Sommaire
IPistes de réflexionAPiste de réflexion 1BPiste de réflexion 2CPiste de réflexion 3DPiste de réflexion 4IISuggestion de planPistes de réflexion
Piste de réflexion 1
Les romans appartenant à ce que l'on appelle la littérature coloniale, car écrits à l'époque de l'impérialisme britannique par des auteurs établis dans les colonies, se caractérisent par des intrigues qui se déroulent dans les territoires colonisés, comme l'Inde ou l'Afrique. Dépaysants, ils offrent au lecteur des descriptions riches et variées de paysages exotiques, de contrées sauvages et luxuriantes et de peuples aux coutumes différentes de celles des Européens. Ces représentations sont souvent très idéalisées car elles visent à décrire les colonies d'Asie et d'Afrique comme des paradis sur Terre pour y attirer d'éventuels colons.
The Jungle Books de Rudyard Kipling qui décrit la nature immaculée de l'Inde restée sauvage comme une sorte d'Eden.
Piste de réflexion 2
L'ailleurs dans la littérature coloniale est parfois représenté comme une terre lointaine inconnue, lieu de tous les dangers et de tous les excès où la civilisation occidentale ne s'est pas encore imposée. Cette vision plus sombre des territoires de l'empire britannique est empreinte de condescendance car elle est sous-tendue par l'idée de la supériorité du colon occidental. C'est pourquoi certains de ces récits sont aujourd'hui interprétés comme racistes.
Le controversé roman Heart of Darkness de Joseph Conrad qui choque par ses descriptions des peuples indigènes du Congo et est considéré par de nombreux auteurs africains contemporains et de spécialistes comme une œuvre raciste.
Piste de réflexion 3
En réaction aux œuvres de la littérature coloniale, des auteurs natifs des anciennes colonies de l'empire, devenues des nations à part entière, ont souhaité rétablir la vérité des conditions de vie des peuples autochtones avant, pendant et après la période coloniale.
Things Fall Apart de Chinua Achebe, un roman dont l'intrigue se déroule au Nigeria et retrace la vie d'une tribu indigène qui voit ses traditions et structures sociales être anéantis par l'arrivée des premiers colons britanniques décrite comme une invasion.
Piste de réflexion 4
L'ailleurs, réel ou fantasmé, constitue également une source d'inspiration pour les peintres de paysage britanniques et américains, comme ceux de la Hudson River School, sous l'égide de Thomas Cole. Ils empruntent les codes du sublime visant à montrer une nature monumentale et imposante qui réduit l'humain à un être insignifiant perdu dans l'immensité qui l'entoure et le submerge.
Les paysages grand format d'Albert Bierstadt qui dépeignent l'ouest américain de la Frontier, qui reste à explorer et coloniser, comme un territoire hostile qui ne se laissera pas conquérir facilement car la nature y règne sans pitié ni partage. Bien qu'appartenant aux Etats-Unis, la Frontier, représentée sous les traits menaçants de paysages alpins, apparaît comme une terre inconnue, un ailleurs.

The Oregon Trail (1869)
Suggestion de plan
I. L'ailleurs comme un paradis lointain
II. L'ailleurs comme terre inconnue
III. L'ailleurs comme une fiction occidentale