À l'aide des connaissances, et après avoir répondu aux questions suivantes, répondre à la question d'essai philosophique :
« Peut-on vivre en dehors de tout repère culturel ? »
Quelle problématique correspond au sujet ?
Quels arguments seraient pertinents à utiliser ?
Quel plan pourrait convenir ?
Quelle accroche peut convenir ?
Quels exemples permettent d'étayer l'argument "Il semble au premier abord impossible de vivre en dehors de tout repère culturel, dans la mesure où la culture symbolise tout d'abord l'intelligence dont tout homme est doté. C'est d'ailleurs ce qui le distingue de l'animal, puisque la culture est ce qui permet à l'homme de passer de l'instinct à l'intelligence." ?
Quels exemples permettent d'étayer l'argument "D'autre part, la culture est une condition inévitable pour accéder à une plus grande humanité. Dans la nature, l'homme est naturellement mauvais et inhumain, il ne peut pas survivre puisqu'il ne cherche pas à s'allier aux autres hommes. C'est la vie en société qui lui permet de véritablement vivre et de développer un esprit collectif." ?
Quels exemples permettent d'étayer l'argument "Cependant, la culture peut être parfois source d'éloignement de l'état naturel de l'homme, elle peut de fait l'empêcher de vivre. De fait, le repère culturel devient ce qui empêche l'homme de vivre, elle devient une sorte de dénaturation de l'homme puisqu'il perd son humanité en société." ?
Quel philosophe a défendu l'idée que l'homme est un loup pour l'homme à l'état de nature et qu'il doit accéder à la culture pour obtenir plus de liberté ?
Quel philosophe est contre l'idée que la culture et la société sont bonnes pour l'homme ?
On suit ici les différentes étapes pour rédiger l'essai philosophique. Le plan est détaillé par souci méthodologique, mais ce n'est pas ainsi qu'il faut présenter sa copie le jour de l'épreuve. Sur la copie, les titres des différentes parties n'apparaîtront pas et le contenu sera intégralement rédigé.
Définition des termes du sujet proposé
- Le mot « culture » revêt différents sens : d'une part il s'agit d'une forme d'exercice intellectuel de la part de l'esprit humain ; d'autre part, la culture symbolise l'intellect de toute une civilisation.
- Le verbe « vivre » est un synonyme du verbe « exister », il suggère que l'on ne pourrait pas avoir une vie accomplie et entière sans repère culturel.
Pistes de réflexion
- La notion de culture est à comprendre en opposition avec la nature. En effet, tout ce qui nous est inné vient de la nature, tandis que tout ce qui est le fruit d'un véritable apprentissage est issu de la culture.
- La culture est donc attachée aux hommes de deux manières : la culture personnelle que l'homme développe, mais également les différents repères dont il a besoin pour appréhender le monde.
- Il existe de plus une référence collective qui serait en lien avec une civilisation (c'est-à-dire le regroupement d'hommes) qui se forge sur des bases communes, qu'elles soient raciales, ethniques, historiques, ou de croyances communes.
- On se demande alors si les repères culturels sont nécessaires pour exister.
Problématique
Les repères culturels sont-ils nécessaires pour exister ?
- Après avoir acquis la connaissance des arts, l'homme est parvenu à s'élever au-dessus des animaux et est devenu plus humain. L'accès à la civilisation, et de fait à la culture, lui a permis de vivre sereinement en société.
- Le sujet proposé s'interroge sur le lien entre le repère culturel et la vie humaine. Il suggère que si l'homme est dénué de repère culturel, il ne peut pas survivre dans le monde qui l'entoure, ou tout du moins, il peut devenir inhumain.
- D'une part, l'homme ne peut pas vivre en dehors de repère culturel, c'est ce qui le distingue de l'animal. Dans la nature, l'homme semble naturellement mauvais, l'accès à la culture est donc primordial. Cependant, le repère culturel peut empêcher l'homme de vivre pleinement.
Paragraphe 1
Argument : Il semble au premier abord impossible de vivre en dehors de tout repère culturel, dans la mesure où la culture symbolise tout d'abord l'intelligence dont tout homme est doté. C'est d'ailleurs ce qui le distingue de l'animal, puisque la culture est ce qui permet à l'homme de passer de l'instinct à l'intelligence.
Exemple : C'est ce qu'explique Platon dans Protagoras en développant le mythe de Prométhée. Le titan ayant volé le feu aux dieux, il décide d'en faire don aux hommes, dans la mesure où il représente un outil universel permettant de fabriquer des outils ; il symbolise de fait l'intelligence. Grâce à ce don, les hommes sont capables de se développer, de développer le langage et de vivre en société. Ainsi, l'homme se distingue de l'animal, il est doué de pensée et d'intelligence.
Paragraphe 2
Argument : D'autre part, la culture est une condition inévitable pour accéder à une plus grande humanité. Dans la nature, l'homme est naturellement mauvais et inhumain, il ne peut pas survivre puisqu'il ne cherche pas à s'allier aux autres hommes. C'est la vie en société qui lui permet de véritablement vivre et de développer un esprit collectif.
Exemple : Dans Le Léviathan Hobbes suggère l'idée selon laquelle « l'homme est un loup pour l'homme » à l'état de nature. Selon le philosophe, un long travail de socialisation culturelle est nécessaire pour la survie humaine. Sans cela, l'homme ne peut pas développer de sentiment de solidarité et n'utilise que la violence et la force, synonymes d'instinct animal.
Paragraphe 3
Argument : Cependant, la culture peut être parfois source d'éloignement de l'état naturel de l'homme, elle peut de fait l'empêcher de vivre. De fait, le repère culturel devient ce qui empêche l'homme de vivre, il devient une sorte de dénaturation de l'homme puisqu'il perd son humanité en société.
Exemple : Selon Rousseau, l'homme civilisé a perdu le sens de sa liberté, car la civilisation, la culture, lui met des chaînes. Dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, il émet une comparaison entre l'homme et les animaux. En effet, les animaux sont nés libres, de la même manière l'homme est né libre et a perdu toute cette liberté à cause de la société. Ainsi, il développe l'idée du mythe du “Bon sauvage” : un homme qui naît libre dans la nature et méprise toutes les voluptés européennes.
- Ainsi, même s'il est vrai que le repère culturel est une notion fondamentale et primordiale pour rendre l'homme vivant et plus humain, il n'en reste pas moins que la culture peut dénaturer l'homme et le rendre inhumain. Il s'agit de fait de trouver un juste milieu pour accéder à une plus grande forme d'humanité.
- Selon Arendt l'homme a besoin de trouver un juste équilibre entre nature et culture pour pouvoir vivre. L'homme doit comprendre ce dont il a besoin pour vivre du point de vue du repère culturel et ne pas chercher à être trop gourmand et tomber dans l'industrie des loisirs.