avec la parution des Romanesques qu'il commence à se faire remarquer : la pièce inverse l'intrigue de Roméo et Juliette. Il produit aussi deux drames poétiques joués par Sarah Bernhardt.
La célébrité vient avec Cyrano de Bergerac, pièce inspirée sans doute de l'ouvrage de Brun sur la vie et les œuvres de Savinien de Cyrano de Bergerac. Cette pièce est un pari pour son auteur, car non seulement elle coûte cher à monter, mais en plus les premiers spectateurs s'inquiètent de ses audaces. Le héros est trouvé ridicule et les dialogues déconcertants. Pourtant, la première à Paris est un triomphe.
À la fin du XIXe siècle, les grands spectacles amusent encore le public, l'opéra est populaire et le vaudeville fleurit. Apparaît alors Cyrano de Bergerac, pièce créée par un protégé de Sarah Bernhardt à l'intention de Coquelin, un grand acteur. Le triomphe de la pièce est comparable à ceux du Cid de Corneille et de Hernani de Victor Hugo. L'œuvre de Rostand ne subit pas de critiques. Quelques voix manquent pour saluer le jeune auteur, mais la pièce plaît à presque tout le monde, à tel point que Rostand se trouve décoré de la Légion d'honneur.
Cyrano de Bergerac est à la fois comique et tragique, comporte aventure, action, verve, jeux de mots, ainsi que du spectacle. Le vers y est noblement utilisé. Le premier rôle permet de jouer tous les registres. L'histoire d'amour est en effet jouée avec une certaine ironie. Cela permet au public d'en rire ou d'en pleurer. La pièce est populaire, plaisant aux intellectuels comme aux bourgeois, aux adultes comme aux enfants. Rostand prouve que l'époque de la rime plate et de l'héroïque n'est pas révolue. Des détails ne se révèlent d'ailleurs qu'à la lecture.
Rostand empreint sa pièce d'un humour ironique. Même les moments les plus sérieux gardent un humour assez léger pour ne pas gommer le drame de l'intrigue. Rostand sait aussi quand stopper une scène avant qu'elle ne devienne trop pathétique ou larmoyante. Tout cela explique en partie son succès.
Mal remis d'une pleurésie après la première représentation de L'Aiglon, Rostand part en convalescence à Cambo-les-Bains. Le lieu lui plaît, alors il achète un terrain pour faire édifier la villa Arnaga. Pendant plusieurs années, il travaille de manière entrecoupée à la pièce Chantecler, qui n'a pas de succès. Élu en 1910 à l'Académie française, Rostand ne fait plus jouer de nouvelles pièces. À partir de 1914, il s'implique fortement dans le soutien aux soldats français, puis il meurt de la grippe espagnole à Paris quatre années plus tard.
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